Par Adenike Bancole, responsable de l’Afrique de l’Ouest chez WorldRemit
DOUALA, Cameroun, le 06 décembre, 2021,-/African Media Agency (AMA)/- Dans toute l’Afrique subsaharienne, des millions de familles comptent sur les transferts de fonds pour joindre les deux bouts. L’argent envoyé par les expatriés dans leur pays d’origine a été multiplié par dix en 20 ans : 48 milliards de dollars US ont été transférés par les canaux officiels – soit nettement plus que les 31 milliards de dollars US que la région a reçu en investissements directs étrangers (IDE). Au Lesotho, par exemple, les transferts de fonds représentent un quart du PIB national, tandis qu’au Sénégal et en Gambie, ils représentent respectivement 10% et 21% du PIB.
Cependant, la propagation du Covid-19 a sérieusement menacé de paralyser ce filet de sécurité vital. La pandémie a lourdement affecté les économies du continent, provoquant des pertes d’emplois massives dans des secteurs comme l’hôtellerie et la construction, qui traditionnellement, dépendaient de la main-d’œuvre migrante. Les flux migratoires ont continué à se tarir à mesure que les pays imposaient de nouvelles restrictions aux voyages et que les lieux traditionnels de transfert de fonds utilisés par des millions de personnes dans le monde étaient rapidement contraints de fermer. Sans travail pour les soutenir, certains expatriés sont retournés dans leur pays d’origine. En raison de ces facteurs, il n’est pas surprenant que la Banque mondiale prévoyait que les transferts de fonds vers l’Afrique subsaharienne diminueraient de près d’un quart en 2020.
Toutefois, la réalité a montré une image très différente : les transferts d’argent vers la région se sont avérés remarquablement résilients, ne diminuant que de 12,5 % en 2020, à 42 milliards de dollars US. Si l’on examine de plus près cette évolution, on constate que le Nigeria a perdu à lui seul 28% de transferts de fonds opérés vers son pays au cours de l’année, ce qui fausse considérablement les données. Hormis le Nigeria, les transferts de fonds en Afrique subsaharienne ont en réalité augmenté de 2,3 %, soit 37 % en Zambie, 16 % au Mozambique, 9 % au Kenya et 5 % au Ghana.
A l’approche de l’année 2021, la Banque mondiale prévoyait une augmentation de 2,6 %des transferts de fonds en Afrique subsaharienne en 2021, pour atteindre 43 milliards de dollars US, et de 1,6 % supplémentaire en 2022, pour atteindre 44 milliards de dollars US.
Pour que cela devienne une réalité, les expatriés originaires d’Afrique subsaharienne doivent faire face à des circonstances toujours plus difficiles et trouver des moyens nouveaux et innovants pour continuer à faire rentrer l’argent dans leur pays. Par exemple, les difficultés persistantes rencontrées par tous les expatriés en Europe pour obtenir un permis de travail ont suscité une nouvelle tendance : de plus en plus de ressortissants d’Afrique subsaharienne recherchent des opportunités d’emploi sur leur propre continent.
Alors que les migrants partout dans le monde entier tentent de se frayer un chemin, ils doivent également rester vigilants quant aux moyens actuels de transfert d’argent à l’étranger afin de s’assurer qu’ils maximisent leurs efforts pour envoyer de l’argent chez eux. De nombreux services facturent des frais cachés et élevés, ce qui peut rendre difficile l’envoi d’argent dans le pays d’origine. Il est plus coûteux d’envoyer de l’argent en Afrique subsaharienne que n’importe où ailleurs dans le monde, les frais s’élevant en moyenne à plus de 8 % (plus du double de la cible de 3 % fixée par l’objectif de développement durable).
Cela s’explique en partie par le fait que, traditionnellement et souvent encore aujourd’hui, les envois de fonds reposent sur le dépôt et le retrait d’argent auprès d’un agent. Les services de mobile money, qui comptent près de 550 millions d’utilisateurs en Afrique subsaharienne, offrent des solutions nouvelles et améliorées, plus rentables pour les clients qui cherchent à réduire ces coûts. En Afrique de l’Ouest, les transferts d’argent via mobile money sont désormais soumis à des frais moyens de 1,6%, contre près de 7% pour les services traditionnels, selon la GSMA, un groupe de l’industrie téléphonique. Les frais de transaction par mobile money en Afrique de l’Est sont beaucoup plus élevés, à raison de 7,3 %, et 13,7 % pour les transactions traditionnelles.
Les transferts de fonds peuvent également être optimisés par la coopération entre les gouvernements africains. Le protocole de libre-échange à l’échelle du continent – la zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA) – est devenu opérationnel cette année dans le but de faciliter les transactions entre les différentes devises et les différents pays.
Les Africains qui cherchent à effectuer des transactions transfrontalières ont plus d’options que jamais à portée de main. Chez WorldRemit, service mondial de paiements numériques, nous veillons à ce que chaque transaction soit transparente et rapide afin de répondre au mieux aux besoins de nos clients. Par exemple, les clients de Tanzanie et du Rwanda peuvent désormais envoyer de l’argent à leur famille et à leurs amis dans des dizaines de pays à l’étranger, et en recevoir également.
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Nous avons bouleversé un secteur jusqu’alors dominé par des acteurs traditionnels hors ligne en proposant des transferts d’argent internationaux en ligne – les rendant plus sûrs, plus rapides et moins coûteux. L’entreprise qui emploie plus de 1 200 personnes à travers le monde, opère actuellement depuis 50 pays pour des transferts de fonds vers 130 pays destinataires et est présente dans plus de 5 000 couloirs de transfert d’argent dans le monde.
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