Il arrive à Kinshasa mercredi 1er août 2018, mais sa situation fait objet de plusieurs discussions. Dans une tribune rendue public dimanche 29 juillet 2018, Me Jonathan Eloho, Porte-parole du Mouvement Tous pour le Congo (TPC) estime que le cas du sénateur Bemba ne peut être réglé ni sur les plateaux de télévision, encore moins par le débat passionné. Cet avocat estime de son côté qu’il n’y a que la Constitution qui peut trancher sur l’affaire de l’ancien Vice-président.
Lisez plutôt l’intégralité de sa tribune :
« Le cas BEMBA est aussi réglé par la Constitution et par les lois de la République »
A l’occasion du retour imminent du Sénateur Jean-Pierre BEMBA – quasiment 12 ans, jour pour jour après les premières élections pluralistes au suffrage universel direct de notre pays, et qui sera sans aucun doute l’évènement le plus commenté de l’actualité – J’ai assisté la semaine dernière, un peu comme l’ensemble de l’opinion tant nationale qu’internationale, à une démonstration de cynisme et d’amateurisme dans le chef de notre bien aimée classe politique.
La présentation classique du personnage intrigue et impressionne : Jean-Pierre Bemba Gombo, ancien Vice-président, Sénateur-élu, Président du MLC, un ex-mouvement politico-militaire devenu parti politique. Cependant, cette présentation ne devrait pas occulter une réalité bien moins joyeuse à l’endroit du même personnage, à savoir : Jean-Pierre Bemba, mari et père de 7 enfants, détenu dix ans durant en terre étrangère avant d’être acquitté in fine.
A l’écriture de ces lignes, nos politiques selon le camp dans lequel ils se trouvent (ou se retrouvent), débattent de son éligibilité ou de son inéligibilité sans tenir compte du contexte de son retour encore moins du contexte de son absence. Contexte que je tiens à rappeler à mes chers concitoyens qui ne doivent pas oublier que primo, Jean-Pierre Bemba revient en homme meurtri par les épreuves qu’il a enduré depuis 10 ans, et qu’en sus de sa séparation douloureuse d’avec sa famille tant biologique que politique, c’est un homme en deuil, qui a perdu père et mère sans avoir eu le droit de les enterrer dignement. Nos valeurs bantoues et humanistes, nous obligent de ce fait à plus de retenu et surtout à plus de respect. Secundo, Jean-Pierre Bemba s’avère être la victime des forces impérialistes et colonialistes, les mêmes que tous nationalistes, tel que nous, se fait l’obligation de combattre. L’unité par le sort, clamé dans notre hymne national, nous oblige à plus de cohésion et à plus de solidarité.
Une question me vient à l’esprit à la fin de ce cogito: est-il judicieux tant sur le plan politique que juridique, d’étaler sur la place publique une situation de droit à laquelle doivent répondre des instances clairement établies et définies par la Constitution et par les lois de la République? Le droit est un domaine réservé à certaines sommités, qui savent où il se dit. Ainsi les débats fastidieux auxquels nous assistons m’ont inspiré une seule et bonne réponse : Le cas de Jean Pierre Bemba n’est réglé ni par les plateaux télés, ni par les débats passionnés mais par la Constitution et par les lois de la République.
Me Jonathan Eloho
Porte-parole du Mouvement Tous pour le Congo, TPC
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