A l’occasion du 58ème anniversaire de l’accession de la RDC a son indépendance, évoquant la crise politique actuelle, le Dr Denis Mukwege invite les congolais à refuser de normaliser ce dysfonctionnement constitutionnel; au contraire, ils doivent le fustiger avec fermeté.
Peut-on parler de l’indépendance lorsque toutes les institutions qui garantissent la démocratie sont illégales et illégitimes? S’interroge-t-il. Que signifie l’indépendance quand l’Etat n’existe plus réellement?
Pour le Dr Dennis Mukwege, la fonction régalienne qui devrait être assurée par nos gouvernants a été tout simplement transférée à la communauté internationale. Voici bientôt 20 ans la sécurité de la population congolaise est assurée vaille que vaille par les forces internationales de la Monusco et on ne voit aucune lueur d’espoir de la relève de ces forces par une armée républicaine dit-il.
L’armée, la police sont devenues des ennemies du peuple au lieu et en place de le sécuriser martèle ce réparateur des femmes violées . Et de poursuivre, les massacres, les viols, la destruction méchante des villages sont devenus le lot quotidien du congolais.
Notre diplomatie précise ce gynécologue ne défend que les intérêts d’un individu ou d’un groupe d’individus au pouvoir au mépris des intérêts de la nation congolaise.
Le droit et la justice n’existent que de nom ; la corruption, la fraude, le détournement du denier public, les jugements iniques, l’absence de l’indépendance de la magistrature, ne font que nous enfoncer dans le désespoir total.
Cet état de lieu a pour conséquence selon le Dr Denis Mukwege, la création d’une société à deux vitesses. D’une part les dirigeants, une infime minorité qui vit dans une opulence scandaleuse et d’autre part l’ensemble de la population qui galère sans logement, sans nourriture, sans eau, sans électricité et sans éducation.
Ainsi, pour le réparateur des femmes violées de Kivu, ce que le peuple congolais vit est un véritable esclavage moderne. Dans ce contexte la solution ne sera pas les élections. Le syndrome de Stockholm qui nous a atteint tous fera que nous votions pour nos bourreaux qui ne vont que pérenniser le système d’oppression sur nous. Si vous applaudissez vos bourreaux ne pensez pas que vous le faites par hasard. C’est par conditionnement psychologique. Même si vous avez l’impression que vous êtes libres, vous ne l’êtes pas en réalité.
La solution d’après le Dr Denis Mukwege n’est pas donc les élections dont on sait d’avance qu’elles seront falsifiées. La solution c’est plutôt de lutter pacifiquement pour la libération totale de notre pays. Après cela viendra le temps des élections libres, crédibles et transparentes.
Joel imbole
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