Affaires Vaches Kwango

Affaire vaches dans le Kwango: Jean-Baudouin Idambito fait une assimilation au phénomène Mbororo

Il a accordé une interview sur la télévision nationale de la RDC. Jean-Baudouin Idambito, Député honoraire de son état, a donné sa version de fait au sujet des vaches venues de l’Est qui ont provoqué un tollé  à la suite de leur débarquement dans le Kwango, ainsi que l’alimentation du Lac Tchad par les eaux de la rivière Ubangui.

Au sujet de l’affaire des vaches dans le Kwango, il indique que s’il est bon de songer à réglementer le commerce de bétail, il y a utilité de souligner que la Commission parlementaire qui avait enquêté à l’époque, dans les Provinces des Uélés, avait formulé des recommandations importantes en la matière. Lesdites recommandations  auraient pu être mises à profit lors de la table ronde organisée et présidée par le Président de l’Assemblée nationale dont l’objet principal était de proposer des solutions idoines aux problèmes posés par l’arrivée au Grand Bandundu des troupeaux  venus de l‘Est.

Pour lui, il était utile d’associer également à cette rencontre, les délégués des provinces du Bas-Uélé et du Haut-Uélé afin d’apporter à la discussion les renseignements des expériences vécues.

Car, dit-il avoir apprécié la façon dont le Gouvernement et tous les élus du Grand Bandundu, toutes tendances confondues, ont traité en urgence la question des vaches venues de l’Est. Aussi, a-t-il aimé la proposition de l’ancien Premier Ministre, Adolphe Muzito de réglementer le commerce de vaches en RDC. Cela, avant  d’approuver, l’organisation, par le Président de l’Assemblée nationale, de la Table Ronde sur la question sous-examen en vue de trouver définitivement des solutions idoines en la matière.

Cependant, il a été surpris que personne n’a osé faire allusion aux affres que les éleveurs Mbororos font subir aux paisibles citoyens du Nord du pays jusqu’à ces jours. Car, dit-il, c’est depuis des années que les Mbororos n’ont cessé d’envahir continuellement l’ensemble de la Grande Orientale, devant les Chefs coutumiers et les populations médusés. N’eût-été la difficulté de traverser les immenses forêts équatoriales, les éleveurs venant du Nord auraient déjà fait jonction avec ceux venant de l’Est.

Référendum avant tout rapatriement de la Rivière Ubangi 

« La question de tarissement rapide des eaux du Lac Tchad est  une question cruciale », relève Jean-Baudouin Idambito, qui a commencé par présenter le contexte de cette situation.

A cet effet, il rappelle qu’à moins de 60 ans, soit de 1960 à 2018, la superficie du Lac Tchad est passée de 25.000.000 à 2.500.000 km². Ce qui explique une perte de 90% de sa superficie. Une catastrophe naturelle qui a occasionné des dégâts énormes sur le plan de l’écosystème dans cette sous-région au sud du Sahara.

Raison pour laquelle les pays riverains, c’est-à-dire le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad ont mis sur pied depuis le 22 Mai 1964, un organe permanent dénommé la Commission du Bassin du Lac Tchad,  chargée de gérer cette situation. Le rôle principal de cette structure consiste à coordonner les actions des différents Etats pouvant affecter les eaux du Bassin du Lac Tchad et de régler pacifiquement les problèmes et les différends affectant cette zone.

Il porte la précision selon laquelle, de quatre pays au départ, la Commission compte aujourd’hui 6 Membres effectifs, parmi lesquels le Tchad, Cameroun, Niger, Nigeria, la République Centrafricaine(1966)  et la Libye(2008). En dépit de cela figure 3 Membres observateurs dont le Soudan, l’Egypte et la RDC.

Dans le cadre de la campagne « Sauvons le Lac Tchad », lancée principalement par les Etats riverains, la solution proposée consiste à l’alimenter par l’apport des eaux détournées d’une ou de deux rivières, entre autres la Rivière Ubangi qui est un vieux projet. Cela, en creusant une canalisation de 2.600 km. Mais il se fait que les défis techniques et financiers énormes à relever constituent des contraintes majeures qui effraient les promoteurs de ce projet.

En ce qui les congolais, ce projet soulève quatre réflexions essentielles sur les plans environnemental où il se pose la question capitale sur les conséquences négatives, pour le pays, du détournement  des eaux de  l’Ubangi vers le Lac Tchad. Au plan  économique, il cogite ici sur le fait que les relations entre les Etats étant principalement  dominées par le principe des intérêts réciproques, il serait important de savoir au préalable ce que gagnerait la RDC en termes monétaires en échange de ses eaux vers le Lac Tchad. « La vente de ses eaux à l’extérieur serait-elle aussi intéressante que la vente de l’Or noir pour les pays de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole), notamment les pays arabes et autres producteurs du pétrole ? », interroge-t-il. L’autre réflexion qu’il soulève est sécuritaire, d’autant plus que la perspective de l’arrivée au pays d’une grande richesse provenant d’eau, va certainement raviver de nouvelles jalousies comme à l’Est, avec le Coltan et autres minerais, conduisant ainsi non plus au bien-être de la peuple, mais à la déstabilisation de la RDC.

Aussi, toujours est-il que la loi de Programmation des Forces armées, de la police nationale et des services des renseignements devra-t-elle être exécutée au maximum en vue de doter toutes ces forces de défense des moyens et des équipements appropriés, capables de dissuader toute tentative malicieuse d’où qu’elle vienne.

Et en matière politique, étant donné le grand enjeu de la question, au regard des pertes éventuelles ou des avantages escomptés, Jean-Baudouin Idambito veut que l’éclaircissement soit fait sur l’Institution du pays la mieux indiquée pour trancher et valider l’option de détournement ou non des eaux  nationales, c’est-à-dire, le Parlement ou le Peuple par voie de Referendum. « J’estime à mon avis que, comme dans d’autres pays, concernant des questions importantes d’une aussi haute portée politique et économique, un débat populaire national de fond devrait être engagé au niveau national afin que le peuple assume pleinement les conséquences de la décision qu’il aura prise par voie de Referendum », a-t-il souhaité.

Judith Asina

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