Comme annoncé, c’est aujourd’hui que la cour pénale internationale (CPI) va fixer l’opinion sur le sort de Jean Pierre Bemba Gombo dans l’affaire subornation des témoins.
Déjà, Kinshasa attend le dénouement de ce dossier pour décider de la rupture ou non avec la CPI. Dans un communiqué, le ministre des affaires étrangères note que « la République démocratique du Congo (RDC) qui, en son temps, avait contribué significativement à l’élaboration du statut de Rome portant création de CPI et, ensuite, à la mise en œuvre de celle- ci, n’exclut point, en désespoir de cause, de s’en retirer « .
Jean Pierre Bemba avait été acquitté à la surprise générale en appel en juin devant la CPI de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Mais ses ennuis judiciaires continuent d’entraver ses projets politiques.
En liberté provisoire après avoir passé plus d’une décennie au centre de détention de la CPI à La Haye, l’ancien vice-président congolais traîne avec lui une condamnation connexe qui lui a valu d’être définitivement exclu par la Cour constitutionnelle de la présidentielle du 23 décembre en RD Congo.
Jean-Pierre Bemba a en effet été condamné par la CPI en 2017 à un an de prison et à 300 000 euros d’amende pour subornation de témoins dans le cadre de son procès. Celui qui est surnommé le « Mobutu miniature » avait été reconnu coupable d’avoir corrompu 14 témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages.
L’ex-chef de guerre, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que le député du parti MLC, Fidèle Babala, et le témoin de la défense, Narcisse Arido, avaient versé de l’argent et donné des cadeaux à des témoins ou leur avaient promis une installation en Europe en échange d’un faux témoignage devant la CPI.
La cour d’appel a confirmé la culpabilité de Bemba en mars, tout en demandant une peine plus lourde. La peine maximale pour subornation de témoins est cinq ans d’emprisonnement. Les juges de la CPI doivent se prononcer lundi à 15 heures (13 h GMT).
Cette condamnation pour subornation de témoins s’est révélée être une véritable épine dans le pied pour le Congolais, qui nourrit encore de grandes ambitions politiques. Il avait déposé sa candidature à la présidentielle début août après un retour triomphal à Kinshasa suite à son acquittement en appel par la CPI. Mais le 4 septembre, la Cour constitutionnelle a définitivement invalidé sa candidature, confirmant une décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Prêt à s’effacer ?
Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique à paraître lundi, Jean-Pierre Bemba se déclare prêt à soutenir un candidat unique de l’opposition. « Si les élections se déroulent dans le respect des conditions mentionnées, et si l’opposition s’unit derrière un candidat, alors oui, je pourrais faire abstraction de ma personne. Je soutiendrai quelqu’un et je le ferai gagner« , déclare-t-il.
PB
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