Dans le cadre du contrôle citoyen, la Société Civile Force Vive de la RDC (SCFV-RDC) a rendu public, jeudi 29 mars 2018, le rapport synthèse d’évaluation des Gouvernements congolais sur le social de la population pour l’exercice 2017. Il s’agit de la gestion de Samy Badibanga et Bruno Tshibala qui présentent un tableau du social très décevant par rapport aux années précédentes, étant donné que la perte de 40 % du pouvoir d’achat de la population suite à la dépréciation de la monnaie locale face à la devise étrangère.
Le champ d’observation sur la mission du social a pris en compte les secteurs de l’éducation, la santé, le salaire des agents et fonctionnaires de l’Etat, le logement, l’électricité et l’eau.
Carlos Mupili, Coordonnateur provincial de la SCFV/Kinshasa qui a rendu public ce rapport a indiqué que 2017 était une année de calvaire pour des agents de l’Etat depuis la prise de pouvoir du Président Kabila. Car le maigre salaire a perdu 40 % de pouvoir d’achat suite à la dépréciation de la monnaie nationale par rapport à la devise étrangère sous un regard impuissant de ces deux premiers ministres. Il promet que la SCFV de la RDC se fera désormais le devoir de promouvoir, défendre et protéger les droits socioéconomiques des populations avec la même rigueur que les droits civils et politiques. Elle interpellera régulièrement l’Autorité publique, en particulier au sujet de ceux inscrits dans la Constitution, en l’occurrence la gratuité de l’école primaire à compter de l’année scolaire 2018-2019.
A cet effet, il regrette qu’aucune manifestation publique ni ville morte organisée par l’opposition politique ou par la Société civile n’a porté comme objet de revendication le social de la population. Alors qu’en interrogeant la foule, le vrai mobile de manifester contre le pouvoir consiste souvent à des réclamations du social et non de l’objet politicien des organisateurs. Pour la SCFV, le Gouvernement Tshibala ne peut réaliser cette mission du social qu’en recourant à une justice nationale forte et indépendante, capable de réprimer la corruption et le détournement des deniers publics érigés en culture dans les institutions publiques.
Secteur par secteur
Au sujet de l’éducation, la SCFV s’est référé à l’article 43 alinéas 1 et 5 de la Constitution ainsi que la Loi portant protection de l’enfant en ses article 38 et 39. Elle fait un constat selon lequel la gratuité de l’enseignement primaire dans les établissements publics n’est pas effective. Les enfants sont toujours chassés illégalement de l’école. La qualité d’enseignement continu à baisser suite aux mauvaises conditions sociales et de travail des enseignements, au-delà des absences imposées aux enfants des familles modestes par manque de paiement des frais scolaires.
Pour en découdre, la SCFV recommande au Ministère de l’EPSP de prendre des sanctions contre les Autorités scolaires qui exploitent les parents d’élève par des frais exorbitants et illégaux qui gonflent la rubrique des frais scolaires pour viser atteindre la qualité de formation et la gratuité effective. En cas de persistance, la SCFV se mobilisera pour sensibiliser les parents et les enseignants pour conditionner la rentrée scolaire 2018-2019 pour la gratuité scolaire.
En matière de santé, elle a constaté la mauvaise gestion des structures hospitalières avec comme conséquences, l’insalubrité, la vétusté des matériels et équipements ; le non accès aux soins médicaux suite à la distance et à la faible bourse des malades ; la surfacturation des services de santé par le service de santé par le personnel soignant médical ; la séquestration des accouchés et leurs bébés pour défaut de payement malgré la promesse du premier Ministre Samy Badibanga ; le délabrement des morgues des hôpitaux et surtout la surfacturation des frais de conservation des cadavres aux morgues ; la grève des professionnels de santé aux mois de septembre-octobre 2017 a provoqué plus de morts des personnes innocentes.
Pour ce faire, la SCFV propose que le Ministre de la Santé avec son Inspecteur général encouragent la gouvernance des hôpitaux publics par des sanctions sur les responsables de gestion.
Par rapport au maigre salaire et non mécanisation des agents et fonctionnaires de l’Etat, elle demande au Gouvernement de payer au taux réel ainsi que sanctionner les autorités publiques qui usent de leur pouvoir pour détourner les avantages sociaux réservés à leurs subalternes.
Judith Asina
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