Elles l’ont exprimé, à la suite d’une marche de soutien à la population de Beni, empêchée par la Police Nationale Congolaise (PNC), samedi 30 novembre 2019 à Kinshasa. Dans une déclaration lue à la place du 30 juin, ces organisations dénoncent l’impuissance de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la RDC (Monusco) et proposent deux volets pour la solution, notamment la création d’un Forum Citoyen pour la Paix Globale (FCPG).
Au nom de ces organisations, c’est Serge Gontcho de la Conscience Nationale en Action qui a lu la déclaration. Ces associations de la société civile estiment que le problème de l’Est de la RDC a toujours été un complexe où se mêlent les intérêts économiques des puissances économiques et politiques du monde entier attirés par les matières premières, des velléités d’occupation par des pays voisins bien identifiés, et des commerces de la nationalité congolaise. Le fait est que face à ces forces diverses, des civils et militaires se sont versés dans la corruption, devenant tous exploitants des carrés miniers, et dès lors, ont intérêt à entretenir le chaos. Dans ce contexte, il est évident pour le peuple congolais de s’investir à partir dans la recherche de la solution. Ainsi, ces organisations proposent-ils un engagement en deux volets. Il s’agit premièrement de la création d’un Forum Citoyen pour la Paix Globale (FCPG), une structure d’information, de réflexion et d’action. Ici, tous les citoyens impliqués à un titre ou à un autre, tels que les autochtones de Beni, de Ituri, des minorités Tutsi appelés Banyamulenge, des représentants des FARDC, la Monusco, des Autorités politiques, des intellectuels du pays et de l’étranger. Le but étant de formuler clairement le problème de manière globale, identifier les paramètres décisifs et proposer des solutions pensées.
Le deuxième volet consiste à la veille citoyenne permanente puisque trop longtemps, la question de l’Est et de l’insécurité généralisée dans le pays est restée un holocauste silencieux.
Par ailleurs, ces organisation encouragent le Chef de l’Etat et la coalition qui dirigent le pays de prendre des dispositions nécessaire pour que l’armée congolaise se débarrasse des affairistes et des traitres en son sein.
En ce qui concerne la Monusco, elles estiment qu’il n’y a pas moyen de reprocher aux populations qui ont besoin d’aide et de protection de s’en prendre à elle sans raison. « Ce serait une insulte à la douleur et au martyr de ces populations. Le fait est que la mission de protection exprimée dans le mandat de la Monusco ne semble que trop peu exécutée », dit ces organisations. Et de s’interroger : « Si les protégés et les protecteurs ne fraternisent pas, ne collaborent pas, à quoi sert alors ce contrat ? ».
Regret de l’interdiction de la marche
Répondant aux questions de la presse, Jean Claude Katende, Président de l’Association Africaine des Droits de l’Hommes (Asadho) regrette que la marche ait été empêchée par la police au motif que le gouverneur de la ville n’a pas pris acte de la lettre lui adressée pour son organisation. « Ce qui nous a beaucoup surpris dans la mesure où, nous considérons que la question de l’Est est sensible et concerne tout le monde et que les autorités ne pouvaient qu’encourager les citoyens à se mobiliser pour cette action », regrette-t-il.
A la question de savoir si le cadre proposé ne serait pas un forum de trop, il réplique : « tout ce qui concerne la paix ne peut pas constituer quelque chose de trop tant que nous ne sommes pas encore arriver à nos fins ». Pour lui, associer les minorités telles que Banyamulenge ne va pas énerver les uns et les autres, car le pays se trouve devant un sujet délicat de nationalité qui ne peut pas être résolu dans le contexte actuel. Raison pour laquelle, il est important de saisir toutes les opportunités qui se présentent pour que les communautés qu’elles soient congolaise ou étrangères qui sont en RDC vivent en paix.
Il faut noter qu’au-delà de l’Asadho et de la Conscience nationale en Action, certains mouvements citoyens ont fait partie de cette action. Il s’agit particulièrement de la Lucha, Peuple Likonzi, Regroupement des activistes pro démocratie, Filimbi et Muana Mboka.
Judith Asina
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