L’Organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de l’information, Journaliste en danger (JED), appelle les autorités congolaises à engager des réformes urgentes et nécessaires dans le secteur des médias et particulièrement dans cette période cruciale des élections du 23 décembre. C’est ce qui ressort de son 20è rapport de l’année, publié le vendredi dernier,en son siège, dans la commune de la Gombe. Ce,en marge de la journée mondiale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, célébrée chaque 02 novembre.
C’est dans son 20è rapport annuel 2018 sur l’état de la liberté de la presse et d’expression en RDC, intitulé « Les élections de tous les dangers pour les journalistes : menaces, agressions, arrestations, censure,…les prédateurs ont le vent en poupe » que Jed, a rendu compte les résultats de son monitoring d’une année.
JED dénonce la culture de l’impunité qui tue la liberté de la presse en RD Congo https://t.co/4XgO2pHNNI pic.twitter.com/LmZtntLOuM
— JournalisteEnDanger (@jedkinshasa) 1 novembre 2018
A en croire cette institution, des réformes urgentes et nécessaires s’imposent pour mettre un terme aux obstacles dans le chef des médias congolais concernant l’exercice de leur métier et d’être à la hauteur de leurs responsabilités.
Presentation rapport JED 2018 en cours au CRM
Les elections de tous les dangers.. @RSF_Africa @freepressunltd @IFEX @Internews_RDC pic.twitter.com/zBtCS839G4— JournalisteEnDanger (@jedkinshasa) 2 novembre 2018
Pour le secrétaire du Jed, Tshivis Tshivuadi, l’urgence est de mise à plus ou moins deux semaines du début de la campagne électorale et à moins de 50 jours de l’organisation des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales.
« Il est certain qu’aucune élection ne peut être libre, transparente et apaisée sans la possibilité pour les journalistes de chercher, de traiter et diffuser toutes les informations liées au processus électoral, sans entrave et en toute sécurité; et sans la possibilité pour le public, des électeurs d’être largement informés de tous les tenant et aboutissants qui doivent guider leurs choix, par des médias libres, indépendants et professionnels » a-t-il insisté.
Ces réformes pour l’organisation, passent trois axes. D’abord par : la suppression des peines d’emprisonnement des journalistes lorsqu’ils dénoncent des cas avérés de corruptions ou de détournements. C’est d’ailleurs son credo en ce qui concerne la dépénalisation des délits de presse.
Puis, par la promulgation d’une loi qui impose explicitement l’obligation de transparence dans la gestion publique, et qui doit permettre l’accès aux sources d’informations surtout officielle pour les journalistes. C’est donc leur plaidoyer en faveur de la loi d’accès à l’information.
Enfin, par la fin des interférences politiques et des Services de sécurité dans le travail de la presse,ainsi qu’une plus grande autonomie de l’instance de régulation des médias, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), afin de renforcer les mécanismes de régulation et des intérêts de la défense de la profession.
« Il y a un projet de loi d’accès à l’information, préparé depuis plusieurs années, par un Collectif des Organisations de la Société civile, dont Jed. C’est endossé par un sénateur et ce projet a été adopté il y a 3 ans par le sénat et attend depuis également 3 ans de passer en deuxième lecture à l’Assemblée nationales où manifestement il ne semble pas faire partie des priorités du bureau de cette Assemblée » a lâché, le chef de l’administration du Jed.
121 CAS D’ATTEINTES DES JOURNALISTES EN UNE ANNEE
Au cours de la période allant du 03 novembre 2017 au 02 novembre 2018, Jed qui fêtera son 20è anniversaire cette année, dénombre 121 cas d’atteintes des journalistes. Parmi eux, il y a le directeur du journal satirique,Le Grognon,qui est condamné par défaut à 12 mois de prison pour imputations dommageables contre un fonctionnaire du ministère des sports.
54 chevaliers de la plume et du micro, ont été arrêtés ou interpellés et au moins 30, ont reçu des menaces directes de la part des personnes identifiables et anonymes; 37 cas de censures ou des pressions diverses ont été exercés sur les médias.
Tout au long de cette journée, quelques journalistes ont témoigné sur les menaces et exactions subies entre autres: Edmond Izuba de la RTVS 1, Innocent Olenga de radio Okapi, Eliezer Tambwe de l’émission « Tokomi wapi », Octave Mukendi du tri-hebdomadaire Africanews pour ne citer que ceux-ci.
Il y a 5 ans soit le 02 novembre 2013, deux journalistes de la RFI à savoir Guislaine Dupond et Claude Verlon, ont été assassinés à Kidal au Mali. Ils enquêtaient sur les Touaregs.
Depuis lors, l’Assemblée générale de l’ONU, a décrété la date du 02 novembre, journée mondiale de la fin de l’impunité commis contre les journalistes.
Gloire BATOMENE
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