En Belgique depuis le début de cette semaine, le Président de la République se fait soigner d’une hernie discale, a annoncé la Présidence de la République ce vendredi. De quoi s’agit-il ? Peut-on en guérir ? Felix Tshisekedi est-il frappé d’incapacité à exercer ses fonctions ? Ces questions taraudent sans doute le commun de mortel.
D’après nos recherches, il sied de noter qu’une hernie est « tout déplacement d’un organe hors de sa cavité naturelle. Celle-ci se développe le plus souvent au niveau de l’abdomen, du dos, du cou ou encore du plancher pelvien ».
La hernie discale est une maladie du disque intervertébral. Jouant le rôle d’amortisseur entre deux vertèbres, ces disques s’usent avec le temps et peuvent parfois se déformer ou sortir de leur enveloppe.
En effet, notre colonne vertébrale est constituée de 24 vertèbres dont 7 cervicales, 12 dorsales et 5 lombaires. Entre chacune d’entre elles est placé un disque intervertébral, sorte de coussin amortisseur. Ce disque est composé de deux éléments : un noyau central (nucleus) entouré d’un anneau fibreux (annulus) qui attache les deux vertèbres l’une à l’autre.
Si l’anneau se fissure, la substance du noyau fait saillie à l’extérieur de la colonne vertébrale. C’est ce qu’on appelle une hernie discale : ce débordement du disque intervertébral peut alors provoquer la compression d’une racine nerveuse ou de la moelle épinière.
Qui est touché ?
La hernie discale concerne plus fréquemment les hommes que les femmes. Elle survient généralement entre 35 et 55 ans suite au surmenage, au soulèvement d’une charge lourde ou encore après une torsion brusque du tronc. La grossesse et le surpoids sont aussi des facteurs de risque. Même si elles restent rares, les hernies affectent également les enfants et les adolescents (moins de 1% des patients opérés ont en dessous de 18 ans).
Les manifestations de la hernie discale sont très variables d’un patient à l’autre. Parfois asymptomatique, elle se caractérise le plus souvent par des douleurs aiguës. Celles-ci sont souvent concentrées dans le bas du dos, car 95 % des hernies discales sont situées au niveau des vertèbres lombaires. Les symptômes classiques sont donc un mal de dos ou lombalgie. En général, la colonne vertébrale est alors très douloureuse.
Les cas sévères de hernie discale
Si le disque comprime la racine nerveuse, on parle de névralgie sciatique. Notons que 85 % des sciatiques résultent d’une hernie discale. Les douleurs s’étendent alors à la fesse, la cuisse et la jambe, avec une sensation de fourmillement et parfois une paralysie. Dans les cas plus sévères, c’est la moelle épinière qui est touchée, provoquant ainsi une paralysie des membres ou des sphincters anal et urinaire. Il faut dans ce cas consulter un médecin de toute urgence.
Quatre traitements possibles
Les hernies discales sont plus ou moins sévères et les douleurs varient en fonction des patients. Il existe donc quatre approches possibles chez l’adulte comme chez l’enfant :
Le traitement médicamenteux à base d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), d’antalgiques ou de myorelaxants (décontractants musculaires). Prescrits sur de courtes durées et accompagnés d’un repos, ces traitements suffisent dans la plupart des cas pour supprimer les douleurs. La hernie peut persister malgré l’absence de douleurs ou bien disparaître toute seule.
L’infiltration locale d’anti-inflammatoires (corticoïdes) est proposée en cas d’échec au traitement médical. Elle peut être renouvelée deux à trois fois en fonction des patients ;
La nucléolyse ou chimionucléolyse consiste à détruire le noyau du disque intervertébral par injection d’une enzyme extraite du fruit de la papaye (chymopapaïne ou chymodiactine). Ce traitement est efficace dans 90 % des cas ;
L’opération chirurgicale est pratiquée en urgence suite à une paralysie des membres ou des sphincters anal et urinaire, et lorsque aucun des traitements précédents ne répond. Seules 5 à 10 % des hernies nécessitent ce type d’intervention.
Quel que soit le traitement choisi, il est souvent accompagné de séances de rééducation chez le kinésithérapeute. Ce, afin d’éviter les récidives et permettre d’assouplir et de muscler le dos.
La hernie discale disparaît d’elle même dans la moitié des cas et les traitements non-chirurgicaux permettent la guérison dans 80 % des cas. Mais la meilleure solution reste la prévention : prenez donc soin de votre dos et préférez les sports non traumatiques tels que la marche rapide, le cyclisme et la natation.
PM
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