Après la signature mardi 18 octobre du compromis politique sanctionnant la fin du dialogue en RD Congo, l’heure est à sa mise en œuvre. Le plus attendu, c’est la formation du gouvernement. En principe, cet Exécutif national devra sortir au plus tard le 9 décembre prochain. Ce, conformément au point C du chapitre IX dudit Accord. A la lumière de cette disposition, il est clairement écrit : « il sera procédé, dans les 21 jours de la signature du présent Accord, à la formation d’un nouveau Gouvernement d’union nationale. Sans préjudice des dispositions constitutionnelles et législatives nationales en vigueur, le Premier ministre est issu de l’opposition politique signataire du présent Accord ».
C’est un véritable compte à rebours qui a commencé. Arithmétiquement donc, il reste dix-sept jours avant l’avènement du nouveau Gouvernement. En attendant, cette période d’attente qui parait à la fois longue (pour les prétendants) et courte (pour l’ensemble des populations), alimente la chronique sur fond de suspense.
Qui remplacera Augustin Matata Ponyo à la très convoitée chaise de la symbolique ex-avenue des 3Z ?
Cependant, sous réserve de la surprise du président Joseph Kabila, des sources concordantes ont fait état de trois noms qui seraient déjà déposés sur la table « mythique » et insondable du Rais. Parmi les trois candidats, deux sont cités comme favoris. Il s’agit de Vital Kamerhe et de Florentin Mokonda Bonza. Déjà, plusieurs jours auparavant, les noms des ces deux candidats « primaturables » ont été et continuent d’être cités dans l’opinion parmi les postulants.
VITAL KAMERHE, OPPOSANT DE PREMIER PLAN
Son nom ne sonne pas creux dans l’opinion. Vital Kamerhe, 57 ans, rappelle plutôt beaucoup de souvenirs dans la mémoire collective des Kinois. Titulaire d’une licence en Economie à l’UNIKIN (Université de Kinshasa), il est le secrétaire général du parti présidentiel, le PPRD, (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) à la manœuvre lors de la campagne électorale en vue des élections de 2006. Il connaitra, par la suite, la consécration avec son élection au perchoir de la chambre basse du Parlement (Janvier 2006-Avril 2009).
Bien avant cela, on retiendra aussi de Vital Kamerhe qu’il aura occupé divers postes dans plusieurs cabinets ministériels, dont ceux de Léon Kengo, Mushobekwa Kalimba Wa Katana et du général Dénis Kalume Numbi. Il fut nommé commissaire général adjoint du Gouvernement (AFDL) chargé des relations avec la MONUC. Plus tard, il devint titulaire en tant que commissaire général du Gouvernement chargé du suivi du processus de paix dans la région des Grands Lacs. Il a occupé ce poste jusqu’à sa nomination en qualité de ministre de la presse et de l’information dans le Gouvernement de transition en 2003. En décembre 2010, Vital Kamerhe lance son propre parti politique, l’UNC (Union pour la Nation Congolaise) et se porte candidat à l’élection présidentielle du 28 novembre du 2011. Il arrive en troisième position derrière Kabila et Tshisekedi en remportant 7,74 % des suffrages. Un véritable exploit pour un parti qui venait de naitre. Vital Kamerhe justifie d’une assise populaire réelle dans l’Est de la RD Congo. Ce qui fait de cette icône du Sud-Kivu un opposant de premier plan.
Par ailleurs, certains analystes lui reconnaissent volontiers sa contribution à la légitimité du Dialogue politique nationale inclusif tenu à la cité de l’Union Africaine. Ils estiment que ce Forum, dans son format voulu inclusif, a bénéficié du crédit grâce à la présence de Vital Kamerhe qui a Co-modéré les débats pour le compte de l’opposition.
FLORENTIN MOKONDA
Certes connu mais pas populaire, Florentin Mokonda Bonza est Professeur des universités. L’histoire politique de la RD Congo retiendra qu’il fut l’un des précurseurs de l’historique discours du 24 avril 1990, du défunt le maréchal Mobutu. Economiste de renom, ce sénateur dont la pertinence des interventions lors des débats en plénière est à signaler, a aussi été ancien Directeur de cabinet de feu le président Mobutu.
Auteur d’un récent ouvrage qui a tout l’air d’être un programme de redressement économique de la RD Congo, Florentin Mokonda Bonza, est le président national de la CDC (Convention des Démocrates Chrétiens). En juin dernier, il s’est remarqué par une question orale avec débat au Premier ministre qui l’a mis sous les feux d’actualités. Et donc, faire de Mokonda Bonza un premier ministre, ne serait pas un mauvais choix pour Joseph Kabila.
Au-delà de toutes les spéculations, seul le président Joseph Kabila détient le secret de sa délibération. Sans doute que par rapport à l’enjeu, l’attente ne devrait pas être très longue.
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