Le Secrétaire Exécutif du PPRD/Chine estime qu’il n’a pas moyen d’aller aux élections dans le climat politique actuel. Au cours d’un entretien accordé à votre site d’information général, il croit que l’idéal pour la RDC serait de mettre les uns et les autres sur une même table, sous les auspices de l’Union Africaine (UA), dans un pays africain.
L’intégralité de l’entretien dans les lignes qui suivent:
Question : plusieurs voix ont répondu positivement à l’appel du Comité Laïc de Coordination dimanche 21 janvier qui a encore une fois était réprimée. N’est-ce pas là le signe du déclin de ce régime ?
Stephen Bwansa : La rue n’est pas une solution. Le Gouvernement fait des grands efforts pour limiter les dégâts. Que ce soit au niveau de la police et états major, il y a une discipline exigée. Ça fait mal de voir le nombre de gens tombés.
J.A : Vous déplorez les personnes tuées par la Police ?
SB : vous parlez des morts pendant une manifestation interdite ! C’est un problème très sensible. La police était face à des congolais qui ont voulu défier la loi. Donc, sa mission était de rétablir l’ordre public. Et on risque d’aller comme cela, jusqu’à ce qu’on se retrouve sur une table de négociation. Il nous faut activer la diplomatie, si non avec ce bras de fer rien ne va marcher. Je ne vois pas commun les uns et les autres peuvent se départager aussi longtemps que les choses sont telles qu’elles. Eux demandent le respect de l’accord de la Saint Sylvestre, or on parle des élections en décembre 2018. Je pense qu’elles sont déjà hypothéquées, c’est-à-dire, difficile à organiser selon moi. Donc, nous risquons de partir sur une sorte de bras de fer, puisque l’église ne va pas adhérer au processus, tandis que, nous de bonne foi, on va chercher à organiser les élections. L’environnement ne sera pas propice.
J.A : Un autre dialogue pour aboutir à quoi ?
SB : Ecoutez ! Le climat politique actuel va créer une impasse qui va forcément pousser tout le monde à se mettre sur une même table sous forme de Sun City. Rappelez-vous que les occidentaux demandent des élections crédibles, ce qui veut dire moins mauvaise et respectable.
J.A : Qui assurera les auspices de cet enième dialogue ?
SB : Il est difficile pour moi de répondre à cette question si pertinente. Mais, comme l’église est entrée dans la cadence, je crois que l’Union Africaine (UA) ferait mieux de se saisir du dossier en accord avec toutes les parties prenantes. Cette fois-ci ça ne sera pas sous le style d’Edem Kodjo, et de la CENCO qui ont pourtant fait un bon travail. Mais il faudra chercher des acteurs influents et sages qui peuvent discuter au pays ou en dehors selon le cas. Une sorte de Sun City bis.
J.A : Sun City bis, c’était lorsque le pays sortait de la guerre ?
SB : Effectivement. C’est une guerre très mauvaise à laquelle on assiste désormais au pays. Il s’agit d’une guerre politique. Vous savez, le Congo vivait à l’époque sous menace souveraine. Nous sommes allés à l’indépendance et la politique de l’après indépendance doit être différentes. Le monde est dans une mutation d’une politique purement social. Il faut maintenant mettre en œuvre une politique qui va complètement répondre au social. Vous êtes sans ignorer que le social grogne partout à travers le monde pas seulement au Congo. Bref, nous sommes obligés de changer notre système.
J.A : De quel système faites-vous allusion ?
SB : Je parle ici d’une démocratie verte et souveraine appliquée dans un Etat souverain, où les partis politiques doivent plus s’imprégner du social pas comme dans les philosophies politiques aujourd’hui, mais totalement fixé vers le changement des congolais. Regardez ! Lorsque l’église a des fidèles pauvres, elle ne peut pas répondre aux problèmes sociaux. Donc, même l’église est menacée par le social. La RDC ne fait que subir les conséquences de ce changement parce qu’elle n’a pas assez des productions locales.
J.A : A qui la faute si la RDC ne produit pas localement ?
SB : l’ironie de l’histoire nous apprend que la faute revient aux congolais en particulier et ses enfants devenus des traitres de convenance avec des puissances commerciales occultes. Ce n’est pas question d’être au pouvoir pour être traite, puisque la plupart l’ont été avant d’occuper des postes publics. Nous sommes dans un Etat où on a des politiciens qui ne fournissent pas d’effort pour avoir des connaissances pratiques sur le management. Et où certains pensent qu’être au pouvoir c’est faire comme on veut. Or le pouvoir demande beaucoup de rigueur, vigilance et adaptation de circonstance pour mieux résoudre le problème qui se pose à travers le temps. L’Opposition aussi a la même conception du pouvoir. D’ailleurs, si on leur dit de prendre le pouvoir dans ces conditions, elle ne fera rien. Le problème de la RDC c’est la haine, le tribalisme et la corruption qui a atteint son paroxysme.
J.A : Revenons à la marche. Que dites-vous de la réaction de Monseigneur Monsengwo qui déplore que la RDC ressemble à une prison à ciel ouvert, alors que c’est la force de la Loi et non la Loi de la force qui doit régner ?
SB : Il s’agit d’une force qui doit être respectée par tous. Alors on se soumet quel que soit la tendance. Donc, nul n’est au-dessus de la Loi, y compris les Membres du Gouvernement et les évêques. La Loi est une force, une puissance et elle s’applique. Les gens qui ont un esprit faible vont croire que c’est nouveau, les propos de l’archevêque de Kinshasa. Alors que les Lois sont souveraines. Si nous avons foi à la Loi, soumettons-nous tout simplement.
Au sujet de la prison à ciel ouvert, je pense qu’il a totalement raison. En réalité, je me suis toujours posé la question de savoir si je suis prisonnier entre le ciel et la terre, d’autant plus qu’il est impossible de se débarrasser de ces deux forces. Il fallait qu’il y ait ces check-point samedi parce qu’il fallait imposer la loi. C’est en fait une deuxième nature de la Loi humaine. Même les avions sont des prisonniers de cette force naturelle qu’on appelle pesanteur. Personne ne peut échapper. D’où, sauvons le Congo. Nous devons déclencher le dialogue de la diplomatie, entre le peuple et nous-même.
Propos recueillis par Judith Asina
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