Il s’agit d’une stratégie pour insérer la sécurité alimentaire dans l’agenda politique de la RDC en mettant en œuvre les Objectifs de Développement Durable 2 (ODD2), afin de mettre fin à l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Du mercredi 26 au vendredi 28 septembre 2018, plusieurs acteurs, notamment les membres du gouvernement, les acteurs humanitaires et développement, le secteur privé et la société civile se réunissent à l’hôtel Invest pour un atelier régional sur la Revue Stratégique sur la Faim Zéro (RSFZ).
Cinq provinces sont concernées par cette rencontre, parmi lesquelles Kinshasa, Kongo Central, Kwango, Kwilu et Mai Ndombe.
Lançant les travaux, Bahati Lukwebo, Ministre d’Etat en charge du plan a relevé que 55,8 % de la population en RDC sont sous-alimenté d’après les statistiques de 2016. La prévalence de retard de croissance a été en 2012 de 42,7 %. Les risques de la prévalence d’insécurité alimentaire est de 10,8 %.
Il justifie cela par le changement climatique, devenu une réalité, ainsi que la baisse des taux des matières premières récentes de l’économie congolaise qui est en ralentissement prononcé. De ce fait, l’activité économique s’est établi à 2,4 % en 2016 contre une progression démographique de 3 % l’an.
Cependant, l’étude sur le coût de la faim publié 2016-2017 signale par exemple que le pays a perdu 4,6 % de sa richesse soit 1,7 milliards USD du fait de la sous-nutrition. Une situation qui empêche les performances de la créativité de l’être humain et partant, sa capacité à augmenter la création des richesses. Ce qui appelle à des actions concrètes.
De manière spécifique, il a signé récemment des arrêtés pour instituer une revue stratégique sur l’émancipation de l’enfant afin de prendre à bras le corps ce problème anachronique. La première étape doit permettre de détecter la cartographie de l’enfant pour attaquer ce problème.
PAM s’engage à long terme
Depuis l’adoption par les Etats membres du système des nations unies des ODD, le PAM se veut un partenaire technique de référence pour les pays qui, comme la RDC ont fait de l’ODD2 une priorité nationale pour l’amélioration de la nutrition et la promotion d’une agriculture durable. Hakan Falkell, Directeur adjoint du PAM chargé des opérations a signalé que cette agence des nations unies tient à soutenir le gouvernement congolais et ses partenaires dans la mise en place de cette innovation à travers la feuille de route intégrée qui vise non seulement à sauver des vies mais aussi à changer des vies. Deux objectifs qui reformulent clairement sa mission et son mandat ainsi que son soutien.
Pour ce faire, le PAM mettra en place un plan stratégique de pays de cinq ans pour contribuer sur le plus long-terme aux objectifs nationaux. Un projet qui se basera sur l’examen stratégique pour lequel les acteurs se réunissent. Les conclusions et défis issus de ces assises de l’hôtel Invest, permettront au PAM de mieux soutenir le pays dans l’éradication de la faim. En attendant ces résultats, cette agence continuera à apporter son assistance aux populations affectées par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, particulièrement dans les provinces où les populations sont affectées par des conflits armés ou interethnique.
C’est dans ce cadre qu’en partenariat avec la FAO, il a été mis en œuvre le projet d’appui aux petits producteurs agricoles, appelé P4P dans les provinces du Tanganyika, Nord et Sud-Kivu. Ledit projet contribue à l’autonomisation des petits producteurs locaux, à l’économie locale et alimentaire scolaire.
Quid de la revue stratégique sur la faim zéro ?
Le Prof. Muyembe, facilitateur a affirmé que l’agenda 2030 des nations Unies incite à croire qu’il y a possibilité d’éradiquer la faim en RDC. Car, la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (SAN) revêt un caractère multidimensionnel et est fonction de la disponibilité et de l’accessibilité des substances. « Nous devons considérer la SAN comme une garantie du poids de chaque individu d’accéder à une nourriture de qualité et quantité suffisante et de façon durable sans compromettre l’accès à d’autres réseaux essentiels », a-t-il dit.
C’est pourquoi, sur l’initiative du PAM une équipe nationale a été mise en place pour un exercice pour la revue stratégique sur la faim (RSFZ) en RDC. A l’en croire, c’est une stratégie pour insérer la sécurité alimentaire dans l’agenda politique de la RDC en mettant en œuvre l’ODD2, afin de mettre fin à l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Elle se veut un exercice indépendant, à la fois quantitatif participatif ouvert à plusieurs acteurs dont les membres du gouvernement, les acteurs humanitaires et développement, le secteur privé et la société civile. La vision ici est de promouvoir une compréhension commune du cadre par rapport à la réponse nationale à la SAN ainsi qu’encourager un consensus sur les actions prioritaires. Un exercice qui se déroule sous sa facilitation, appuyé techniquement par les chercheurs de l’Institut Congolais de Recherche en Développement et des Etudes Stratégiques (ICREDES) et les experts des différents ministères réunis en Comité Interministériel (CRI), un comité consultatif coprésidé par le Ministre d’Etat en charge du plan et la coordonnatrice résidente du système des nations Unies, les agences des nations unies, le secteur privé et la société civile.
Judith Asina
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