Ils recommandent un arrêt immédiat des démarches en cours annonçant la passation du marché de construction du barrage d’INGA 3 Base Chute. Le Collectif d’Actions de la Société Civile (CASC) estime que ce projet engage toute la République sur un endettement énorme qui remet sur l’expérience d’éléphants blancs entre autres les barrages d’INGA. Car, s’étant basé sur l’expérience au niveau international et à INGA, aucun barrage ne peut produire le courant à hauteur de 100% selon les prévisions. Or, le gouvernement s’est déjà engagé avec l’Afrique du SUD pour l’exportation de 40% de la production d’INGA 3.
Ci-dessous, l’intégralité du communiqué :
COMMUNIQUE DE PRESSE
Les organisations de la société civile disent non à l’endettement à hauteur de 14 milliards de dollars pour exporter le courant vers l’Afrique du SUD.
En référence au communiqué diffusé par l’ADPI en date du 13 Juin 2017, annonçant la passation du marché de construction du barrage d’INGA 3 Base Chute, aux consortiums sino-espagnols pour le développement du projet, nous, organisations et mouvements de la société civile, dénonçons ce qui suit :
- Un gouvernement issu d’un accord entre regroupements politiques, qui ne fait qu’expédier des affaires courantes, après l’expiration du mandat légalement reconnu ne peut engager le pays dans un accord aussi important ;
- Ce projet nous engage sur un endettement énorme qui nous remet sur l’expérience d’éléphants blancs de la RDC entre autres les barrages d’INGA etc. ;
- Basé sur l’expérience au niveau international et à INGA, aucun barrage ne peut produire le courant à hauteur de 100% selon les prévisions, or le gouvernement s’est déjà engagé avec l’Afrique du SUD pour l’exportation de 40% de la production de INGA 3 ;
- La violation répétitive des droits des communautés locales d’INGA sans réparation des préjudices causées depuis le premier barrage et rien ne garantit le respect de leurs droits à ce stade ;
- La corruption à tous les niveaux gangrenant la gouvernance actuelle du pays ;
- L’absence d’études d’impact environnemental et social qui ne sont pas encore menées à ce jour pourtant c’est un préalable très important pour le développement d’un projet d’aussi grande envergure ;
- L’incertitude de la distribution du courant aux congolais qui sont à 15% d’accès dans les centres urbains et 1% dans les milieux ruraux malgré le potentiel que regorge le pays pour le développement des micro-barrages, des centrales solaires etc.
- L’inexistence à ce jour d’un Programme Stratégique National régissant le secteur de l’énergie en RDC ;
- L’absence d’une politique énergétique clairement définie, d’où nous naviguons à vue et cela pourrait causer des catastrophes ingérables pour les générations futures ;
- La construction de INGA 3 n’est encrée ni dans un programme stratégique national ni dans une politique nationale régissant le secteur de l’énergie ;
- Le chevauchement entre la mission assignée à l’ADPI et celle du ministère de l’énergie ;
- L’opacité totale, le manque de transparence et de recevabilité face à la société civile et aux citoyens congolais en général dans le développement du projet INGA 3 ;
- La mégestion des ressources dans le secteur énergétique, cas de l’exportation du courant vers le Congo Brazzaville, suivi d’un détournement flagrant. La gouvernance actuelle ne rassure nullement l’appropriation des principes de la bonne gouvernance pour s’engager dans un tel contrat d’enjeux central pour l’avenir du pays ; un tel endettement ne favoriserait aucunement le développement durable de ce dernier en termes de contribution à la lutte contre la pauvreté. La complicité constatée entre les deux gouvernements au moment où l’Afrique du Sud joue un rôle très ambigu dans la consolidation de la démocratie, la bonne gouvernance et l’état de droit en RD Congo ;
- L’implication d’un proche des gouvernants actuels, partie prenante dans les entreprises qui négocient ce marché, risque de déboucher à un contrat léonin.
Eu égard à ce qui précède, nous, Collectif d’Actions de la Société Civile, demandons un arrêt immédiat des démarches en cours.
Fait à Kinshasa, le 19 Juin 2017
Les Organisations membres de CASC
- ACAJ (Association Congolaise pour l’Accès à la Justice)
- AETA (Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées)
- Compte à Rebours
- FCE (Forum National Climat Energie)
- FESO
- FORUM (Défi) MICHEE
- IDEL (Initiative pour le Développement Local)
- IDGPA (Institut pour la Gouvernance Démocratique et la Paix en Afrique)
- IL EST TEMPS
- Le Chemin de La Paix
- Les Amis de Nelson Mandela
- LUCHA (Lutte pour le Changement)
- MEROU
- MOUVEMENT PEUPLE RDC
- REMERD RDC (Rescapés de la Médiocrité en RD Congo)
- SOFFLECO (Solidarité des Femmes du Fleuve Congo)
- UJCC (Union des Jeunes Congolais pour le Changement)
- VSV (La Voix des Sans Voix)
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