Gouvernement Badibanga: Quelle place pour les Ministres devenus « chefs coutumiers »?

Depuis 10 ans, le peuple congolais n’a pas cessé de constater qu’à chaque formation d’une équipe gouvernementale, quelques personnalités politiques ont toujours fait partie. Elles ont, ces personnalités, survécues à tout remaniement. De Gizenga I et II, Muzito I et II, à la première législature de la 3 ème république, puis dernièrement aux gouvernements Matata I et II de cette deuxième finissante législative. Ils cumulent près de 10 ans toujours aux affaires. Raison du surnom légendaire des <<Ministres chefs coutumiers>>. Sans avoir la prétention de faire le bilan, l’on peut se demander par quoi est liée cette longévité, quel travail, quel résultat, quel mérite…?

Il s’agit de :

1. Martin Kabwelulu.

Celui-ci est au ministère des Mines depuis l’après 1+4. Il cumule, lui seul, bientôt dix ans, sans discontinue. Tout le monde a fraîche en mémoire les contrats dits léonais, l’opacité du secteur minier en Rdc. Le pays est en plein hémorragie suite à la fraude qui n’est plus à démontrer dans ce secteur. Ni Gizenga, Muzito, moins encore Matata n’a réussi à soumettre Kabwelulu. Mardi, Matata l’a dit avec des mots à peine voilés à jeune Afrique, lors du discours sur son bilan réalisé à la tête du gouvernement. « Il n’avait pas sous son contrôle le secteur minier », alors qu’à l’instar de l’Angola avec son pétrole, les mines représentent la première richesse de la Rdc. Elles pourraient mettre le pays sur l’orbite de l’émergence si la gestion est orthodoxe.

Cependant, le népotisme, le copinage qui a élu domicile dans ce secteur fait perdre au pays l’essentiel qu’il lui faut pour se développer. 10 ans après avoir vendu et ou cédé certaines concessions de la GECAMINES, Martin Kabwelulu n’a pas réussi à ressusciter véritablement ce mastodonte du temps Mobutu. Kolwezi n’est pas si développé qu’il y a 15 ans. Mais pourquoi autant de longévité ? Seul Dieu le Père sait.

2. Raymond Tshibanda.

Il a bypassé de la coopération régionale et internationale aux affaires étrangères qui fusionne actuellement avec la coopération internationale. Peu avant, il était directeur de cabinet du chef de l’État. Ça fait un mois depuis que les agents sont en grève. Le ministère est stratégique, ministère de souveraineté. La vie du diplomate congolais à l’étranger n’est plus à raconter. C’est la traversée du désert. Certains ont fait plus de vingt ans en poste dans un même pays sans être rappelés à la centrale, devenant eux aussi « chefs coutumiers. » D’autres sont malades et attendent de l’argent pour se faire soigner. Un cadavre d’un diplomate traîne en ce moment à l’étranger depuis plus d’un mois, en attente des frais de rapatriement. L’image que les étrangers se font de la Rdc, à commencer par les pays limitrophes n’est presque pas differente de celle du Zaïre du Maréchal.

3. Lambert Mende.

Après plus d’une année aux hydrocarbures, Mende est depuis au portefeuille des médias et porte-parole du gouvernement. Quelles avancées dans ce domaine en Rdc?

4. Maker Mwangu Famba

est Ministre de l’enseignement primaire et secondaire depuis près de 10 ans. Quel bilan? Le diplôme des écoles peinent à peser dans la balance. Aucune école d’élite à mettre sous le compte de Maker. Tous les athénés sont obsolètes, les écoles techniques presqu’inexistantes, leurs terrains en voie d’être lotis. C’est ici qu’il convient d’attirer l’attention sur le terrain de l’Institut agricole à Mombele, en face se Yolo Ezo. Il risque d’être spolié. La grande avancée qui est le fruit des télécom est le court record dans la publication des résultats des examens d’État.

5. Salamon Banamuhere.

Si ce dernier a passé quelques temps au parlement, ça n’a pas pris assez longtemps pour qu’il rentre au gouvernement. C’est aussi un coutumier en chef.

Les chefs coutumiers reviendront-ils dans leurs chefferies ou devront en recevoir d’autres ? Dieu le père seul sait. A observer de plus près, aucune prouesse ne peut justifier la longévité de ces quelques coutumiers chefs.

KN