Dans son communiqué du 22 mars 2019, le Consortium des Organisations des Acteurs de la Société Civile du Secteur de l’Education (COASCE) estime que la motivation profonde de cette situation n’est pas liée à l’amélioration de la qualité de l’éducation ni du profil qualitatif des finalistes. Elle serait plutôt due à la commercialisation de l’éducation basée sur la perception des frais qui entourent l’organisation de ces épreuves.
La conséquence d’organisation des examens d’Etat à double vitesses en RDC consistent pour les parents, de continuer à financer l’enseignement à hauteur de 75%. Ainsi, sont-ils désemparés et ne savent plus à quel sein se vouer. Ce qui implication les deux coordinations des Examens d’Etat qui chacun va avoir son modèle de diplôme de fin de cycle des humanités.
Le COASCE déplore également la double budgétisation des frais d’organisation de ces épreuves par le trésor public, alors que les fonds sont alloués à l’Enseignement Primaire Secondaire et Professionnel (EPSP). Cela, alors que les responsables des écoles ne savent pas non plus à quelle coordination obéir, quels frais percevoir, et quel sera le soubassement juridique du diplôme qui sera délivré par le Ministère en charge de la Formation Professionnelle Métiers et Artisanat (FPMA). Ainsi, le risque d’un génocide intellectuel des élèves est-il grand.
Pour le COASCE, cette situation pourrait générer beaucoup de conflits notamment au sein des écoles, de Sous Division et Inspection de spool.
Saisissant l’opportunité du changement du Régime politique intervenu à l’issue des élections de décembre 2018 et le fait que le peuple congolais est dans l’attente d’un nouveau Gouvernement capable d’impulser une nouvelle gouvernance positive et de considérer l’éducation comme le socle du développement de la RDC, le COASCE fait plusieurs recommandations. Il s’agit du respect de la constitution de la République en matière d’organisation d’exercice du pouvoir ; du respect de la Loi-cadre de l’enseignement de 2014, en matière de formation professionnelle métiers et artisanat ; respect de l’Ordonnance loi du 10 juillet 2017 fixant les attributions des ministères.
Cette organisation qui lutte pour une meilleure éducation en RDC rappelle que nul n’ignore à l’heure actuelle que le système éducatif du pays souffre d’une forte récession de sa qualité. Allusion faite à la sous qualification de l’enseignant, la corruption, faible prise en charge de l’enseignant par l’Etat, voir même du financement du système éducatif, etc. La RDC est tombée trop bas en matière d’éducation à tel enseigne qu’on n’accorde plus du crédit aux diplômes actuels obtenus par nos enfants. À cela s’ajoute, la création par le d’un autre ministère frère à l’EPSP en charge de la Formation Professionnelle, Métiers et Artisanat (FPMA). Les deux Ministères se livrent en une bataille de leadership, chacun décidé à organiser les Examens d’Etat pour cet exercice scolaire 2018-2019.
Pourtant, l’ordonnance-loi du 10 juillet 2017 fixant les attributions des Ministères confie à l’EPSP la mission d’organisation et supervision des épreuves et publication des résultats des examens certificatifs et tests. A celui en charge de la formation professionnelle, arts et métiers de le faire en collaboration avec celui ayant en charge l’EPSP dans ses attributions.
Judith Asina
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