Crise humanitaire en RDC : Vivement un plan de Riposte d’urgence de lutte contre la malnutrition

Oly Ilunga, Ministre de la Santé l’a relevé jeudi 21 décembre 2017, à l’issue de la réunion extraordinaire du Comité de Coordination de lutte contre la malnutrition qu’il a présidée devant les partenaires et toutes les parties prenantes. Il s’agit d’un plan qui, une fois budgétisé, sera présenté au Gouvernement en vue de faire le plaidoyer auprès d’autres bailleurs, en vue d’une intervention le plutôt possible dans le Grand Kasaï ainsi que le Tanganyika, le Sud-Kivu et Ituri qui se trouvent en urgence par rapport à la malnutrition.

Pour Oly Ilunga, l’élaboration de ce plan de riposte d’urgence de lutte contre la malnutrition s’avère urgent en RDC, précisément dans la Région du Grand Kasaï. Il affirme tout de même l’engagement du Gouvernement à investir d’avantage dans cette maladie et les encourage à travailler avec le Programma National pour la Nutrition (PRONANUT) pour la planification de la riposte sur le terrain, l’analyse des gaps, afin de permettre de faire le plaidoyer bas sur des données réelles. Car, renseigne-t-il, la malnutrition en RDC est un des problèmes majeurs de santé publique qui entraine des nombreux décès maternels e infantiles et plus de 2 millions d’enfants souffrent de malnutrition aigüe et 8 millions de malnutrition chronique.

Aussi, a-t-il souligné que depuis plusieurs décennies, la prévalence de malnutrition est restée à 43 %. Malgré les efforts consentis par le Gouvernement et ses partenaires, cette situation s’est davantage aggravée dans certaines régions du pays suite aux crises multiformes, notamment dans le Grand Kasaï, le Tanganyika, Sud-Kivu et la Province de l’Ituri.

Le PRONANUT approuve

Pour Guylain Kaya, Directeur du PRONANUT, cette rencontre a pour objectif de remédier à la situation d’urgence humanitaire du Grand Kasaï, où après les données de la surveillance deux zones de santé, notamment  Bukande et Tshikaji, sont en extrême urgence auxquelles il faut rapidement intervenir. Une réunion qui a eu également comme objectif, de trouver comment arriver à résoudre les problèmes de malnutrition sévère qui sévit dans le Kasaï Central et prendre en charge les autres cas de malnutrition dans d’autres provinces du Grand Kasaï.

A l’en croire, la prise en charge de la malnutrition demande beaucoup de moyens, car pour qu’un enfant soit complètement pris en charge, il faut au moins 150 USD, où au moins 2 millions USD d’enfants sont attendus pour 2018. Alors qu’il faut au moins 300 millions USD qui demande une mobilisation de toutes les parties prenantes. Il considère  que la malnutrition est une urgence de santé publique qui demande plus de fonds, de moyens et de ressources pour arriver à y mettre fin.

« Le plus grand partenaire de PRONANUT, c’est le Gouvernement congolais. Et nous sommes très content de l’engagement du Ministre de la Santé et d’autres partenaires, dont l’UNICEF, le PAM, le FAO, l’OMS, l’USAID à travers le projet PRONASU Plus », a-t-il déclaré. Avant de préciser que d’autres partenaires sont prêts à intervenir en vue de faire face à ce fléau qui est une urgence humanitaire comme le cas de malnutrition qui sévit dans le Grand Kasaï.

Judith Asina