C’est un nouveau mouvement citoyen qui voit le jour. ‘’Congo Remontada’’, est un billet qui trace le chemin pour le changement de la RDC à travers le désir d’un leadership fort et d’une bonne gouvernance. C’est Herman Nzeza, son coordonnateur qui l’a lancé samedi 20 mai dernier au centre Catholique Nganda de Kinshasa, au cours d’une conférence qui évaluait les 20 années de la chute du régime Mobutu. Pour cela, la première étape sera que Joseph Kabila, actuel Président de la République respecte la Constitution et démissionne.
Après avoir dressé un tableau sombre de ces vingt années, il estime que Kabila a cessé d’être président depuis le 19 décembre 2016. Pour cela, il sera établi une Convention Constitutionnelle Congolaise pour commencer le processus de guérison social après plusieurs années d’abus et de violence. En outre, il faudra mettre en place une brigade spéciale pour lutter contre la corruption afin de garantir que le pays ne puisse jamais revenir aux injustices économiques du passé.
Etant donné que l’indépendance de la magistrature est un élément clé d’une société démocratique fonctionnelle, le pays ne doit plus continuer à accepter que les institutions surtout judiciaires puissent subir l’ingérence.
A l’en croire, l’opposition est totalement inefficace et a été endommagée par des querelles internes et la poursuite des intérêts personnels. D’autant plus que la mort d’Etienne Tshisekedi l’a laissé sans leadership et aucune personnalité n’a encore prouvé qu’elle peut remplir le rôle du leader de l’UDPS. ‘’La démocratie est au cœur de nos population et celle-ci ne demandent rien d’autre que de vivre dans un état démocratique’’, dit-il.
Dans son analyse, il a soulevé notamment la question des droits de l’Homme pour laquelle la RDC occupe la 12ème place des pays les moins paisibles de par le monde. C’est dans cette approche que les abus sexuels sont très opérationnels pendant les conflits. Cela, alors que la violence sexuelle est une tache permanente sur la réputation internationale du pays et rend difficile aux femmes de s’engager dans l’économie en dehors du secteur agricole.
Thèmes saillants
Cinq intervenants ont contribué à ces échanges. Il s’agit principalement de Dolly Ibefo, Directeur Exécutif honoraire de la Voix des Sans Voix (VSV) qui s’est étalé sur l’impératif du changement en RDC. Pour y parvenir, chaque citoyen doit exiger que le respect des valeurs républicaines surtout démocratique soient appliquées. Car, il est impossible d’y arriver sans une prise de conscience.
Jean-Claude Katende de son côté, a parlé du développement et de l’opposition, reconnue par l’article 8 de la Constitution, qui, un peu plus haut, consacre le pluralisme politique. Pour cela, il s’est articulé sur le rôle de ses partis politiques ; les changements attendus par la majorité de congolais. Ici, il a épinglé entre autres l’alternance, conformément à la Constitution et l’accord de la Saint sylvestre. Au-delà de cela, c’est le projet de société qui vise l’amélioration des conditions de vie ainsi que l’instauration d’une démocratie effective en passant par la restauration de la dignité du congolais.
Par ailleurs, il a relevé les forces et faiblesses liées à la capacité de l’opposition de provoquer les changements. Dans la première, il a signifié l’existence des partis historiques tels que l’UDPS, le soutien de la population ainsi que la présence des anciens membres de la MP. Tandis que dans la seconde, c’est surtout le manque d’une vision partagée et acceptée par tous, la corruption, la recherche effrénée de la visibilité individuelle et la traitrise. Ce qui explique que l’opposition doit repenser son rôle et ses stratégies, tout en s’associant aux autres forces sociales pour devenir le socle du changement.
Par ailleurs, l’abbé Donatien Nshole, SG de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) a présenté l’implication de l’église Catholique dans les enjeux sociopolitique en RDC. Créée par le Saint Siège conformément au droit canonique, cette structure se consacre à la promotion et recherche du bien-être du peuple.
Généralement, elle intervient dans un contexte de déficit de l’Etat, particulièrement lorsque la paix est menacée. Ainsi, son champ d’apostolat est-il basé sur le social puisqu’ayant pour finalité, le développement de l’être.
Judith Asina
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