Jean-Pierre Lacroix : La paix en République centrafricaine, un succès collectif à consolider pour un avenir stable et inclusif

BANGUI, Centrafrique, 23 Décembre 2024 -/African Media Agency(AMA)/- Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, était en mission de travail du 16 au 20 décembre 2024 en République centrafricaine. Au cours de sa visite, il a échangé avec les autorités centrafricaines sur la mise en œuvre du mandat de la MINUSCA. Son message a également porté sur la responsabilité collective entre l’ONU et le Gouvernement de la République centrafricaine, la promotion et le soutien à la participation des femmes aux prochaines élections locales, ainsi que l’appel aux partenaires stratégiques pour une mobilisation de ressources afin d’appuyer la consolidation de la paix et le relèvement. Cette visite intervient un mois après le renouvellement du mandat de la MINUSCA par le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite de l’adoption, à l’unanimité, de la résolution 2759 le 14 novembre 2024.

À l’issue de son séjour, il a accordé une interview à la Division communication de la MINUSCA.

Question : Monsieur le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, merci d’être aujourd’hui présent ici dans ce studio, nouvellement construit et inauguré par vous-même, ici à Bangui, à la MINUSCA. Sans tarder, je vais vous poser quelques questions, étant donné que vous terminez aujourd’hui votre visite. Une visite qui intervient un mois après le renouvellement à l’unanimité du mandat de la MINUSCA par le Conseil de sécurité de l’ONU. Vous avez, lors de votre séjour, qualifié cette unanimité d’«unanimité retrouvée ». Quelle est la signification de cette unanimité retrouvée ?

Jean-Pierre Lacroix : Bonjour et merci de m’accueillir. La signification de l’unanimité retrouvée est un message de la part de la communauté internationale, de reconnaissance et de soutien aux efforts des Nations Unies et aux efforts des Centrafricains, en équipe. Pendant de nombreuses années, nous avons travaillé, vous avez travaillé, les collègues de la MINUSCA ont travaillé en étroite coopération avec les Centrafricains. Ce pays a connu beaucoup de difficultés, de troubles et de désordres. Aujourd’hui, certes, il reste des défis à surmonter, mais les choses avancent. Il y a beaucoup de progrès qui sont très encourageants. Je l’ai vu très directement en allant sur le terrain avant-hier à Bambari et aussi dans la région de Bambari. Donc, ce message de nos États membres, cette unanimité retrouvée, encore une fois, c’est à mettre au crédit de ce travail commun des Nations Unies, des Centrafricaines et des Centrafricains. C’est un message d’appui, de soutien et de reconnaissance.

Question : Au cours de votre visite, vous avez mentionné plusieurs fois que la prochaine étape ici, en République centrafricaine, serait de « consolider la consolidation ». Qu’est-ce que vous voulez dire ? Pouvons-nous dire que le maintien de la paix est un succès en République centrafricaine ?

Jean-Pierre Lacroix : Je crois que le maintien de la paix est une réussite en République centrafricaine. Je pense qu’il est très important de souligner ces réussites. Nous voyons de très grands progrès en termes de sécurité, de présence de l’État centrafricain à travers le territoire de la République centrafricaine, à la fois avec les composantes en uniforme de l’État centrafricain, ainsi que les composantes civiles, y compris le judiciaire, ce qui est si important. Je crois que tout cela est un témoignage de ces réussites, qui sont le résultat d’une relation très proche, coopérative et collaborative entre la République centrafricaine, les autorités de ce pays, le peuple de la République centrafricaine et l’ONU, en particulier la MINUSCA, mais aussi les agences qui travaillent avec nous.

Question : Des élections sont planifiées ici même, en République centrafricaine, pour 2025 et les années suivantes. Quelle sera la nature du soutien des Nations Unies à l’organisation de ces élections ?

Jean-Pierre Lacroix : Le soutien des Nations Unies à l’organisation de ces élections sera important, très important. Il y a un engagement très fort. Il y a aussi un mandat de la part du Conseil de sécurité pour apporter ce soutien. Il a déjà commencé. Il se focalise en particulier à ce stade sur l’enregistrement des électeurs, de manière que les Centrafricaines et les Centrafricains puissent voter en nombre, avec une attention particulière sur l’enregistrement des femmes comme électrices. Nous pensons que l’objectif fondamental qui doit être poursuivi est celui d’élections inclusives et pacifiques. Pour qu’elles soient inclusives, il faut que le plus grand nombre de Centrafricaines et de Centrafricains soient élus. Je parle du focus sur les femmes, parce qu’il est important qu’elles puissent être électrices, mais aussi candidates, et j’espère aussi élues, de manière que leurs voix puissent vraiment compter et être représentées. Cet engagement est fort, car les élections, si elles sont réussies, peuvent constituer vraiment une étape fondamentale, presque transformatrice, sur la voie de la République centrafricaine vers davantage de stabilité et de prospérité également.

Question : Donc, une dernière question qui appelle une réponse rapide. Vous avez passé cinq jours ici, un an après votre dernière visite. Si vous deviez retenir une image, un mot, un son, une action, quelle serait cette image, ce son, ce mot, cette action ?

Jean-Pierre Lacroix : L’impression, l’image, le son, ce sont toujours des visites sur le terrain, parce que c’est là que l’on ressent l’écho de ce que nous faisons et de la part des populations, qui sont finalement les principaux destinataires de notre action collective. Et quand j’étais à Bambari, et dans les échanges que j’ai eus, que nous avons eus avec mes collègues, avec la population ou les représentants de cette population, de la société civile, clairement, les messages principaux étaient des messages d’appréciation et de reconnaissance. Bien sûr, on nous a aussi demandé de faire plus, mais ces demandes de faire plus sont aussi des témoignages de reconnaissance. Et quand on va sur le terrain, quand on échange avec ces populations qui sont directement en contact avec nos collègues, avec ce que nous faisons, c’est là où l’on voit qu’une opération comme la MINUSCA est une opération qui réussit, malgré tous les défis. Il en reste, bien entendu. Mais c’est là où l’on voit quels sont véritablement les succès des opérations de maintien de la paix, au quotidien, sur le terrain.

Distribué par African Media Agency (AMA) pour la MINUSCA.

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Source : African Media Agency (AMA)

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