« Le contrôle parlementaire comme moyen de lutte contre la corruption » est le thème exploité par un atelier de renforcement des capacités à l’attention des députés nationaux le weekend dernier à Kinshasa. Organisé par le Réseau des Parlementaires Africains contre la Corruption (APNAC-RDC), cette rencontre a permis aux élus nationaux d’avoir des idées claires sur la corruption, sa prévention et sa répression ainsi que le contrôle parlementaire comme moyen de lutte contre la corruption.
Prof. Mwendambali, Directeur Général de l’Observatoire de Surveillance de la Corruption et de l’Ethique Professionnelle (OSCEP) a parlé de la corruption, sa prévention et sa répression. Membre du comité exécutif de l’association des autorités anti-corruption d’Afrique, il a insisté sur le fait que la lutte contre la corruption passe de manière efficace par la prévention et la répression. Tout en reconnaissant que la corruption existe partout au monde, il a fustigé le fait qu’en RDC son taux de pénétration dans la population est très élevé. Pour lui, la politique ne devrait pas diriger le pays, mais plutôt l’éthique pour espérer au bien-être de tous.
Pour lui, la corruption est une sorte d’abus du pouvoir avec un intérêt de fait personnel. Une forme d’égoïsme excessif qui consiste à se construire au détriment des autres. « Il est possible qu’un gouvernement ait la volonté politique de lutter contre la corruption, mais si cela ne constitue pas un souci permanent, la volonté se limitera aux discours », a-t-il déclaré. A cet effet, il faut certes, quitter les intentions vers la pratique. Car, dans l’argent il y a une force qui trouble. Seule l’éthique comprenant la déontologie qui est suggestif est susceptible d’orienter. Et la loi est l’outil principal de prévention de la Corruption.
Le contrôle parlementaire comme moyen de lutte contre la corruption était développé par le Député Lucain Kasongo. Ce parlementaire a parlé des limites du contrôle parlementaire. Abordant les moyens du contrôle parlementaire, il a insisté sur trois moyens. D’abord le droit d’information qui peut se faire soit par la question orale avec ou sans débat non suivie de vote; la question écrite; la question d’actualité et l’audition par les commissions. Ensuite, le travail d’investigation qui se fait par l’interpellation et la commission d’enquête. Enfin, la mise en cause de la responsabilité gouvernementale ou ministérielle à travers soit la motion de censure (gouvernement) ou de défiance (un membre du gouvernement).
Il a en outre relevé trois modèles de limites de contrôle parlementaire. Ladite limite liée au le contrôle parlementaire ne peut se faire que dans le cadre déterminé par la constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. Il y a également la limite organisationnelle avec les étapes du contrôle parlementaire ; la configuration du parlement qui tient compte du poids politique de chaque formation ou famille politique.
Il faut signaler que les deux exposées ont été enrichies par les interventions des honorables députés nationaux, qui ont insisté sur l’
Intégration dans le système éducatif, la notion de la lutte contre la corruption à partir du primaire.
Il a été recommandé à l’OSCEP et APNAC-RDC d’élaborer des modules adaptés à l’apprentissage des enfants. Il s’agit de l’élaboration et du vote au parlement de la loi traitant de la corruption dans toutes ses dimensions. A cela s’ajoute une réflexion sur le thème : « Quel pays voulons-nous laisser aux générations futures ».
Judith Asina
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