Le bâton a encore ses beaux jours! La situation des droits de l’homme en RDC est très alarmante malgré l’arrivée au pouvoir de l’opposant Félix-Antoine Tshisekedi depuis deux ans et soixante ans après l’accession de ce pays-continent à la souveraineté nationale et internationale. Telle est la réalité constatée sur terrain au quotidien couplée aux différents rapports des institutions internationales notamment l’Organisation des nations unies (ONU) et le Bureau conjoint des Nations unies des droits de l’homme (BCNUDH).
La situation des droits de l’homme, l’un des indicateurs d’un pays démocratique fait cogiter plusieurs observateurs avertissent et des Organisations internationales en RDC.
D’autant plus qu’elle est très insidieuse malgré l’avènement au pouvoir de Félix-Antoine Tshisekedi, un opposant et de surcroît le fils du sphinx de Limete, Étienne Tshisekedi qui a combattu pendant trois décennies pour l’instauration de l’État de droit au pays de Lumumba. L’ espoir tant suscité le 24 janvier 2019 lors de l’investiture de Fatshi, s’est envolé dans le chef des populations.
Les membres de la Société civile dans son ensemble, des opposants politiques y compris toute personne qui donne un autre son de cloche, ont certes la possibilité de s’exprimer mais les libertés d’expression, d’opinion tant garanties par la constitution du 18 février 2006 sont limitées comme sous Kabila le Fils à quelques exceptions près.
RAM SONNE MAL DANS LES OREILLES DANS LA MAJORITÉ DU PEUPLE
Les marches des opposants à l’instar de Lamuka de Martin Fayulu sont soit réprimées soit annulées in extremis en utilisant les mêmes méthodes qu’à l’époque des dix-huit ans de Joseph Kabila dans ce sens où certaines formations politiques se joignent, organisent à la même date, leur manifestation que ceux qui ont informé et écrit aux autorités urbaines auparavant.
C’est le cas pour revendiquer la mise sur pied d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) non politisée pour que les élections de 2023 soient conformes à la vérité des urnes. L’ église catholique et protestante sont traitées de tous les mots et les maux.
Pareil pour la Ligue des consommateurs congolais (LICOCO) qui sont descendus plusieurs fois dans la rue pour s’opposer aux taxes disproportionnées du fameux Registre d’appareil mobile ( RAM) où les utilisateurs de téléphone se voient couper plusieurs unités selon le diktat des opérateurs mobiles au regard du goût du lucre sans précédent.
L’on comprend dès lors, l’ampleur de la clameur publique face à un prélèvement dont le congolais lambda pouvait utilement se passer. L’ État à en croire certains experts, pouvait prendre en charge en contrepartie des impôts, taxes et redevances que les Congolais paient déjà.
Face à ce dernier-né des sigles sur le sol hyper fertile de la RDC, l’opinion aurait aimé assister à la levée des boucliers de tout ce que le pays compte d’ONGS dites de défense des sans-grades et…sans-dents. Jus qu’ici, ces nombreuses voix des sans-voix se taisent dans toutes les langues. RAM sonne mal dans les oreilles de la majorité silencieuse. Silence radio. Allô ! C’est RAM à l’appareil.
Même constat amer dans le chef des tenanciers de bars, buvettes, boîtes de nuit qui ont été empêchés de marcher contre la fermeture à long terme de leurs unités de production sous prétexte de la 3è vague de la pandémie de coronavirus. Pourtant, les restaurants, les églises, les transports en commun fonctionnaient sans être inquiétés.
LA CENCO, L’ECC VILIPENDÉES
Dans le lot de ces événements qui laissaient à désirer, les tracasseries policières tant la journée que la soirée, les vrais faux agents de renseignements qui terrorisent la population.
Des propos injurieux, l’escalade verbale à l’endroit de hauts dignitaires de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO)/église catholique et de l’Église du Christ au Congo ( ECC)/église protestante, des attaques de certains lieux de culte tant à Kinshasa qu’au Congo profond. Ce, en lieu et place d’un débat républicain.
Le parti présidentiel avec ses ténors ont incité leurs militants et sympathisants à la haine tribale, ont menacé ouvertement des cadres d’autres partis qui ne partagent pas un même son de cloche, une même approche politique ou vision des choses comme eux.
Les cadres et membres de Lamuka, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, du Front du commun pour le Congo ( FCC) du raïs ont subi de graves menaces jusqu’à la destruction méchante de leurs véhicules et biens immobiliers. Des journalistes visés et attaqués comme Jean-Marie Kassamba, le numéro un de la corporation à Kinshasa, Puis Romain, Edmond Izuba, Louis France Kakizala pour ne citer que ceux-ci.
DES FAMILLES DÉBOUSSOLÉES, L’ ETAT DE DROIT: LE JOUR LE PLUS LONG
Certains illustres dignes fils du pays sont exilés et d’autres qui à peine rentrent au pays sont réduits au silence ou ne voient pas le bout du tunnel. Il s’agit du célèbre pasteur protestant Georges Ekofo qui est toujours à l’extérieur du pays.
La veuve Chebeya et ses enfants sont rentrés après la clameur publique mais aucun signe majeur pour le début du procès sur la mort tragique de son mari, Floribert Chebeya, le 2 juin 2010 en compagnie de son chauffeur, Fidèle Bazana Edadi.
Silence pourtant, le suspect numéro, l’ ancien Inspecteur général de la Police nationale congolaise ( PNC), John Numbi est un merle blanc sur le territoire national.
Et quand bien même, il y a eu plusieurs alertes sur les intentions réelles de ce proche de Joseph Kabila de quitter le pays. C’est le cas aussi de la famille Melongi qui a subi plusieurs menaces de mort avec en toile de fond la disparition de leur père André Melongi.
Dans la même optique, les Tshimanga (du nom de Rossy Mukendi), Kapangala (martyre de l’aspirante Thérèse habitant dans la commune de Kintambo), Ezoba, Nseki etc… sont menacés, sont en attente de la mise sur pied d’un véritable d’État de droit récité et chanté dans toutes les langues. Certains de leurs membres de famille ont même quitté le pays sous Tshisekedi fils. Vivement un État de droit dans les faits, depuis lors il se fait attendre. En scrutant, c’est encore l’illusion ou une justice sélective en lieu et place d’une justice distributive car « la justice élève une nation » dit-on.
Jules Ninda
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