Dans un communiqué où il réagit à la condamnation de Bosco Ntaganda, le Dr. Denis Mukwege demande à la Cour Pénale Internationale (CPI) de poursuivre les enquêtes en RDC pour enrayer la spirale de la violence qui se poursuit en Ituri, dans les Kivus et ailleurs jusqu’à ce jour.
Pour le prix Nobel de paix 2018, la décision rendue à la Haye est un pas dans la bonne direction qui ne peut faire oublier que les instigateurs de l’instabilité dans la région des Grands Lacs et en RDC continuent d’occuper des fonctions dans les institutions et au sein des forces de sécurité et de défense. Ce, afin de poursuivent leurs entreprises criminelles en liberté dans un climat où l’impunité prévaut toujours largement.
A cet effet, il invite le Bureau de la CPI à poursuivre les enquêtes en RDC pour enrayer la spirale de la violence qui se poursuit en Ituri, dans les Kivus et ailleurs. Aussi, appelle-t-il les Etats de la région des Grands Lacs à une coopération et une entraide judiciaire franche avec la CPI pour traduire en justice les auteurs de crimes internationaux qui courent toujours. Il plaide également pour que, dans cette période marquée par la tentation du repli, la communauté internationale intervienne partout où les populations sont en danger ou prises en otage par leurs autorités. Car, selon lui, la souveraineté émane des peuples et ne peut être revendiquée par ceux qui ne savent ni protéger leurs citoyens ni garantir leur besoins élémentaires, et menacent la paix et la sécurité internationale. Aux Etats parties au Statut de Rome, il exhorte à se mobiliser afin d’allouer à la CPI les moyens nécessaires pour accomplir sa mission.
Il faut signaler que Dr. Mukwege salue le verdict de culpabilité rendu lundi 8 juillet 2019 à l’encontre de Bosco Ntanganda. Ce jugement, dit-il, redonne confiance dans la justice pénale internationale et est source d’espoir pour les victimes d’Ituri et de l’Est de la RDC. A cet effet il déclare : « Cette décision tant attendue nous montre que la communauté humaine a l’obligation morale et juridique de fixer des lignes rouges : ceux qui ciblent les civils, violent, éventrent des femmes enceintes et utilisent les jeunes filles comme des esclaves, tous doivent être poursuivis et jugés ».
Il reste cependant convaincu qu’il n’y aura pas de paix durable ni de réconciliation dans la région des Grands Lacs et en RDC sans la justice, la vérité et des réparations pour les survivants et les communautés affectées.
Judith Asina
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