Floribert-Chebeya

Affaire Chebeya : Eric Kibumbe affirme avoir étranglé Fidèle Bazana

Dans une interview exclusive à la presse, un troisième membre du commando de police qui a tué, en juin 2010, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana se révèle. Eric Kibumbe Banza, alias Saddam, reconnaît avoir participé à l’assassinat de l’assistant et chauffeur du fondateur de la Voix des sans voix, et pointe la responsabilité du général Djadjidja, colonel à l’époque des faits, dans le complot.

« On avait usé d’un subterfuge. Comme il commençait à faire nuit, on l’a sorti de la Mazda qu’il conduisait pour le placer sur ma surveillance dans la Jeep à bord de laquelle je me trouvais. C’est alors que Jacques Mugabo et Doudou sont venus m’aider. La mission qui m’avait été dévolue, ma mission à moi Saddam Kibumbe, c’était celle d’exécuter Bazana Eddady. C’était ça ma mission, la mission que je reconnais avoir exécuté… la mission concernant Bazana » affirme-t-il.
 
Et d’ajouter : « Nous avions étouffé Bazana à l’aide des sachets avant de lui mettre du scotch. J’avais été aidé par Jacques et Doudou. Hergil, lui, était au volant du véhicule dont le moteur était en marche, prêt pour le départ. Après lui avoir mis du scotch, Bazana a cessé de respirer. Jacques et Doudou sont ensuite descendus pour la mission concernant Chebeya. Pendant ce temps, moi j’étais resté avec le cadavre de Bazana… J’étais resté avec le cadavre de Bazana jusqu’au signal de départ. Dans notre véhicule, il n’y avait que moi, la dépouille de Bazana et Hergil. J’étais assis à l’arrière de la jeep Defender soutenant la dépouille de Bazana ».
 
Ce qui concerne ce qu’est arrivé à la dépouille de l’assassiné, introuvable 10 ans après, Eric Kibumba précise : « Au signal, on s’est mis en route. J’étais assis à l’arrière de la jeep Defender retenant le corps de Bazana, Hergil au volant. Après avoir dépassé la station essence de la RTNC, nous avons emprunté l’avenue Shaumba, avant d’amorcer la montée vers notre destination qui était Mitendi… Mais, à mi-chemin, au niveau de la Cité Météo, le moteur s’est arrêté. Et c’est là qu’interviennent nos vieilles relations de la GR qui était postées. Elles nous ont poussés. Et nous avons repris la route vers Mitendi, jusqu’à la concession du général Djadjidja, à l’époque des faits colonel Djadjidja… C’était là notre destination. Nous sommes entrés dans les profondeurs de la concession. C’est là qu’on a enterré le corps de Bazana, la tombe était déjà préparée par l’homme du colonel Djadjidja qui vit dans la concession, c’est un adjudant dont le nom serait Ngoyi. Ce monsieur était déjà prêt pour ensevelir le cadavre de Bazana ».
 
A l’en croire, le 1er juin 2010, il était chez lui à la maison : « J’observais un repos décidé de moi-même. Mes collègues et moi avions décidé de bouder le colonel Daniel Mukalayi qui était notre chef. Ce jour-là vers 10 ou 11 heures, le matin, j’avais reçu deux coups de téléphone : le major Christian Kenga Kenga et le colonel Daniel Mukalayi m’ont, chacun, intimé l’ordre de me présenter à l’Inspection générale de la police nationale parce qu’ils avaient besoin de moi. Et parce que l’ordre des chefs ne se discute pas, je me suis précipité pour répondre à cette convocation. Sur place à l’inspection générale, Christian Kenga Kenga était là avec Hergil Paul Ilunga qui lui aussi était censé être en repos. Aussitôt arrivés, aussitôt reçus tous les trois par le colonel Mukalayi lequel nous pria de patienter hors de son bureau. Le major Christian était également accompagné de ses collaborateurs : Jacques Mugabo, Ilunga Doudou et son chauffeur Alain Longwa Kayeye, qui vivent dans sa résidence. Il y avait aussi un certain lieutenant Bruno », affirme-t-il.
 
PM

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