Arrestation de Mwanda Nsemi et Katumbi : embrasement inévitable

Une opération guet-apens pour arrêter le député Zacharie Badiengela Ne Mwanda Nsemi est en cours depuis lundi 13 février dans la soirée au quartier ma campagne dans la commune de Ngaliema. Cette opération qui a paralysée les activités dans cette partie de la capitale a fait, selon des sources concordantes, 3 morts et plusieurs blessés.

 Si, juridiquement, les soupçons portés contre lui, notamment d’offense au Chef de l’Etat et xénophobie, sont d’une extrême gravité, il convient de noter que politiquement, arrêter Né Mwanda Nsemi, surtout en cette période à forte tension, risquerait de provoquer un véritable embrasement de la tension dans la province du Kongo Central, auprès de ses adeptes.  Et ce, dans la mesure où à Kimpese et Songololo, bien que calme, la situation sécuritaire reste très volatile, après les échauffourées de la semaine dernière entre les adeptes de Ne Mwanda Nsemi et la Police, ayant fait au moins 20 morts, selon la société civile.

Considérant la proximité de cette province avec la capitale d’une part, la mort de Tshisekedi, l’incertitude de l’aboutissement heureux des pourparlers de la Cenco et les tensions au Kasai central d’autre part, le pays risque de tomber dans un cycle de violences imprévisibles. Et ce, tenant aussi compte des récentes déclarations du porte-parole du gouvernement qui a annoncé, urbis et orbi, l’arrestation de Moise Katumbi, l’opposant le plus populaire actuellement, si celui-ci accompagnait le corps de Tshisekedi.

En rappel, il y a juste dix ans, les adeptes de Né Mwanda Nseni avaient plongé  l’actuelle province du Kongo central dans des violences inouïes qu’il conviendrait, à tout prix, d’éviter, surtout au cours d’une année électorale comme celle-ci.

P. MALUKU