Le stade Tata Raphaël de la commune de Kalamu a connu une atmosphère inédite dimanche 25 mars. Ce, à l’occasion de la messe du dimanche des Rameaux dite par son Éminence le Cardinal Laurent Monsengwo qui avait rendez-vous pour la énième fois avec les jeunes catholiques de l’archidiocèse de Kinshasa.L’essentiel de son message a porté sur la responsabilité des jeunes qui ont en même temps raison de condamner les ainés et les politiciens mais aussi eux-mêmes doivent être aussi responsables. Vivement le yang et le yin dans le chef de la jeunesse congolaise.
C’est dans un stade qui a refusé du monde que le Cardinal Laurent Monsengwo a dit la messe du dimanche des Rameaux sous un soleil qui était au zénith.
Les Jeunes des Mouvements Catholiques de leur part n’ont pas dérogé à la tradition.Ils ont répondu massivement à l’appel du Tata Cardinal.Aux environs de 08h30,les délégations de différentes paroisses de l’Archidiocèse de Kinshasa assiègent le chaudron du stade Tata Raphaël.
La couleur rouge prend l’ascendant sur les autres,ce qui prouve le suivi à la lettre des consignes préétablies par les Ecclésiastiques et une forme de soumission des Jeunes.Rameaux à la main, pour la plupart des gens et képis en carton avec mention « Dimanche des Rameaux » pour les uns et drapelets pour les autres.
Il est 10h30,la procession se fait. L’archevêque de Kinshasa,ses Évêques auxiliaires,une centaine de prêtres font leur entrée,le public est en ébullition.
Trente minutes après soit à 11h,la messe proprement dite débute.La première Lecture est tirée du passage biblique Isaïe 50,4.Un aveugle est à la manœuvre pour lire ce texte.Il s’en suit un sourd pour la 2ème lecture tirée de Philippe 2,6-11.
Après la fameuse récitation de la passion est intervenue,en tout pendant plus ou moins 35 minutes.
Le Moment M que l’auditoire venue de tous les coins et recoins tenait à entendre mordicus arriva,le message de l’ancien archevêque de Kisangani.
Il a prononcé un discours dans le sens du yang et du yin concernant la jeunesse congolaise.
LA CRITIQUE EST AISÉE, L’ART EST DIFFICILE
« Vous avez le droit de reprocher aux aînés et aux hommes politiques d’avoir sacrifié votre génération. Vous avez raison de reprocher aux politiciens et à la classe dirigeante de notre pays d’avoir échoué. Mais qu’entendez-vous faire pour redresser la barre? Le pays a besoin dans le secteur de la vie politique, économique, sociale, culturelle, religieuse. Êtes-vous prêts à prendre les destinées de la nation et en assumer les responsabilités, » a-t-il assumé.
LES JEUNES APPELLES A ÊTRE RESPONSABLES ET UN MESSAGE FORT AUX CONGOLAIS DE LA DIASPORA
Il est monté au créneau en disant aux jeunes ceci:
« Chers jeunes, qu’entendez-vous faire? Que des gens, des universitaires brillants et capables préfèrent rester en Europe ou en Amérique pour y attendre que d’autres remettent le pays sur le rail afin qu’ils viennent ensuite cueillir les fruits des peines et des sacrifices, des risques et de la sueur des autres.
Dans un autre ordre d’idée, combien de jeunes font des enfants dont ils abandonnent la charge aux parents.
Boyoki ngai malamu qui se traduit par « Vous m’avez bien écouté (Ndlr: la foule a crié). Que des jeunes beaux et forts restent à la maison en attendant qu’un autre leur trouvent un emploi » s’est insurgé le premier africain docteur en exégèse.
NE PAS SE COMPORTER EN MOUTON DE PANURGE ET UN SOUTIEN DE L’ÉGLISE AUX COURAGEUX ET BRAVES
Il a interpellé les jeunes à ne pas suivre bêtement les autres et l’Église est prête à les accompagner dans cette dynamique.
« Jeune de Kinshasa, le présent et l’avenir du pays est à vous. Ayez de fortes convictions personnelles.
Ne soyez pas comme de moutons qui suivent bêtement les autres par peur du qu’en dira-t-on. Mettez la main à la machette et à la houe, que l’on voie le travail que vous faites pour que le Congo ne soit plus dans cette situation de misère.
L’Eglise est prête à vous y aider et à vous préparer si vous êtes prêts à prendre en charge votre vie,la vie des autres et les destinées de la nation » a-t-il affirmé.
La prière universelle a été dite par 5 personnes vivant avec handicap en l’occurrence des sourds: un garçon et quatre filles.
Il sied de noter que le nouvel archevêque coadjuteur, Monseigneur Fridolin Ambongo n’a pas participé à cette Eucharistie. En effet, il se trouve à Mbandaka là où il a célébré également cette Pâques fleuries.
La chanson « Hozana eh Hozana eh, Hozana na mwana Wa Davidi » comprenez « Gloire, gloire, gloire au fils de David » a fait vibrer l’ex stade du 20 mai. Les gens bougeaient dans tous les sens en brandissant les rameaux au rythme de la Chorale Régionale, qui regroupe l’arsenal des Chorales de l’Archidiocèse.
Ce dimanche qui précède la plus grande fête de l’Église catholique, la Pâques a connu également la présence des certains politiciens. Il s’agit de l’actuel locataire du stade des Martyrs, le ministre des Sports, Papy Niango. A ses côtés, le député Kiakwama et le premier ministre honoraire, Samy Badibanga.
La messe a pris fin à 14h20.
Gloire Batomene
Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire