L’Institut de Recherche en droits Humains (IRDH) estime que le Gouvernement de la RDC a, non seulement, le devoir de prendre une part active à ladite mobilisation de fonds, mais au renforcement de ses mécanismes de contrôle, de leur affection et déboursement, jusqu’à s’assurer des derniers bénéficiaires. Car la conférence qui se tiendra vendredi 13 avril 2018 à Genève, capitale Suisse, vise à mobiliser 1,68 milliards de dollars américains, en prévision de la lutte contre la crise humanitaire galopante en RDC.
Selon l’IRDH, nier des statistiques, en minimiser les chiffres ou refuser de participer à une conférence humanitaire, semble n’être qu’un motif d’éviter une rencontre de plus avec une communauté internationale de plus en plus exigeante du respect des droits humains, de la Constitution et des Accords politiques contribuant à établir la démocratie en RDC.
Aussi, toujours est-il qu’une prétendue exagération de chiffres des statistiques et la dilapidation des fonds de la part de certaines ONG internationales, ne justifient aucunement qu’un Etat abandonne sa population dans une crise humanitaire qu’il ne sait résoudre de lui-même. La solidarité internationale est un droit des peuples qui ressort de la Charte de l’ONU et non une mendicité internationale.
A cet effet, l’IRDH attire l’attention de l’Etat congolais qu’au regard des articles 69, 78, 79, 91 et 92 de sa propre Constitution, portant sur les responsabilités du Président de la République et celles du Premier Ministre, une politique ou une quelconque tentative du Gouvernement qui consisterait à refuser ou empêcher qu’une assistance humanitaire parvienne à une population qui en a urgemment besoin, est un élément substantiel de violation du Droit International Humanitaire. Une telle politique ou un tel comportement aggrave la souffrance de la population et cause des pertes en vies humaines, faits constitutifs des crimes internationaux qui exposent leurs auteurs aux poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI).
Pour cela, l’IRDH invite le Gouvernement de la RDC à s’acquitter de son obligation de participer à la mobilisation de fonds, afin d’éradiquer la croissante crise humanitaire qui sévit la population sur toute l’étendue du territoire national. Au lieu de rejeter l’offre de solidarité internationale, parce que certaines ONG auraient gonflé des statistiques humanitaires, l’Etat devrait, par contre, participer à renforcer des mécanismes de contrôle de sa gestion.
En effet, la conférence humanitaire sur la RDC qui se tiendra le 13 avril prochain à Genève, vise à mobiliser 1,68 milliards de dollars américains, en prévision de la lutte contre la crise humanitaire galopante en RDC. D’après le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), 13,1 million de congolais ont besoin d’une assistance urgente. De cette population, il est estimé 4,3 millions de récents déplacés internes du Kasaï, Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Tanganyika ; deux millions d’enfants souffrant d’une malnutrition sévère ainsi que d’innombrables filles et femmes victimes de viols. Par ailleurs, le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) note plus de 807.000 congolais récemment réfugiés dans les pays voisins, notamment, en Angola, Congo, Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie, Zambie et même l’Afrique du Sud. Des chiffres qui représentent un accroissement de 30%, par rapport aux statistiques de 2017.
Judith Asina
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