La situation sociopolitique de la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo retient l’actualité ce dernier temps sous toutes ses formes et ses dimensions.
L’invitation urgente et inattendue du Gouverneur de province et du Président de l’Assemblée Provinciale à Kinshasa par leur hiérarchie, présage que le feuilleton est encore loin d’être bouclé.
Le chapitre lancinant et qui intéresse curieusement serait le silence radio des honorables députés nationaux et sénateurs de la province du Sud-Kivu devant une situation qui touche directement la vie sociale, économique et politique de la population reconnue pourtant comme leur base.
Sur les 32 députés nationaux, 4 sénateurs, 48 députés provinciaux, 7 ministres nationaux et 10 ministres provinciaux de cette province, seule la société civile et les mouvements citoyens ont brisé les noix en dénonçant la mauvaise gestion de la province et le détournement des deniers publics dont est reproché le gouverneur face au silence assourdissant de ces leaders politiques.
Quelques partis politiques en province, quant eux, se sont exprimés sur la gestion de la province, qu’ils ont d’ailleurs négativement critiquée.
Néanmoins, plus d’un observateur se demande quelles seraient les raisons du silence des élus nationaux à Kinshasa, alors que la province brûle et est asphyxiée par le gouvernement provincial actuel qui se la coule douce.
Sur un total de 32 députés nationaux moins de 10 % sont actifs et sont souvent en vacances parlementaires.
La majorité d’entre eux préfèrent mieux souffler l’air de la capitale congolaise au nom de l’Union Sacrée, alors que le rapport récent présenté par l’Inspection Générale des Finances sur les différents détournements en province et les cris d’alarme de la population semblent être un moindre souci pour eux.
Si le lobbying dans le programme de 100 jours du Chef de l’État au Sud-Kivu n’a pas été une occasion de mettre en avant l’intérêt de la population pour les députés nationaux et sénateurs, celle de la situation sociopolitique actuelle en province ne devrait pas être ratée aux vues des élections qui profilent à l’horizon.
Les dossiers bouillants qui pèsent sur la tête du gouverneur Théo Ngwabidge ne sont plus un secret de polichinelle à ce jour.
Tout porte à croire que le silence radio des élus nationaux et sénateurs du Sud-Kivu, pourtant à Kinshasa, pourrait être déduit en une simple complicité car en dehors de la situation actuelle, aucune réaction de leur part quant au rapport de la commission ad hoc de l’Assemblée Nationale qui a effectué une mission dans cette province sur les exploitations illicites des minerais dans le territoire de Mwenga.
Par contre, l’attention de ces élus sudKivutiens serait ailleurs et loin des intérêts de leur population qu’ils sont sensés défendre du haut de la tribune du parlement.
Sur qui encore peut-on compter pour sauver cette province en chavirement politique et financier ?
Certains observateurs estiment que la province n’a pas de chance et qu’elle se fait enterrer par ses propres fils qui gardent silence devant un danger visiblement réel.
La deuxième mission de l’IGF en cette province souvent à problème depuis le début du régime en place pourra peut être réveiller la conscience de certains députés ou sénateurs en prélude des élections qui pointent à l’horizon.
Il n’est jamais tard, dit-on.
Rédaction
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