Jean-Marc Kabund vient d’être évincé de son fauteuil de vice-président de l’Assemblée Nationale par ses collègues. Il semble cependant que le plus attendu était la réaction de ses supporters présumés plutôt que l’éviction elle-même, dans le fond et la forme. Oui, on pouvait dire que la forme n’y était pas, qu’il y a eu vice de forme, que le FCC ne respecte pas son partenaire de la coalition … rien de tout cela, sinon juste pour donner le change.
Non, ses collègues du regroupement politique au parlement n’ont pas protesté outre mesure, à part quitter un momenr la salle, sans plus de conviction que ça. Non, Fatshi n’a pas tapé du poing sur la table pour sauver son collaborateur, qui était devenu à un moment le principal architecte et avocat de la coalition. Non, la base n’a pas réduit le Palais du peuple en cendres. Non, les wewa n’ont pas klaxonné à mourir les tympans.
Non, même lui-même Jean-Marc Kabund n’a pas montré cette pugnacité qui l’a fait connaître au moment des amours et désamours de Genève. Finalement, c’est comme si Jean-Marc lui-même trouvait dans cette déchéance un secret et inavoué soulagement, une délivrance intérieure de ce manteau devenu trop lourd à porter pour lui .
C’est depuis un an que la sonnette d’alarme retentissait, avertissant que l’UDPS n’avait pas de cadres, ou s’il en avait, ne les utilisait pas. L’opposition est une chose, la gestion une autre. Autant poisson est champion olympique dans l’eau, mais pataud dans l’air, autant meneur d’hommes de l’opposition n’est pas synonyme de manager.
Jean-Marc Kabund ne restera pas dans les annales du Parlement comme un homme d’état. Tout le monde avait compris que le vaillant combattant en chef n’était pas à sa place au perchoir, et peut-être même au parlement. Le FCC a peut-être tiré épine du pied de l’UDPS en l’aidant à changer de joueur. Car l’UDPS n’a rien perdu ; elle pourra toujours désigner un autre candidat vice-président de l’Assemblée Nationale qui sera élu avec le même partenaire de la coalition.
La question est : l’UDPS va-t-elle enfin prendre le courage de se regarder dans le miroir et entamer sa mue ? C’est tout le mal qu’on peut souhaiter à cet historique parti. Ce fameux congrès, attendu par les uns et différé par les autres, pourrait bien être plus utile qu’à trancher la fausse question du président du parti, Il servirait à repenser le parti cher aux Treize fondateurs.
Les intellectuels et idéologues du parti sont-ils à même de proposer un nouveau contenu politique ? Et les apparatchiks, sont-ils disposés à permettre une émergence de nouvelles figures qui les relégueraient sur le banc ? Prions pour l’UDPS, mais aussi pensons au paysage politique futur.
Ce n’est pas que l’UDPS qui serait ainsi malade, mais tous ses contemporains :PPRD, UNC, MLC, UNAFEC, ENSEMBLE, ECIDE … tous ces partis taillés pour être des opposants à Mobutu ou kabila, ou des prédateurs quand ils sont au pouvoir. Pour en savoir plus, suivez mon prochain post sur la « perestroïka congolaise ».
Serge Gontcho di Spiritu Santu
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