Le Ministère de santé a donné l’information selon laquelle la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu a annoncé, mercredi 24 avril 2019, l’arrestation de 11 personnes soupçonnées d’être impliquées dans le meurtre du Dr Richard Mouzoko survenu le vendredi 19 avril lors d’une attaque contre une équipe de la riposte contre Ebola.
En effet, les autorités militaires ont précisé que, parmi les 11 personnes arrêtées, trois ont reconnu avoir tiré sur l’expert camerounais et blessé par balle un infirmier congolais, et au moins quatre autres détenus ont reconnu avoir participé à la planification de l’attaque. L’auditorat militaire poursuit son travail d’investigation et une audience publique est prévue dans les prochains jours à Butembo.
« Le Ministère de la Santé a appris, avec satisfaction, l’arrestation des auteurs présumés du meurtre de notre collègue, Dr Richard Mouzoko », s’est réjoui Oly Ilunga. Cela, tout en espérant qu’avec ces multiples arrestations, les forces de l’ordre arriveront à identifier et traduire en justice toutes les personnes impliquées dans ces violences contre le personnel médical et les infrastructures sanitaires à Butembo ainsi que celles qui instrumentalisent les délinquants contre la riposte.
Cependant, les psychologues de la commission de prise en charge psychosociale continuent les séances de soutien et débriefing psychologique avec les agents de la riposte qui ont été victimes de l’attaque des Cliniques Universitaires du Graben le 19 avril dernier. Il s’agit des agents qui bénéficient également de séances de suivi psychologique individuelles pour les aider à traverser cette épreuve.
Contestation des agents de santé
Ils ont décidé de se lever comme un seul homme à la suite de l’assassinat du Dr. Richard Mouzoko le week-end dernier à Butembo. Médecins et infirmiers de cette ville ont organisé une marche pacifique mercredi 24 avril 2019 pour dénoncer les violences contre les agents de santé travaillant dans la riposte contre Ebola et les attaques contre les infrastructures sanitaires.
Vêtus en blouse blanche, tenue professionnelle, ces agents ont marché jusqu’à l’hôtel de ville de Butembo où ils ont remis un mémorandum à Sylvain Mbusa Kanyamanda, Maire de Butembo. Dans cette missive, ils lui ont demandé d’améliorer leur sécurité car si l’insécurité persiste. Si non, ils risquent d’entrer en grève sèche.
Statistiques
Depuis le début de l’épidémie jusqu’au jeudi 25 avril 2019, le cumul des cas est de 1.373, dont 1.307 confirmés et 66 probables. Au total, il y a eu 890 décès parmi lesquels 824 confirmés et 66 probables, ainsi que 394 personnes guéries. Aussi, toujours est-il que 258 cas suspects sont en cours d’investigation ; 6 nouveaux cas confirmés, dont 3 à Katwa et 3 à Mandima ; 5 nouveaux décès de cas confirmés, dont 2 décès communautaires, où se trouve 1 à Katwa et 1 à Mandima ; 3 décès au CTE de Butembo ; 2 nouveaux guéris sortis du Centre de Traitement Ebola (CTE) de Butembo.
En outre, 105.233 personnes ont été vaccinées, dont, 28.146 à Katwa, 22.969 à Beni, 12.696 à Butembo, 6.838 à Mabalako, 4.582 à Mandima, 3.150 à Kalunguta, 3.070 à Goma, 2.649 à Komanda, 2.569 à Oicha, 1.845 à Vuhovi, 1.819 à Masereka, 1.669 à Kyondo, 1.630 à Kayina, 1.487 à Bunia, 1.357 à Karisimbi, 1.193 à Lubero, 1.027 à Musienene, 1.025 à Biena, 772 à Mutwanga, 690 à Rutshuru, 557 à Rwampara (Ituri), 527 à Nyankunde, 496 à Mangurujipa, 420 à Mambasa, 355 à Tchomia, 342 à Kirotshe, 333 à Lolwa, 254 à Alimbongo, 250 à Mweso, 245 à Kibirizi, 161 à Nyiragongo, 97 à Watsa (Haut-Uélé) et 13 à Kisangani.
Il faut signaler que le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Ethique dans sa décision du 19 mai 2018.
Judith Asina
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