Dans son édition du vendredi 23 juin 2017, la Radio France Internationale a cité nommément le Mouvement du 23 Mars, M23 en sigle, parmi les groupes armés dont la coalition a conduit une attaque armée contre la ville de Beni le 22 juin dernier. La Direction du Mouvement du 23 mars dément cette information véhiculée par ce média, pourtant, de renommée internationale dont le professionnalisme et le sérieux ont toujours caractérisé le traitement de l’information.
Voici le communiqué du m23
Nous tenons à apporter la précision suivante :
- Le M23 n’a jamais et ne sera jamais un groupe armé du type de ceux-là, à idéologie négative, qui écument l’Est de la RDC y semant mort et désolation depuis 25 ans pour les Ex-FAR, Interahamwe, FDLR/alliés et 35 ans pour les ADF ;
- Le M23 rappelle que certains d’entre ces groupes armés, dont les FDLR, se sont rendus coupables du génocide des tutsi en 1994 au Rwanda et ont trouvé refuge en RDC où ils continuent à bénéficier du soutien et de la protection en dépit du calvaire qu’ils infligent quotidiennement aux populations congolaises : massacres, viols, pillages, perceptions des taxes, destructions des infrastructures, braquages des véhicules, fraudes douanières, contrôle des gisements miniers, trafic des ressources naturelles, des armes et minutions etc ;
- Il sied de rappeler aussi que la plus part de ces groupes armés sont des alliés naturels du gouvernement congolais qui s’en sert, tantôt comme supplétifs à l’Armée régulière, les FARDC, tantôt comme fer de lance de celle-ci. Cfr. Rapports des experts des Nations-Unies. A l’instant même, ces groupes armés et l’Armée régulière, les FARDC, opèrent ensemble dans les localités de Kibumba, Rugari, Kalengera, Tongo, Rubare, Kaunga, Rwindi, Kiseguro, etc.
- En son temps, comme mouvement politico-militaire, le M23 était seul à s’insurger contre la présence et l’activisme des groupes armés nationaux et étrangers dans l’Est de la RDC, au prix du sacrifice suprême d’un bon nombre de ses membres, pendant que lesdits groupes armés bénéficiaient d’une totale protection et d’un appui politique de la part de la classe politique et de la société civile congolaise. La fierté du M23 est de constater qu’actuellement cette revendication est portée par tout notre Peuple ;
- Le M23 tient à prévenir notre peuple que toute tentative d’associer notre mouvement aux activités des ADF, FDLR, Mai-mai, etc, relève d’une stratégie de distraction et de désorientation de l’opinion nationale dont une certaine classe politique s’est toujours servi pour accéder et se maintenir au pouvoir ;
- Le M23 s’étonne que la classe politique congolaise se rende à l’évidence, seulement aujourd’hui, 19 ans après, que le non respect des engagements et l’entretien de l’instabilité aussi bien du pays que de la Région des Grands-lacs sont le mode de gouvernance des affaires publiques en RDC, un fait politique que, pourtant, nous dénonçons depuis 2005 ;
- La légitimité du combat du M23 n’est plus à démontrer au regard des réalités actuelles du pays, même s’il lui a fallu payer le prix fort pour qu’aujourd’hui le peuple tout entier s’en approprie. ;
- Le M23 entend, bientôt, prendre position de la manière la plus officielle sur la crise politique et sécuritaire que traverse en ce moment le pays et assumera sa part de responsabilité devant l’opinion et devant l’histoire.
Fait à Kampala le 25 juin 2017
Le Président du Mouvement du 23 mars
Bertrand BISIMWA
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