Les allégations du site « Foreign Policy », selon lesquelles : « Ebola est devenu si mauvais, c’est normal », contient plusieurs allégations douteuses et problématiques qui ne reposent sur aucun fait scientifique ou objectif documenté.
Le Ministère de la santé qui conteste ces allégations du 15 janvier 2019, donne les précisions selon lesquelles les agents de santé n’ont pas été menacés par des soldats, gangs, trafiquants d’armes et violeurs. Aussi, la majorité des agressions et menaces physiques des agents sont-elles perpétrées par les communautés affectées par Ebola elles-mêmes.
En effet, plusieurs cas d’Ebola ont déjà été détectés dans des zones contrôlées par des groupes armés qui ont accepté de collaborer avec les équipes de la riposte pour contenir l’épidémie le plus rapidement possible dans leurs zones d’influence. Le Ministère dénonce le fait que l’article fasse des liens inappropriés entre la possible transmission sexuelle du virus Ebola par les survivants et la problématique de l’usage du viol comme arme de guerre. Cela, d’autant plus que depuis le début de l’épidémie dans la province du Nord-Kivu le 1e août 2018, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) travaillent aux côtés des équipes de la riposte pour assurer la protection des agents de santé dans les zones dites « rouges ». Aucun cas de viol commis par des militaires ni aucune contamination du virus par un viol n’a été rapporté dans les zones touchées par l’épidémie.
Cependant, le postulat selon lequel des « soldats violeurs et pilleurs » pourraient propager le virus est inapproprié et basé sur aucune preuve objective. Ainsi, prétendre que « le viol fait partie intégrante de la vie des femmes de cette région » est-il extrêmement dégradant et insultant. Surtout que tous les malades, les survivants et leurs familles sont suivis par des psychologues cliniciens.
Pour le ministère de la Santé, le viol n’a été mentionné dans aucun cas comme cause de traumatisme dans les populations affectées par l’épidémie d’Ebola dans leurs rapports.
Statistiques
Depuis le début de l’épidémie, jusqu’au samedi 26 janvier 2019, le cumul des cas est de 724, dont 675 confirmés et 49 probables. Au total, il y a eu 451 décès (402 confirmés et 49 probables) et 255 personnes guéries. 239 cas suspects en cours d’investigation. 3 nouveaux cas confirmés, dont 2 à Beni et 1 à Katwa. 5 nouveaux décès de cas confirmés (tous dans les CTE), dont 3 à Katwa, 1 à Mabalako et 1 à Butembo. 2 nouvelles personnes guéries, dont 1 sortie du CTE de Beni et 1 du CTE de Butembo.
De ce fait, 67.654 personnes ont déjà été vaccinées, dont 20.183 à Beni, 15.551 à Katwa, 7.700 à Butembo, 5.998 à Mabalako, 2.506 à Kalunguta, 2.080 à Komanda, 1.911 à Goma, 1.663 à Mandima, 1.623 à Oicha, 1.157 à Karisimbi, 877 à Vuhovi, 819 à Kyondo, 750 à Masereka, 700 à Lubero, 636 à Kayina, 599 à Mutwanga, 454 à Biena, 442 à Musienene, 434 à Bunia, 487 à Nyankunde, 355 à Tchomia, 167 à Kirotshe, 125 à Nyiragongo, 114 à Alimbongo, 210 à Rutshuru, 100 à Mangurujipa et 13 à Kisangani.
Il faut signaler que le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Ethique dans sa décision du 19 mai 2018.
Judith Asina
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