Une délégation de 25 députés nationaux séjourne en ville de Beni depuis le mardi 9 octobre. Cette délégation dit venir mener des enquêtes à Beni ville et territoire, en province du Nord-Kivu, ainsi qu’en province de l’Ituri où la population est tuée par des présumés ADF. Mais la population trouve qu’il s’agit d’une visite de trop.
Depuis qu’ils sont arrivés, ces députés passent inaperçus. Nombreux sont ceux qui ne savent même pas qu’ils se trouvent à Beni. Les rares personnes qui sont informées de leur mission indiquent que ces députés sont venus en promenade de santé pour ruiner le trésor public. « Ces députés réclamaient cette mission pas seulement pour chercher solution mais se créer un couloir électoral y compris les frais de mission. Ça se remarque avec trop de salutations et des sourires aux lèvres. Ils n’ont même pas réussi à décrocher une assistance humanitaire aux familles victimes », se plaint une dame qui grille les maïs, près de la tribune du 8 mars.
Ce qui étonne de plus est que dans leur gibecière, personne ne parle de la prise en charge des victimes ou des survivants des massacres. « L’argent de leur séjour, déplacement, frais de mission, logement, restauration et autres, devrait être envoyé aux familles victimes ou payer pour la scolarisation des orphelins qui ont déjà perdu leurs parents dans ces massacres que de le gaspiller de cette façon », lance un conducteur des motos taxis, visiblement fatigués de répondre régulièrement à des questions sur ces massacres en répétition.
Une promenade de santé
Ces députés ne sont pas les premiers à arriver dans cette ville et territoire avant de retourner à Kinshasa sans apporter une solution adéquate au problème. Du président de la République au gouverneur du Nord-Kivu, en passant par l’assemblée nationale, les ministères de la défense, de l’intérieur, des affaires sociales, sans oublier des grandes personnalités de la MONUSCO,… ont déjà promis paix et sécurité à cette population, mais la cérémoniale reste la même. « Les gens sont tués, on enterre, on organise des visites, on interpelle certains autorités, on fait des recommandations,… mais rien ne change », fait constater un notable de Beni qui a voulu rester anonyme.
Pour la population, rien ne va changer après le passage de ces députés. « On ne peut rien attendre de ces gens qui sont à Béni soit pour leur congé parlementaire ou en mission officielle. Des gens qui ont refusé l’interpellation du ministre de la défense voire la motion de défiance contre lui. Avant sera égal après mission. Kabila avait promis la sécurité après le carnage de Rwangoma (un quartier de Beni qui avait connu une centaine de morts en 2016, Ndlr), où en sommes-nous ? Aucune recommandation en exécution », explique Kambale Salalwa, un enseignant de Beni.
De son côté, l’honorable Vamwiti Jean Chrysostome, député national et membre de la délégation, des gens réagissent de cette façon puis qu’ils ne savent comment ça se passe dans la gestion du gouvernement. « Osez postuler et vous allez comprendre », rétorque-t-il sans sourciller.
Umbo Salama
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