La signature par l’éminent historien Elykia Mbokolo de la charte du FCC ne cesse de faire couler beaucoup d’encres et de salives. Cet historien de grande renommée fait la une des injures et attaques des internautes congolais sur la toile.
A cet effet, Germain Nzinga a, à travers une tribune, analysé l’acte posé par le professeur Elykia Mbokolo.
Pour cet analyste politique congolais, en voyant la photo du professeur Elykia apposant sa signature au bas de la charte constitutive du Front Commun pour le Congo dirigé par Joseph Kabila, le sieur a beaucoup hésité pour confirmer cette information : « J’ai beaucoup hésité avant d’écrire ce post. Au regard du profil de ce grand homme de science, j’ai lu et relu l’info, la tamisant en vérifiant l’authenticité des sources en vue d’attester la véracité de cet acte lourd de signification pour l’élite intellectuelle dont le concerné figure parmi les meilleurs porte-étendards à l’échelle nationale et internationale« .
Ainsi, pour Germain Nzinga, puisque le professeur appelle le peuple congolais à débattre, il soulève trois contradictions internes à son raisonnement et pour lesquelles, de toute évidence, de nombreux compatriotes voudraient avoir plus de lumière.
PREMIÈRE APORIE
Pour Germain zinga, ceux qui ont suivi de près la logique souterraine qui animait les concertations nationales de 2013 tout comme le Conclave de la Cité de l’Union Africaine savent la nature réelle de ces assemblées dont l’objectif principal était de jeter des bases juridiques au glissement de Kabila dont le mandat était sensé expirer en décembre 2016.
Pour preuve note cet intellectuel congolais de fourberie flagrante de ces assises, toutes les recommandations ayant sanctionné ces deux forums sont restées lettre morte puisqu’elles n’ont jamais été respectés par celui-là même qui les avait convoquées. Tout le monde sait également l’échec cuisant du Conclave de la Cité de l’OUA piloté par un certain Eden Kodjo dont la partialité en faveur de Kabila ne faisait l’ombre d’aucun doute insiste Germain Nzinga.
Et de poursuivre, c’est donc pour protester contre les dérives de ces deux forums que la majorité des forces vives de l’opposition congolaises avait refusé d’y participer et avait contraint un Kabila coincé politiquement à ouvrir les concertations plus inclusives au Centre Interdiocésain et qui engendreront l’Accord global et inclusif de la Saint Sylvestre.
Lorsqu’Elikia M’bokolo justifie son adhésion au FCC comme “une suite logique” de ses participations aux concertations nationales en 2013 et au dialogue de la cité de l’Union Africaine en 2016 , pour Germain zinga, l’on ressent un sérieux malaise du fait que la logique de ces forums allant dans le sens de soutenir l’insoutenable fait le lit d’une fraude massive contre les dispositions de la Constitution de 2006.
Néhémie Mwilanya Wilondja, le Directeur de Cabinet du Chef de l’État est très clair là-dessus : « Le président Kabila est l’autorité morale » de ce FCC, qui veut aller à la conquête démocratique du pouvoir en soutenant une seule candidature à l’élection présidentielle sur base d’un programme commun » . Cette suite dite « logique » par le professeur ne participe-t-elle pas à l’étranglement même de la bonne logique d’un processus électoral qui se voudrait respectueuse de la constitution dès lors que le fondateur de FCC vise à succéder à lui-même en violation des textes de loi ? S’interroge Germain Nzinga.
DEUXIÈME APORIE
En entrevoyant via le Front Commun pour le Congo, « la poursuite normale des activités qui visent à instaurer une véritable réconciliation de l’ensemble des Congolais » , le professeur Elikia ignore-t-il que le FCC poursuit comme principal objectif de fédérer les forces politiques autour de la candidature d’un Kabila à l’actif duquel la destruction de l’État de droit et la chosification de l’homme congolais resteront les points saillants de son bilan politique ? S’il est vrai que tout son agir politique a démontré durant ses 17 ans de pouvoir sa volonté cynique de diviser les congolais pour mieux les asservir, de quelle réconciliation veut-on nous convaincre et par quelle baguette magique Kabila peut-il en devenir le principal artisan ?
Pour Germain Nzinga,le professeur a raison de dire que réconciliation ne veut pas dire que tout le monde pense la même chose. Mais dans le cas échéant de FCC, il s’avère qu’il y a absence totale de débat pour la simple raison que le FCC n’a pas été porté sur les fonts baptismaux ni à la suite d’un puissant idéal ni pour un éventuel nouveau projet de société. N’est-il pas vrai qu’il a été plutôt institué pour consolider le statu quo d’un régime qui refuse de changement ? N’est-ce pas qu’il a été mis en place en raison d’une stratégie politique consistant à donner un consensus plus large autour de l’imminente candidature d’un Kabila en quête de reconnaissance et de légitimité au-delà de sa famille politique ?
TROISIÈME APORIE
Quand le professeur M’bokolo croit déceler dans le FCC, « une nouvelle dynamique capable de changer la donne politique appelant le respect de notre souveraineté et de notre identité », Germain zinga s’efforce de passer au scalpel les différentes composantes de cette plate-forme et n’y voit rien de mieux qu’un panier de crabes, un conglomérat d’ aventuriers politiques qui ont participé au démantèlement de l’État congolais tout entier, qui se sont complu à prendre le peuple congolais en otage en le chosifiant à outrance et qui, pis est, ne nourrissent d’aucune ambition de grandeur pour le Congo tout comme pour son peuple.
Contrairement au professeur qui voit dans le chef des signataires de FCC, « ceux qui militent pour l’indépendance du pays et pour sa souveraineté » , le bon sens des choses oblige Germain zinga à voir la plupart de ces cosignataires sous leur véritable visage des politiciens de ventre, privés d’un quelconque idéal d’une lendemain national meilleur mais surtout portés maladivement à servir leurs intérêts personnels et égoïstes pour se remplir les poches.
En effet écrit Germain zinga, le samedi 7 juillet dernier, les universitaires congolais ont pris leur courage de signer un Manifeste mettant en garde contre un troisième mandat présidentiel de Kabila . Manifeste par la voie duquel professeurs d’université, juristes, médecins, sociologues, philosophes, politologues, bref toute la crème intellectuelle congolaise qualifient toute éventuelle candidature de Kabila comme « une infraction imprescriptible de haute trahison contre la Nation et l’État ». L’acte posé par le professeur Elykia au lendemain de ce manifeste ne contribue-t-il pas à affaiblir cette nouvelle dynamique de rétablir la force de la Loi ? Ne participe-t-il pas à favoriser le tripatouillage de la Constitution qui empêcherait une transition pacifique et civilisée ?
Germain zinga a bien envie d’être optimiste quant aux prochaines échéances électorales de son pays mais la complexité même de la situation politique congolaise actuelle, cousue de mensonges et de falsifications, l’oblige à rester d’un optimisme plein de réalisme et de lucidité critique ! cet analyste conclut sa tribune par cette petite recommandation : « que le professeur Elikia M’bokolo qui est une de grandes bibliothèques vivantes de l’histoire de l’Afrique et de notre pays et de surcroit animateur de l’émission « mémoire d’un continent » à RFI nous aide à voir plus clair…«
Matininfos/Joël imbole
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