Ebola : Accroissement de l’étroite collaboration entre tous les services de sécurité

Il s’agit de l’une des sept recommandations de la réunion du Comité National Multisectoriel de riposte à la Maladie à virus Ebola (MVE)  élargie  aux partenaires du Gouvernement de la RDC tenue le 02 août 2019 à Kinshasa. Présidée par Pierre Kangudia, Ministre Intérimaire de la Santé, cette rencontre a tourné autour de trois points parmi lesquels, l’état de la situation de l’évolution de l’épidémie à MVE avec focus sur les cas de Goma ; le tour de table des partenaires et des services spécialisés sur leur niveau de participation à la riposte ; l’alignement  des partenaires et mobilisation des ressources en rapport avec les piliers de la riposte.

Ces recommandations consistent notamment à la gratuité effective des soins, avec l’appui  du Gouvernement et des partenaires, en particulier la Banque Mondiale, pour les suspects de la MVE et pour toutes les autres affections dans une approche holistique dans les formations sanitaires du Nord-Kivu et de l’Ituri. Il y a également le renforcement de l’identification et le suivi des tous les contacts ainsi que contacts des contacts par l’introduction des méthodes innovantes numériques et de géolocalisation dans le respect  et les protections des lois individuelles avec l’’implication de toutes les parties prenantes, principalement la MONUSCO. Aussi, figure-t-il le renforcement de contrôle des Points d’entrée (POE) et Points de contrôle sanitaire (POC) avec l’appui de la JICA (Caméra thermo-capteur) et d’autres services spécialisés du  Gouvernement, comme la FARDC, la Police nationale, la Direction général des migrations (DGM) et l’Agence nationale des renseignements (ANR). Cela, y compris l’utilisation des outils innovants facilitant le suivi informatisé des contacts en collaboration étroite avec la commission surveillance PNHF/OIM de la coordination du Secrétariat Technique.

La rencontre a également décidé de l’assurance du fonctionnement effectif du caractère multisectoriel de la riposte à la MVE tant aux niveaux national, provincial que local par l’appropriation et la mise en œuvre de toutes les stratégies et interventions de la riposte par toutes les parties prenantes; l’accroissement de « l’étroite » collaboration entre tous les services de sécurité du Gouvernement pour appuyer le Secrétariat Technique de la riposte en renforçant le partage régulier des informations stratégiques en temps réel ; la redynamisation de l’engagement communautaire par l’appropriation de la riposte par les populations et l’implication des leaders locaux en privilégiant l’écoute de l’appréciation des communautés et leurs besoins ressenties  pour élaborer des messages appropriés devant permettre l’implication plus effective des populations dans la riposte et le respect stricte des mesures de prévention.

En outre, il a été recommandé le Maintien et de la préservation de l’unicité de commandement, de  coordination et de communication des informations utiles relatives à la riposte par le Secrétariat Technique pour faciliter la coordination de toutes les interventions/stratégies ainsi améliorer les résultats de la riposte.

Statistiques

Le secrétariat technique du comité multisectoriel de la riposte à la (MVE) signale que depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 2.741, dont 2.647 confirmés et 94 probables. Au total, il y a eu 1.838 décès dont 1.744 confirmés et 94 probables alors que 789 personnes ont été guéries. 408 cas suspects sont en cours d’investigation ; 17 nouveaux cas confirmés, dont 6 à Mandima, 5 à Beni, 2 à Butembo, 2 à Vuhovi, 1 à Mutwanga et 1 à Mabalako ;  5 nouveaux décès de cas confirmés dont 2 décès communautaires à Beni ; 2 décès dans les Centre de Traitement Ebola (CTE), dont 1 à Beni et 1 à Butembo ; 1 décès au CT de Beni ; 4 personnes guéries sorties des CTE, dont 3 à Beni et à Butembo.

En outre, aucun agent de santé ne figure parmi les nouveaux cas confirmés. Le cumul des cas confirmés ou probables parmi les agents de santé est de 149 soit 5 % de l’ensemble des cas confirmés/probables, dont 41 décès.

Depuis le début de la vaccination le 8 août 2018, 183.223  personnes ont été vaccinées. Seulement, toujours est-il que le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Éthique dans sa décision du 20 mai 2018.

Le cumul des voyageurs contrôlés (prise de température) aux points de contrôle sanitaire est de 81.153.921. AA ce jour, un total de 98 points d’entrée (PoE) et de points de contrôle sanitaire (PoC) ont été́ mis en place dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri afin de protéger les grandes villes du pays et éviter la propagation de l’épidémie dans les pays voisins.

Le « plan Muyembe » approuvé par les Partenaires

Aux termes de 3 jours de réflexions avec tous les experts partenaires impliqués dans la lutte contre Ebola,  le plan stratégique de riposte revu et corrigé a été approuvé vendredi 20 août 2019 à Goma au Nord-Kivu.

En effet, ce plan tient compte  des échecs précédents et intègre l’aspect multisectoriel de la riposte. Concernent particulièrement la situation de Goma, ledit plan fait huit recommandations à savoir : le travail entre la psycho et la communication des jeunes en faveur de la riposte ; impliquer les leaders locaux ; approfondir les investigations autour de la femme du cas ; faire la vaccination géographique ; faire le séquençage ; alignement tous azimuts des partenaires ; Bonne gestion de l’information pour rassurer la population et les pays voisins dont le Rwanda ; limiter la mobilité des contacts

S’adressant aux équipes de riposte, Dr Muyembe a insisté sur l’obligation des résultats.  « Ebola n’est pas une carrière », a-t-il déclaré.

Mesures sanitaires

Le comité multisectoriel de la riposte à MVE recommande en matière préventives, le respect des mesures d’hygiène de base, notamment le lavage régulier des mains à l’eau et au savon ou à la cendre. Si une connaissance venant d’une zone en épidémie vient en visite et qu’elle est malade, ne pas la toucher et appeler directement le numéro vert de la protection civile du Nord-Kivu. S’il y a un cas identifié comme contact d’un malade d’Ebola, qu’il accepte d’être vacciné et suivi pendant 21 jours. Si une personne décède à cause d’Ebola, respecter les consignes pour les enterrements dignes et sécurisés. Il s’agit d’un mode d’enterrement qui respecte les coutumes et traditions funéraires tout en protégeant la famille et la communauté de la contamination par le virus Ebola.

Pour tous les professionnels de la santé, respecter les mesures d’hygiène dans les centres de santé et déclarer toute personne malade présentant les symptômes d’Ebola, c’est-à-dire fièvre, diarrhée, vomissement, fatigue, anorexie, saignement.

Pour le comité, si tous les citoyens respectent les mesures sanitaires préconisées par le Ministère de la Santé, il est possible de faire en sorte que ce cas d’Ebola détecté à Goma ne soit qu’un cas sporadique qui ne cause pas de nouvelle flambée épidémique.

Judith Asina