« Penser équitablement, Bâtir intelligemment, Innover pour le Changement » est le thème choisi en RDC pour la célébration de la Journée internationale de la femme. Annie Matundu, Présidente Nationale de WILPF invite les femmes à faire de cette thématique, une croisade contre les inégalités en se basant sur les nouvelles initiatives visant à renforcer les activités avec les technologies de l’information et de la communication.
Dans une analyse sur la JIF, Annie Matundu estime qu’en choisissant d’axer la commémoration du 8 mars 2019 sur ce thème, la RDC reconnait la valeur morale de la personne humaine et la responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes.
Elle se demande comment penser équitablement quand les femmes congolaises continuent à être marginalisées et sont quasi minoritaire ou absentes dans les instances de prise de décision et que le projet de décret sur la mise en œuvre de la Loi sur la parité n’arrive pas à obtenir gain de cause. Pour elle, cela explique la faible attention portée sur les questions du genre et de la parité ainsi qu’aux revendications de femmes congolaises.
Pour penser équitablement, le Gouvernement devrait tenir compte de l’équilibre homme-femme dans la composition du nouveau gouvernement afin d’élaborer des politiques cohérentes et solidaires en faveur de l’égalité entre hommes et femmes.
« Comment bâtir intelligemment lorsque la requête aux fins d’inconstitutionnalité des dispositions de l’article 5 de la Loi 1er Aout 2015 portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité reste requête morte à la Cour Constitutionnelle de la RDC », s’interroge-t-elle. Pour preuve, les statistiques actuelles de la nouvelle Assemblée Nationale révèlent que seulement 10 % des femmes parlementaires font parties de cet hémicycle. Ce qui exige un cadre réglementaire bien défini afin de garantir, promouvoir et sécuriser les droits des femmes et la parité à tous les échelons du niveau national, provincial et local. Elle demande au Gouvernement de prendre des engagements nationaux qui comble l’écart entre les sexes en matière d’égalité, des lois, des politiques aux plans nationaux et des investissements adéquats.
Approches innovatrices
Cette experte dans la lutte pour la promotion des femmes se demande comment le pays peut innover pour le changement quand les violations des droits des femmes continuent de se produire dans toutes nos provinces. à cela s’ajoute la demande de la gratuité de certificat médical pour les femmes violées qui reste sans audience. Il y a également les traditions qui pèsent encore de tout leur poids et les mentalités peinent un peu à changer.
A l’en croire, c’est l’occasion pour les femmes congolaises d’influencer positivement l’humanisation et la démocratisation de la société en découvrant des nouvelles innovations. Les femmes et les filles congolaises ont besoins d’atteindre les Objectifs du Développement Durables (ODD) en passant par les approches innovatrices pour essayer de rompre les inégalités pesantes sur les femmes et jeunes filles de sorte qu’aucune femme ou ni aucune fille ne soit laissée de côté. Le renforcement de Cadre permanent de Concertation pour la Femme Congolaise (CAFCO) doit servir le toit des associations de femmes sans qu’elles perdent leur autonomie. Car, réunies, elles pourraient être plus fortes pour mener une diplomatie de plaidoyer en faveur des droits des femmes volontariste, offensive et militante. « Notre action doit être immédiate, efficace et de grande envergure pour permettre au nouveau Gouvernement de prendre toute une série de mesures et notamment se défaire les stéréotypes sexistes qui empêchent les femmes et les filles d’exercer pleinement leurs droits », souhaite-t-elle. Pour ce faire, les organisations des femmes doivent penser aux activités ayant trait à la thématique pendant ce mois et tout en sachant que nous devons considérer que le 8 mars, c’est chaque jour.
En effet, il faudra faire de la thématique de cette année, une croisade contre les inégalités en se basant sur les nouvelles initiatives visant à renforcer les activités des femmes avec les technologies de l’information et de la communication.
De ce fait, le Programme à l’horizon 2030 est l’occasion d’unir les efforts pour instaurer une véritable égalité entre hommes et femmes et permettre à la gent féminine d’accéder à l’autonomie dans le monde du travail.
Judith Asina
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