Institut Alternatives Citoyennes
Institut Alternatives Citoyennes (Photo Judith Asina)

Mort de plus à la prison de Ndolo: L’Institut Alternatives Citoyennes demande la libération des adeptes de Mukumbila

M. Pablo Wilfried Issumo Eleka, la soixantaine révolue est l’un des détenus qui a succombé de sa maladie le 17 décembre 2018 à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa. Dans une déclaration, l’Institut Alternatives Citoyennes dénonce la détention arbitraire des adeptes du « Mouvement la Restauration à partir de l’Afrique noire » du prophète Paul-Joseph Mukumbila en décembre 2013 dans les prisons de Kassapa à Lubumbashi, Buluwo à Likasi, Dilala à Kolwezi et Ndolo dans la capitale de la RDC.

Me Sylvain Lumu, Coordonnateur de cette association sans but lucratif qui a lu cette déclaration indique que ce défunt n’est pas la première victime à tomber malade et mourir en prison. Avant lui, Yona Mayembe a trouvé la mort à la date le 08 août 2014 à la prison de Kassapa ; Fidèle Bukumba, le 24 avril 2016 à Buluwo et Ilunga Wa Mpanya en juillet 2017 à la prison de Dilala à Kolwezi. Cette situation de fait, dit-il, ressemble à une extermination d’un groupe d’individus sur base de leurs croyances et convictions religieuses et ne peut être acceptable dans un Etat qui se veut démocratique.

C’est pour toutes ces raisons que l’Institut Alternative Citoyennes qui demeure saisi de ce dossier dénonce ces faits et demande la libération pure et simple de ces personnes injustement incarcérées.

Faits saillants  

Me Sylvain Lumu rappelle l’opinion tant national qu’international qu’en date du 30 décembre 2013 avait eu lieu à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu, une marche des adeptes du Mouvement de restauration à partir de l’Afrique noire du prophète Paul-Joseph Mukumbila. Objectif ? Dénoncer l’attaque dont ce dernier avait été victime de la part des forces de l’ordre à sa résidence de Lubumbashi puis de l’exécution sommaire de nombreux adeptes à cette résidence. Depuis, ces fidèles font face à une chasse à l’homme. Ceux qui ont été arrêté, se sont vus placer en détention dans les prisons de Kassapa (Lubumbashi) et à Ndolo (Kinshasa).

Parmi les détenus à la prison Militaire de Ndolo à Kinshasa se trouvent Feruzi Opondo, Muzingu Mawesi, Mukunbila Mutombo, Ilunga Jacob, Lofukia Bololia, Landu Musungu, Kongolo Mukadi, Issumo Eleka, Mahonda Kahunga, Ilunga Kilambe Papy, Kalombo Mela, Mubango Mafundu Omer, Mbuyi Muswaya, Ntembe Zilumanisi Barby, Mikuari Moke, Bobwa Iyongo, Katasi Bitongo, Tondi Elonga, Musamba Makuwa et Ntembe Bedi Ben.

Cinq ans durant, ces prévenus ne connaissent toujours pas leur sort, suite à la lenteur de la justice qui a commencé le procès deux ans plus tard, soit en 2015 jusqu’à ces jours devant un tribunal militaire alors qu’ils sont tous civils, contrairement aux prescrits de la Constitution de la République.

C’est pendant ce long moment de détention arbitraire dans les conditions infrahumaines, que M. Pablo Wilfried Issumo Eleka est tombé malade. Toutes les requêtes des avocats pour lui offrir des soins appropriés ont été vaines. Tous les rapports d’expertise des médecins de la Prison militaire de Ndolo et de l’hôpital du Camp Kokolo contresigné par trois médecins et qui exigeaient son transfert immédiat et en urgence ont été ignorés par le tribunal que par l’Administration de ce centre pénitencier.

Judith Asina

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