Haut cadre de l’UDPS, Alexis Mutanda : « Ce n’est pas le fait d’occuper un poste qui va changer quoi que ce soit »

C’est une figure emblématique de l’histoire de l’opposition congolaise. Alexis Mutanda, collaborateur de première force  d’Etienne Tshisekedi est toujours engagé aux valeurs que prône l’UDPS, c’est-à-dire, un Etat de droit en vue d’une alternance démocratique. De son engagement dans le parti, passant par les différentes luttes jusqu’à la mort du sphinx, il reste accroché aux valeurs qui fondent l’UDPS. Répondant, hier, jour de son anniversaire, aux questions de l’émission « le devenir du Congo », il estime que l’avenir de la RDC se trouve entre les mains des congolais. Cela, au moment où le peuple se rendra compte de sa vocation nationale et internationale. Puisque ce n’est pas pour occuper des postes ministériels que ce parti a longtemps lutté.

L’opinion cherche à savoir s’il continue à évoluer au sein de l’UDPS. A cette préoccupation, il pense que ce parti est géré par une philosophie, un projet de société dirigé par des valeurs. Seulement, toujours est-il que chacun y a adhéré à sa manière et selon les époques. Mais, son adhésion était due aux valeurs qui l’incarnent.

D’un côté, il y a la réalité Tshisekedi et de l’autre l’organisation qui contient toutes ces valeurs. Il se commet une erreur en dissociant l’UDPS de la personne de Tshisekedi. Seulement, il se pose un problème des animateurs de cette organisation. Etant donné qu’elle a combattu la dictature pendant des années, il est évident que de  l’époque de Mobutu et Kabila, ces 2 régimes n’ont jamais supporté  son existence. ‘’C’est des bonnes guerres’’, lâche-t-il.  Raison pour laquelle, tout se fait pour le détruire en entrant  par des fissures trouvées, de telle manière d’avoir l’impression que la chose ne tourne pas.

Il est vrai que lorsqu’il y a des animateurs douteux à la tête d’une organisation, son avenir est également incertain.  Mais, si les valeurs sont intériorisées, surtout pour l’UDPS dont les membres se sont sacrifiés à l’intérieur et extérieur du pays, cette philosophie ne peut pas mourir.

Pour ceux qui croit que ce sacrifice est vain, il répond : ‘’C’est la mauvaise conception que les congolais se font. Depuis que nous sommes indépendant, combien de 1^er Ministre on a eu, des centaines des Ministres’’. Car, ce n’est pas le fait d’occuper un poste qui va changer quoi que ce soit. Plutôt, la valeur que le peuple a pour se doter de ses dirigeants. Tout revient au peuple congolais lui-même, au moment où il deviendra conscient de sa vocation national et international. Il s’agit d’un travail sur lequel s’est basé l’UDPS pour conscientiser le peuple.

A l’en croire, être dans l’UDPS c’est adhérer aux valeurs, le devenir de la nation et du rôle qu’il faut jouer dans le concert des nations. Il l’a dit, tirant ses idées d’une citation du général De Gaule : « j’ai une certaine idée de la France ». Pour cela, il faut chercher à savoir l’idée du congolais par rapport à son pays. Et d’ajouter : « Nous sommes en pleine mondialisation, quelle est la place de la RDC »?

Sanctionné au siège de l’UDPS ?

Il était mal accueilli à son passage au siège de l’UDPS après l’annonce de la mort de Tshisekedi. Alexis Mutanda dit n’avoir jamais compris les vraies raisons de cette affaire. Renvoyant les journalistes vers les organisateurs de cette attitude négative, il cogite que tout a commencé avec la permanence du parti, une maison qu’il a cédé de bonne foi depuis 2003, ne possédant pas de siège social.

C’est en 2011 que le parti a obtenu sa nouvelle permanence sur le petit boulevard. En ce moment, certaines personnes instrumentalisées qui sont très bien connue, ont décidé de vandaliser cette maison alors qu’il fallait déménager. ‘’’Ce sont des jeunes gens bien connu’’, insiste-t-il.

Entant que politique, il pense que ce serait une manière de nuire en sa personne en vue de l’écarter de la course.

S’agit-il des conséquences de l’alliance avec le G7 ? Alexis Mutanda dit que ce n’est pas la 1ème fois d’avoir des alliances. Car, pendant la Conférence Nationale Souveraine (CNS) l’opposition a créé l’Union Sacré. Et arrivé à Sun City, il y a eu des accords pirates avec le RCD.

Le Rassemblement, puisque c’est de cela qu’il s’agit, a été mis en place pour créer des conditions politiques de manière à barrer le 3^ème mandat du Président Kabila. D’autant plus qu’en début de 2015, l’UDPS a sorti sa feuille de route, dans laquelle un accent était mis sur le dialogue.

Economie 

Ancien cadre de la SNEL, Alexis Mutanda qualifie l’économie de la RDC de désastreuse. Etant donné qu’il n’y a pas développement sans électricité, il déclare qu’aucun pays n’est doté d’une capacité de production d’énergie telle que la RDC. A titre d’exemple, le site d’Inga qui se trouve à quelques centaines de Kilomètre de Kinshasa peut produire plus de 40.000 Mégawatt et alimenter toute l’étendue du territoire ainsi que tous les pays de la sous-région.

Au-delà de cela figure le secteur de l’agriculture qui n’est pas exploité alors que le pays est l’un des pays les plus fertiles, alors que la population crève de faim.

Quid de la menace de l’ARPTC ?

Il est le patron du groupe de presse Canal Numérique Télévision (CNTV), une chaine émettant à Kinshasa, qui depuis le 2 juin dernier est sujette d’une mise en demeure de l’Autorité de Régulation de Poste et de Télécommunication du Congo (ARPTC). Objectif ? Libérer dans deux semaines ce canal, qui semble appartenir à une fréquence du Congo-Brazzaville.

‘’Je crois que cette ARPTC qui dépend de la Présidence reverra cette décision qu’il considère comme injustice et surtout vis-à-vis des téléspectateurs. CNTV paie les taxes et impôts, et le grand bénéficiaire c’est le gouvernement’’, souligne-t-il.

En plus, il ne comprend pas l’origine de cette décision. Car, il souvient qu’en décembre 2015, le collège des conseillers de l’ARPTC s’était réuni de la part du Gouvernement et a confectionné une lettre à une trentaine des chaines de TV, dont CNTV pour annoncer le retrait des fréquences. Cela, alors que les Autorités avaient promis un diffuseur public qui n’est jamais arrivé entretemps. De son côté, il a pris  des précautions  pour se soumettre à cet exigence, avec notamment une régie des faisceaux complètement numérisés. Aussi, s’est-il doté d’un émetteur numérique.

Il est étonné de voir que sur les 30 chaînes, quatre seulement, parmi lesquelles CNTV et Congo Web sont sélectionnées pour subir cette sanction.

Judith Asina