Comme il fallait s’y attendre, la mise en œuvre de l’accord issu du dialogue politique de la Cité de l’Union Africaine ne devrait pas être aisée pour ses signataires. Le respect des délais dans l’application de ce texte vole en éclat de jour en jour. La plupart des délais mentionnés dans ce document ne sont pas honorés. Le premier ministre a été nommé d’abord au-delà de la date prévue. Que l’on se rappelle du débat sur l’article 24 dudit accord; il a été écrit noir sur blanc que « le présent accord entre en vigueur à la date de sa signature », et non le jour où il sera réceptionné par le Président de la République. Autre élément, 43 jours après, Samy BADIBANGA, le premier ministre nommé, n’a toujours pas formé le gouvernement d’union nationale, ce qui est une violation flagrante de l’article 17 dudit accord.
La MP et certains opposants dialogueurs font profil bas au micro, en soutenant que la mise en œuvre de l’accord a été déjà engagée par le chef de l’Etat, avec la nomination d’un Premier ministre. C’est maintenant à Samy BADIBANGA de respecter les dates prescrites. Chose qui ne convainc pas les habitués du débat politique en Rdc qui parle plutôt d’hypocrisie des acteurs qui n’osent pas hausser la voix, en attendant un probable poste au sein du gouvernement. Hors micro, les signataires de l’accord reconnaissent que le texte est entrain d’être piétiné, malmené.
Pourquoi ce gouvernement tarde-t-il à voir le jour ?
En ce moment où l’on s’approche du 19 décembre, il faudrait chercher les mécanismes de gestion de cette date. La MP mesure le danger. En clair, le dialogue made in KODJO n’a pas été inclusif. Les poids lourds de l’opposition n’y ont pas participé. Conséquence logique, la crise persiste. Pour plus d’un observateur, la résolution de la crise politique en RDC dépend à ce jour de cette triade politique : Kabila-Tshisekedi-Katumbi. Or, ces deux derniers n’ont pas été favorables à la médiation de KODJO. Pendant ce temps, la CENCO poursuit sa mission de bons offices entre la MP et le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Ces derniers réclament la convocation d’un «vrai dialogue» pour discuter des prochaines élections. Le chronogramme de l’accord politique est donc bousculé. Voilà pourquoi, la formation d’un gouvernement qui satisfasse les aspirations de toutes les parties prenantes ne peut pas être automatique. Elle requiert du temps.
Ainsi donc, la machine SAMY BADIBANGA gèrerait le temps, pour laisser l’ouverture au Rassemblement tout en violant déjà ledit accord. Avec un début pareil, il appert que l’on se retrouvera en avril 2018 sans élection…
Joël NZ
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