John Murton, Ambassadeur du Royaume-Uni en RDC a émis ces vœux à l’issue de la fête d’anniversaire de la Reine Elisabeth II, vendredi 6 juin 2019 à Kinshasa. Dans un style humoristique, ce diplomate a indiqué que le changement signifie davantage de paix et de sécurité ; l’absence de harcèlement par la police et les forces armées ; l’accès à l’éducation et aux soins de santé et, surtout, aux opportunités économiques. Et, son pays travaillera en collaboration avec tous les partenaires au Congo, désireux de faciliter ledit changement. Déjà, la Grande Bretagne œuvre dans la résolution de conflit et au soutien à la bonne gouvernance, l’éducation, les soins de santé y compris la lutte contre Ebola et le développement d’une économie plus dynamique.
Ci-dessous l’intégralité de son discours :
Discours de l’ambassadeur de Grande Bretagne à la fête de la Reine de Kinshasa
Bienvenu à la fête d’anniversaire de la Reine ici à l’ambassade Britannique en RDC. Aujourd’hui, nous célébrons l’anniversaire du Chef de l’Etat ayant servi le plus longtemps au monde : notre Reine depuis plus de soixante-sept ans.
De peur que cela ne soit mal utilisé comme argument pour abolir les limites du mandat constitutionnel ici au Congo, je m’empresse d’ajouter que la Reine règne seulement. Elle ne gouverne pas. Tout au long de son règne, elle a été servie par cent septante premiers Ministres parce que, bien sûr, au moment d’être couronnée, la Reine était le Chef de l’Etat de trente-deux Etats et reste encore le Chef d’Etat de seize pays.
Au Royaume-Uni, 13 Premier Ministres, de Winston Churchill à Theresa May ont servi la Reine. Etant donné que Thereza May a résigné aujourd’hui comme Chef de parti conservateur, dans un avenir proche il y aura un quatorzième. Pendant son règne, il y a eu plusieurs fois alternance du pouvoir entre les partis politiques.
La Reine a été une constante à travers de nombreuses années de changement : le travail de l’Empire ; l’adhésion à l’Union Européenne et, en 2016, le vote pour la quitter de nouveau.
C’est vrai que, les relations entre le Royaume-Uni et l’Europe demeurent compliquées. Certes, de nombreux britanniques ne veulent pas quitter l’Europe. Nos équipes de football, en particulier, semblent déterminées à rester dans l’Europe jusqu’au bout (et il faut que je félicite Liverpool, Chelsea, Tottenham et Arsenal pour leur réussites). Mais, malgré le succès de nos équipes de foot, ce qui est clair c’est que le peuple britannique a voté pour le changement.
Le peuple congolais a également voté pour le changement. L’année dernière, dans discours, j’avais exprimé de voir se réaliser le premier transfert du pouvoir en RDC au mois de janvier. Je suis ravi que les élections aient eu lieu et que le changement commence.
Je suis fier que le Royaume-Uni ait pu jouer un rôle clé dans le processus électoral : l’appui à une analyse technique des machines à voter controversées, et le financement de plus de la moitié des quarante mille observateurs électoraux de la CENCO.
Maintenant, après les élections, il appartient aux politiciens congolais de susciter le changement. Le changement signifie davantage de paix et de sécurité ; l’absence de harcèlement par la police et les forces armées ; l’accès à l’éducation et aux soins de santé et, surtout, aux opportunités économiques.
Le Royaume-Uni travaillera en collaboration avec tous les partenaires au Congo, désireux de faciliter ce changement. Inversement, les personnes qui empêchent la mise en œuvre de ces services ne seront pas les bienvenus au Royaume-Uni.
En 2018 j’ai passé une grande partie de mon temps à penser à Joseph : l’ancien Président Kabila.
Cette année me voit aussi en train de penser à un deuxième Joseph : mon nouveau fils, à peine âgé de six mois.
Hier, à la fête nationale suédoise, ma collègue ambassadeur Maria, a déclaré avoir réalisé une augmentation familiale de 100 % pendant son séjour au Congo. Jusqu’à maintenant, je n’ai réalisé que 50 %, mais il reste encore du temps.
Et alors mon nouveau Joseph s’est réveillé pour la cinquième fois, alors qu’il n’est que quatre heures du matin, cela m’a rappelé, comme beaucoup de choses dans la vie, que le changement-et la réalisation de quelque chose de nouveau et d’utile n’est pas toujours facile et cela demande du temps et des efforts.
Il n’existe pas de raccourci à la réussite. J’encourage tous les membres du nouveau Parlement et du Gouvernement à se rappeler de ce principe.
Je leur rappellerais aussi que les partenaires étrangers ne compromettent pas la souveraineté de la RDC. Je pense que c’est vrai de dire que l’équipe de Liverpool n’aurait pas remporté la coupe d’Europe si elle n’avait compté que sur les joueurs ressortissants de sa ville. La réalité est que les joueurs africains comme Mohamed Salah et Sadio Mane ont apporté le punch nécessaire. Est-ce qu’on peut trouver un seul supporteur de Liverpool qui pense que Salah diminue la souveraineté de Liverpool, au contraire, il les a aidés à réaliser leurs rêves.
Bien que nous n’ayons pas leur capacité athlétique, l’ensemble de l’ambassade britannique est animé d’un désir similaire de soutenir la réussite congolaise.
Les citoyens britanniques ont un esprit ouvert sur le monde. Notre loi nous engage à dépenser 0,7 % de notre PIB pour éradiquer la pauvreté mondiale sans préconditions commerciales. Nous œuvrons donc à la résolution de conflit et au soutien à la bonne gouvernance, l’éducation, les soins de santé y compris la lutte contre Ebola et le développement d’une économie plus dynamique. Tout comme Jurgen Klopp avec Liverpool, nous sommes avec le peuple congolais pour le long terme.
Les discours sont souvent le temps pour les adieux. Au mois de juillet nous dirons adieux, pour sa retraite, à Bona Magongo, notre traducteur de l’ambassade, sans le concours duquel moi-même et beaucoup d’autres ambassadeurs aurions prononcé des discours dans un français beaucoup moins sophistiqué. Merci Bona.
Puis, plus tard ce mois, je ferai mes adieux à mon adjoint, Nicholas Wooley et son épouse, Debbie. Debbie a été la cheville ouvrière de l’ambassade. Nick a été remarquable et je suis heureux d’annoncer qu’il assumera bientôt son propre rôle en qualité de Chef de mission en Zambie voisine. Et je suis également heureux de recevoir Harry MacDonald comme mon nouvel adjoint. Bienvenu Harry !
Le changement peut faire peur. Le monde évolue rapidement. Les défis du passé ne seront pas ceux que nous aurons à relever demain.
Nous devons adhérer au changement. La reine est passée de nombreuses années en s’adaptant aux différents changements de notre culture.
Dans mon pays cela signifie recréer une nouvelle Grande Bretagne tournée vers le monde prête à promouvoir le commerce et l’ouverture à travers le monde.
Je fonde l’espoir que la RDC fera en tournant son regard vers l’avenir et en mettant en œuvre le changement pour lequel le peuple a voté en décembre de l’année dernière. Nous serons là pour vous soutenir.
Maintenant je vous demande de me joindre en levant un verre pour Sa Majesté Elizabeth deux et les bonnes relations entre nos deux pays.
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