L’argument soutenu par le Ministre de la santé pour faire cette déclaration est que les cas de Butembo sont importés de Beni. Ainsi, un mort de la Maladie à Virus Ebola a-t-il déjà été enregistré à Butembo jusqu’à la date du mercredi 5 septembre 2018. Ce qui porte un total de 58 décès sur les 98 cas confirmés depuis la déclaration du Virus dans le Nord-Kivu. A cet effet, le matériel de laboratoire mobile y est installé afin d’accélérer l’analyse des échantillons prélevés.
Le Dr. Oly Ilunga, Ministre de la Santé effectue depuis jeudi 6 septembre 2018, une descente sur terrain à Beni, accompagné du Prof. Jean-Jacques Muyembe, Directeur de l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB), et Dr Bathe Njdoloko Tambwe, Coordonnateur de la riposte. Objectif ? Être au cœur de la riposte, faire le point avec les équipes, les soutenir et voir l’avancement de la réponse de l’épidémie de la maladie à virus Ebola.
Pour le Ministre, c’est grâce au maire de cette ville qu’il y a des bons contacts avec la population. Par conséquent, les équipes sont parvenues à établir un cadre de dialogue, de concertation et il a été mis en place un comité local de coordination.
A Butembo, ville du Nord-Kivu très fréquentée où des cas de morts sont enregistrés suite à cette maladie, il indique qu’une équipe en alerte prépositionnelle était déjà placée depuis le début du mois d’août. Aussi, a-t-elle fait des investigations pour identifier les contacts. Ce qui fait qu’un énorme travail de sensibilisation avec les leaders de la communauté, la société civile et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) s’est réalisé.
A en croire le Ministre, les cas de Butembo sont importé de Beni. C’est pourquoi il n’y a pas moyen de dire que la situation est critique à ce stade. « Ce sont des personnes qui se sont soustrait de contrôle », précise-t-il. Mais grâce à la vigilance des personnels de santé, tous ont placés sous traitement. Avec la collaboration des équipes de Butembo, il a déjà été identifié tous les contacts et commencé la vaccination de ces contacts.
Il pense tout de même que c’est une riposte très difficile avec le nouvel épicentre à Beni. Car après la première vague, les équipes s’attendaient à avoir une deuxième début septembre, vue le temps d’incubation de la maladie qui est de 21 jours. En arrivant le mois dernier, des contacts ont été identifiés et ont été soumis à la vaccination. Entendu qu’une série de personnes étaient déjà en incubation, c’est cette nouvelle vague qui étaient attendues ici au mois de septembre qui apparait. « Ce qui correspond à notre anticipation », dit-il, en pensant que cette vague est liée au foyer de résistance qu’il y avait dans le quartier de Beni.
Appel du Ministre
Au sujet de la rentrée scolaire pour laquelle les enseignants de Beni sont grève, le Ministre dit qu’ils n’ont pas droit à plus de protection que toute la population. « C’est toute la population de Beni qu’il faut protéger. Chose qui se fait avec des mesures d’hygiène, de lavage des mains avec toute la riposte », signale-t-il. En plus, il a été identifié plus de 250 centres scolaires prioritaires qui sont dotés des kits de lavage des mains, de l’eau et du savon. Il reste encore une centaine d’écoles prioritaires qui seront équipées d’ici le début de la semaine prochaine.
Pour le Ministre, sa présence à Beni, se justifie par la santé et le bien-être de la population qui est sa préoccupation principale. Il recommande de ne pas sous-estimer la maladie en suivant ceux qui disent qu’Ebola est une invention. « C’est un virus qui est scientifiquement connu », affirme-t-il. Et il y a des médicaments qui sont mis au point par des chercheurs congolais qui ont fait leur preuve.
De ce fait, il invite la population de se sentir en confiance puisque tous les chercheurs et ministère de santé sont à Beni pour les aider à mettre fin à cette épidémie.
Pour Mandima, il dit que le seul traitement de la peur c’est d’expliquer aux gens. D’ailleurs, cette localité est déjà sous contrôle, puisque l’épidémie est maîtrisée. La seule chose à faire est de continuer à expliquer, et dire à la population que leurs enfants seront plus en sécurité à l’école qu’en restant à la maison. Car là au moins ils sont sensibilisés sur les signes auxquels il faut faire attention.
Situation épidémiologique
Le communiqué du Ministère de la santé signale qu’au total 129 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 98 confirmés et 31 probables jusqu’au 5 septembre 2018. Au total, 7 cas suspects sont en cours d’investigation, parmi lesquels 2 nouveaux cas confirmés, dont 1 à Beni et 1 à Masereka. Et 2 décès de cas sont confirmés, dont 1 à Beni et 1 à Masereka.
Le cas de Masereka est un agent de santé qui est un contact connu de Beni mais qui a refusé le suivi et la vaccination.
Depuis le début de la vaccination le 8 août 2018, 6.486 personnes ont été vaccinées, dont 3.279 à Mabalako, 1.930 à Beni, 1.067 à Mandima, 121 à Oicha, 70 à Katwa (Butembo) et 19 à Kinshasa.
Judith Asina
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