L’Examen d’État (Exetat) au Congo a dorénavant une seconde session. Telle est la réalité sur terrain. Certains candidats à travers la ville de Kinshasa, Lubumbashi qui ont officiellement échoué et de surcroît renoué avec l’école pour plus d’un se retrouvent miraculeusement diplômés. Une illusion trompeuse façon mirage, la réponse est non. La capitale congolaise a vécu quelques scènes de liesse de ces nouveaux baptisés non pas à l’eau mais à la poudre blanche qui ont jubilé grâce à leur réussite, le jeudi 21 septembre.
Après le cas d’école du boxeur congolais, Martin Bakole qui a fait son show avec une nouvelle demande concernant l’aide financière pour son grand combat, la jeune dame qui a quitté la moto à un jet de pierre de l’ Université pédagogique nationale (UPN) pour une jeep noire;
ou encore l’homélie polémique du pasteur Marcelo Tunasi qui n’a pas eu de compassion sur feu Papa Wemba et King Kester Emeneya, place à l’épreuve de l’Exetat pour faire ses preuves en matière de buzz au fameux « Mboka elengi » sous « Muaba Kazadi Tony », les points sur les i sont bien mis.
« Nous avons échoué », cette œuvre de l’écrivain congolais, Charles Djungu Simba Kamatenda résonne encore jusqu’ici du moins il pourrait écrire également « Nous avons repêché » et l’inspiration viendra aisément pour ce grand de la littérature congolaise.
Des échoués d’hier se sont transformés en lauréats d’ aujourd’hui. Une erreur matérielle du Centre national de correction (CNR)? Un aveu d’échec de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) avec la fameuse problématique de code de 2022 utilisé par certaines écoles en cette édition 2023?
Le lycée Boyokani était la première école à ne pas accepter les résultats après des échecs en cascade.
Tant de questions que l’on se pose pour tenter de répondre à l’énigme de l’ Exetat qui perd davantage sa crédibilité et c’est depuis belle lurette.
Conséquence : « Beaucoup de diplômés au Congo mais peu d’intellectuels« . Loin l’idée de s’opposer à la réussite de ces lauréats nés de nouveau mais la procédure est un vice mieux un vice de procédure.
DES DIPLÔMES PRÉFABRIQUÉS, L’ÉDUCATION MENACÉE
Mais dans l’opinion, ça sonne très mal. L’ éducation étant la pierre angulaire pour développer une nation, l’on a du mal à comprendre cette réussite à « la césarienne » ou au « repêchage » comme disent les Kinois.
Si les cordonniers sont mal chaussés, ça ne sera pas un frein pour le pays cependant si l’enseignement boîte, c’est un problème majeur.
Au niveau des universités et Instituts supérieurs, la qualité n’est plus de mise, bonjour la quantité et au crépuscule du fameux » Alongi naye » comprenez » J’ai gagné le combat des études universitaires », et après ? Le constat est amer pour plusieurs étudiants qui ont du mal à défendre leur papier.
Ceux-ci pointent du doigt le pays à l’instar des religieux qui montrent l’index au diable pour chasser les esprits démoniaques et les déverser dans les espaces arides. Ce, à cause de leurs diplômes préfabriqués.
Le ministère de l’ EPST est appelé à éclairer l’opinion nationale sur ce revirement à 180 degré car dans l’opinion publique et sur la toile, cette question qui touche l’éducation ressemble à une dissertation non pas pour des élèves mais pour toute une nation.
À bon entendeur, non pas salut mais » Un bon entendeur s’aligne » dit-on. « Vivra verra », dixit Papa Wemba dans son tube « Kaokokokorobo » dans le pays de Lumumba et de Kasa-Vubu.
Nesta Batomene
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