Professeur des universités, Intellectuel averti, Henry Mova venait d’être nommé Vice premier ministre et ministre de l’intérieur et sécurité et ce, en remplacement de Shadary Ramazani. Pendant que beaucoup de congolais attendaient de lui une touche particulière vu son expérience politique, Henry Mova tombe dans les erreurs de ses prédécesseurs, surtout celle d’Emmanuel Shadary.
En effet, depuis hier, le nouveau Vice premier ministre, ministre de l’intérieur a suspendu les activités de l’Assemblée provinciale de Bas Uele pour motif: « il y a eu violation du règlement intérieur de l’Assemblée provinciale ».
Cette décision pour les juristes paraît inconstitutionnelle du fait qu’à l’état actuel du Droit congolais, la province est une entité politique dotée de la personnalité juridique (article 3 de la constitution) et jouit de l’autonomie de gestion. Aucune autorité du pouvoir central ne peut s’ingérer dans les affaires internes de l’Assemblée provinciale, seule la constitution reconnaît au président de dissoudre l’Assemblée provinciale au cas où il y a crise persistante entre l’Assemblée provinciale et le gouvernement provincial (article 195 de la constitution).
Étonnement, le Vice Premier ministre et ministre de l’intérieur et sécurité, henry Mova devient lui-même cour constitutionnelle pour sanctionner la violation d’un règlement intérieur d’une assemblée provinciale ?
N’est-ce pas que ce règlement intérieur a fait l’objet de contrôle à priori de constitutionnalité et que sa violation devrait être déférée devant le juge constitutionnel pour sanctions ?
Pour certains analystes politiques, les individus sont certes changés au commandement du ministère de l’intérieur mais le système reste intact. Nous passons tout simplement de la « shadarisation à la movarisation ».
Joël imbole
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