Dans un communiqué conjoint, l’Association Africaine de défense des droits de l’Homme (ASADHO), l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) et JUSTICIA Asbl, dénoncent des manœuvres du Front Commun pour le Congo (FCC) au sujet des tractations sur des réformes de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Ces organisations préviennent qu’elles mobiliseront la population contre ce projet qui vise la confiscation des élections et la prise en otage de l’avenir de toute une nation par les politiciens au profit de leurs intérêts égoïstes.
Selon des informations concordantes, ces organisations de promotion et de protection des droits humains basées en République démocratique du Congo (RDC), le FCC s’emploierait à user de son poids politique à l’Assemblée Nationale, pour torpiller les réformes visant à crédibiliser les élections à venir en RDC. Il revient que le FCC exigerait que la CENI ne soit composée et dirigée que par les acteurs politiques, en fonction des composantes identifiées au sein de l’hémicycle c’est-à-dire FCC, CASH et opposition. Dans ces négociations en cours, le nom du professeur Adolphe Lumanu serait avancé en remplacement de Corneille NANGAA.
Ces organisations rappellent que les élections de 2018 ont connu un sérieux dysfonctionnement, à cause de la mainmise de la majorité présidentielle sur le processus électoral. Par conséquent, les scrutins se sont déroulés dans un climat tendu et émaillé d’actes de corruption et de manipulation des résultats par les membres de la CENI, au profit des membres du FCC et ses alliés. Car, l’article 211 de la Constitution prescrit qu’il est institué une Commission Electorale Nationale Indépendante dotée de la personnalité juridique.
Pour ces organisations, la présence exclusive des acteurs politiques au sein de la CENI met à rude épreuve le principe de son indépendance et il se trouve que ce soit là le mal qui ronge le processus électoral amorcé depuis 2006. En vue de rendre crédible le processus, il est impérieux que la CENI soit une institution réellement citoyenne, composée exclusivement des animateurs de la société civile ayant fait preuve de neutralité, compétence et qui ne soient corruptibles ni influençables.
De ce fait, elles recommandent à la population Congolaise de rester vigilante et de ne pas laisser la classe politique congolaise prendre en otage son processus électoral. En plus, elle devrait se préparer aux actions de grandes envergures pour faire échouer toutes les manœuvres politiciennes de nature à annihiler les efforts en vue de construction d’un régime démocratique basé sur la tenue des élections réellement crédibles, libres et transparentes.
Aux acteurs politiques, de soutenir les démarches des organisations de la société civile visant à dépolitiser la CENI et à la rendre plus indépendante, impartiale et crédible, de s’approprier cette lutte et se réveiller.
Elles appellent les partenaires bilatéraux et multilatéraux de ne pas apporter une quelconque assistance à une CENI dépendante et composée d’hommes politiques.
Les organisations de la société civile devraient poursuivre avec les actions de sensibilisation et d’éveil de conscience de la population, surtout en ce qui concerne le processus électoral.
Judith Asina
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