Le Prix Nobel de paix congolais monte sur ses quatre chevaux et fait des propositions concrètes pour mettre un terme au cycle de guerre qui règne à Beni, le dernier en date ayant causé près de 50 civils massacrés en moins de 10 jours. Dans un communiqué, Dr. Denis Mukwege lance un appel à l’Union Européenne (UE) et à la France en particulier pour l’envoi des troupes d’élite dans le cadre d’une opération de type Artémis sous le chapitre 7 du conseil de sécurité des Nations Unies.
L’idée est de protéger la population civile de Beni contre ce qu’il qualifie de terrorisme aveugle. Pour le prix Nobel de la paix 2018, on ne peut plus présenter les condoléances à cette population martyrisée sans agir. Il faut arrêter ces crimes odieux et traduire les auteurs en justice.
Très direct, Dr. Denis Mukwege invite les autorités congolaises et la communauté internationale à l’action en vue d’enrayer la spirale de la violence et mettre un terme aux crimes de masse et à la souffrance énorme que subit la population de Beni et de ses environs. A l’en croire, l’indifférence doit s’arrêter. « Il faut des actions concrètes pour arrêter ces crimes de guerre et ces crimes contre l’humanité qui se commettent dans cette région comme des faits divers, malgré la présence de l’armée congolaise et de la MONUSCO », déclare-t-il.
Il se réfère à l’action salutaire et courageuse entreprise en 2003 par l’Union Européenne sous l’autorité du Conseil de Sécurité des Nations Unies lors de l’Opération Artémis, qui avait mis fin à un début de génocide en Ituri. Car, si l’armée congolaise et la Monusco n’ont pas pu résoudre la situation de crise à Beni en 5 ans, il n’est pas question de continuer à observer l’insupportable sans réagir. Il dénonce des actes de terrorisme commis sur des civils, des femmes tuées, exposées nues en public, des enfants massacrés, des enlèvements, des centres de santé détruits, des églises incendiées.
Dans le cadre de la solidarité humaine, il appelle au déploiement d’une opération inspirée du mandat de la mission Artémis, avec le soutien de l’armée française. Une opération militaire limitée dans le temps et dans l’espace pourrait en effet être très efficace pour protéger la population et sécuriser la région de Beni.
« Sauvons notre humanité et mettons fin à l’indifférence qui prévaut face à ces actes de terreur et ces atrocités de masse qui endeuillent l’Est de la République démocratique du Congo », implore-t-il.
Judith Asina
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