[Coronavirus] Kintambo: Les écoles obéissent à la lettre, les magasins et marchés pris d’assaut

Les mesures de restrictions liées au Covid-19 sont effectives à quelques exceptions près dans la commune de Kintambo à Kinshasa. Les écoles ont appliqué toutes ses recommandations, aucune d’entre elles n’a admis un élève dans l’enceinte de l’école pour enseigner. Les magasins, marchés sont pris d’assaut par la population qui voudrait se mettre à l’abri pendant cette période inédite d’un mois en vue de faire face à cette énorme question de santé publique estampillée coronavirus. Constat fait ce jeudi 19 mars.

Toute la nation était suspendue depuis des heures à l’allocution du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi à tel point que la psychose ne faisait que monter d’un cran sur toute l’étendue du territoire national et surtout à Kinshasa, une mégapole qui excelle en polémiques et en spéculations.

« Magister dixit » dit-on. Le premier d’entre les Congolais s’est enfin exprimé vers 22heures. Un discours assorti de 13 mesures.
Au lendemain de cet oral, les écoles de la commune de Kintambo dans le district de Lukunga n’ont pas tergiversé pour mettre d’application ces recommandations.

C’est le cas du Lycée Bolingani, l’école conventionnée catholique des soeurs fransicaines. Il est 7h, la grille rouge est fermée et l’accès est interdit aux élèves toute classe confondue. Dans l’enceinte de l’école, les sentinelles, ouvriers et des enseignants à compter du bout de doigts sont là.

Juste devant la grande porte de l’école, des dizaines de groupuscules des lycéennes qui, ayant endossé la tunique de Saint Thomas sont venues palper du doigt si les cours auront lieu ou non. Un seul sujet sur les lèvres, la pathologie du moment, le coronavirus.

DES MESURES DIVERSEMENT ACCUEILLIES

Les avis sont partagés sur la fermeture des écoles pendant un mois. Les unes saluent la mesure d’autres s’opposent.
Grâce Masika de la 5ème Commerciale informée sur la situation sanitaire qui prévaut dans le pays n’est pas contente et voit d’un mauvais œil la décision des autorités politiques.

« J’ai appris la nouvelle le matin mais j’ai tenu à ce que je vienne moi-même vérifier si c’est vrai. Sur place j’ai réalisé que ce n’était pas une blague. Je ne suis pas contente car rester à la maison pendant un mois c’est trop et surtout l’année scolaire tend lentement mais sûrement à sa fin », a-t-elle indiqué juste à côté de Manuella Tubadi en lunette qui a laissé entendre que « le coronavirus ne tue pas la race noire et je me demande pourquoi le Gouvernement agi de la sorte« .

Une élève de la 8ème année prénommée Becky et habitant la commune de Bandalungwa est aux anges. » Nos dirigeants ont bien fait de prendre cette mesure. C’est pour nous protéger. Je vais me reposer c’est génial ». Trois de ses condisciples ont également loué cette fermeture des écoles.

De l’autre côté, quatre finalistes Kethia Nyakunu, Emmüska Tshilumba, Merveille Kabangu et Gemima Ngalula toutes de la Commerciale de Gestion prennent la tangente par rapport à leurs cadettes de 8ème année. Elles sont très inquiètes et craignent pour leur diplôme.

« C’est une pilule amère à avaler. Suspendre les cours pendant un mois. En plus nous sommes finalistes. Nous sommes très inquiètes pour la suite des événements et vivons dans la crainte d’une année blanche. Nous ne voulons pas que nos diplômes soient hypothéqués », ont-elles réagi à l’unissons.
Et de poursuivre:  » Pour la santé de tous, notre bien-être et lutter contre le coronavirus, nous ne pouvons que s’incliner et saluer. La santé n’a pas de prix. Que Dieu nous aide pour que l’avenir soit radieux« , ont conclu ces Bleu-Blanc.

LES RAS-LE-BOL DE COMMERÇANTS

Les Collèges Saint Georges, Frère Alingba, l’Institut Kimvula, les écoles primaires privées « Saint François de Sales, », « les Petits Lutins »,  » Hortensia « ,  » Danielka »,  » Éveil  » ont tous mis leur clé sous la porte.

Des commerçants trouvés devant Bolingani, Saint Georges et Saint François de Sales ont exprimé leur ras-le-bol étant donné que leurs intérêts pécuniaires sont très menacés et bottent en touche la santé publique.

« Agir c’est bien. Mais il faut regarder tous les paramètres. Pour survivre, nous devons sortir chaque jour. Notre situarion va empirer. La santé n’a pas de prix mais qu’allons-nous devenir? Nous vivons au taux du jour. En Europe et aux États-Unis d’Amérique, ils ont des provisions.
Au Congo, on copie et on colle« , ont-ils décrié.

DES FILES D’ATTENTE, LE GEL ANTI-BACTÉRIE PREND DE L’ASCENSEUR, 850 MILLIONS D’ÉLÈVES PRIVÉS D’ÉCOLE

Dans des magasins, marchés, alimentations, des habitants de l’ex-Léo II font la queue pour s’approvisionner en vivres et non vivres. C’est le plein dans la célèbre boutique  » La Grâce  » de Kintambo le long de l’avenue Bangala. Des mamans, jeunes filles, hommes tous âges confondus. Même situation au rond-point Magasin Kintambo notamment à la grande boutique  » Nilu ».

Les prix de gels anti-bactéries ont pris de l’ascenseur en doublant. Des flacons de 60 ml, sont passés de 1500fc à 3000fc. Les clients achètent les sacs de riz, semoule, des savons en brics et en liquides, des détergents, les sachets de sucre, l’huile végétale et de palme, spaghetti, sardine. Bref les produits de première nécessité.

Le coronavirus a touché toute la planète. En RDC, 14 personnes sont contrôlées positives. En 24 heures, les cas sont passés de quatre à quatorze.
Selon l’UNESCO, 850 millions d’élèves sont privés temporairement d’école.

Cette pandémie a dépassé le cap de 8000 morts dans le monde et au moins 30 pays africains sont frappés par cette maladie dont le virus à la forme de la couronne.

Gloire BATOMENE