Cigarette - ACTA

Afrique: Des organisations régionales disent non à la manipulation des médias par l’industrie du tabac

‘’Les allégations de l’industrie du tabac selon lesquelles les cigarettes  électroniques  sont  sans  danger,  comme  exagérées  et scientifiquement non fondées’’, dénoncent-elles. C’est ainsi que ces organisations  régionales l’ont signifié dans une déclaration commune signée jeudi 23 août 2018, à l’issue d’une réunion parrainée  par  Philip  Morris  International (PMI) à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 13 au 14 du même mois, à l’intention des journalistes de l’Afrique francophones et anglophones. 

Ces Organisations qui font de la luttent contre le tabac leur cheval de bataille, invitent de ce fait les médias en Afrique d’être vigilant et sensibiliser le public sur les motivations de l’industrie du tabac dans l’organisation de telles activités; dénoncer  toutes  les  tentatives  de  l’industrie  du  tabac  visant  à empêcher, diluer ou retarder l’adoption de lois et de politiques strictes de lutte antitabac par les gouvernements africains; et ne pas être détournés ou influencés par les campagnes répétées de l’industrie du tabac visant à promouvoir leurs nouveaux produits en utilisant la réduction de la nocivité comme prétexte.

Car, l’idée en organisant ces assises était de manipuler  les  médias  en  vue  de  promouvoir  ses  nouveaux  produits  en Afrique.

En effet, soulève la déclaration, le thème de l’atelier « Réduction de la nocivité du tabac : passerelle vers une  Afrique  sans  fumée? » montre  l’objectif  de  l’industrie  du  tabac  d’influencer les médias africains. Cela, afin de soutenir que l’usage des nouveaux produits du tabac, encore appelés inhalateurs électroniques de nicotine et inhalateurs électroniques ne contenant pas de nicotine est sans danger et devrait être promu comme une alternative aux cigarettes.

Ces organisations estiment qu’avec la mise en place de cadres législatifs pour la lutte antitabac dans un nombre croissant de pays, l’industrie du tabac a intensifié ses  efforts de lobbying en Afrique. Et l’industrie travaille avec acharnement pour exclure ses nouveaux produits de la législation antitabac.

Pour elles, organiser cet atelier au  moment  où  le  gouvernement  sud-africain  envisage  adopter  une nouvelle  loi  antitabac  comportant  des  dispositions  limitant l’usage des cigarettes  électroniques,  l’organisation  d’un  atelier  par  l’industrie  à Johannesburg n’est pas une coïncidence.

L’OMS est stricte 

Les organisations sous régionales africaines rappelle le  rapport  de  l’Organisation  Mondiale  de  la  Santé (OMS)  intitulé «Inhalateurs électroniques de nicotine et inhalateurs électroniques ne contenant pas de nicotine ». Ledit rapport indiquant notamment que des substances toxiques contenues dans les cigarettes électroniques sont généralement beaucoup plus faibles que ce qui est généré dans la fumée de cigarette, mais varient énormément et atteignent parfois des  niveaux  plus  élevés  que  la  fumée  du  tabac.  Ce qui est probablement dû à la variation de la température à laquelle le liquide est chauffé. Il y a aussi des  métaux  tels  que  le  plomb,  l’étain,  le  chrome  et  le  nickel  qui se retrouvent dans l’aérosol de certains inhalateurs électroniques à des concentrations  égales  ou  supérieures  à  celles  des  cigarettes traditionnelles et les risques pour la santé liés à une exposition plus élevée à ces composés sont pour le moment inconnus. En effet, près  de  8  000 arômes uniques  sont  utilisées  dans  les liquides  de cigarettes  électroniques,  ce  qui  peut  poser  des  risques importants pour la santé en cas d’utilisation à long terme. Et les  mélanges  complexes,  tels  que contenus  dans les  liquides  et aérosols des  inhalateurs  électroniques,  peuvent  créer  des  effets toxiques même à des concentrations faibles ou très faibles.

Le rapport souligne également l’engagement des multinationales du tabac dans la commercialisation des inhalateurs électroniques contenant ou non de la nicotine, comme une menace majeure pour la lutte antitabac.  C’est pourquoi il  est  à  craindre  que  ces industries commercialisent agressivement ces produits en Afrique en tant que produits de réduction de  la  nocivité,  pour  tenter  de   normaliser l’industrie  et créer d’opportunités. Et ce, en vue de mobiliser et influencer les décideurs politiques, les scientifiques et les défenseurs de la lutte antitabac, dans le but de saper la Convention Cadre de lutte antitabac (CCLAT) de l’OMS, tout en renforçant leur crédibilité comme des entreprises socialement responsables.

Recommandations poignantes

Pour en découdre, l’OMS recommande en ce qui concerne les inhalateurs électroniques d’éviter que les non-fumeurs et les jeunes ne se mettent à les utiliser, en prêtant une attention particulière aux groupes vulnérables.  Aussi, demande-t-elle de minimiser autant que possible leurs risques potentiels pour la santé des utilisateurs et protéger les non-utilisateurs contre l’exposition à leurs émissions.

Ces inhalateurs doivent en plus, empêcher  le  recours  à  des  allégations  sanitaires  infondées  à  leur sujet par l’industrie du tabac. Ils doivent en dehors de tout, veiller  à  ce  que  les  activités  de  lutte  antitabac  ne  soient  pas influencées par les intérêts commerciaux et autres liés à ces produits y compris les intérêts de l’industrie du tabac. ²

Judith Asina

Lire Aussi Sur Matininfos.NET

Denis Mukwege

RDC : Denis Mukwege alerte sur les dangers d’un forcing constitutionnel

Le prix Nobel de la paix Denis Mukwege alerte sur les dangers d’une modification unilatérale …

Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire