Kalemie: Les déplacés des conflits intercommunautaires réclament plus de vivres au PAM

Quinze sites abritent à Kalemie, les déplacés des conflits intercommunautaires qui oppose les Ntwa et Bantous dans le Tanganyika, une province de la partie Sud-Est en République Démocratique du Congo. Au-delà de la paix, cette denrée exigée en vue de retourner vers leurs terres d’origine, ils réclament plus de vivre et de façon régulièrement, au Programme Alimentaire Mondiale (PAM), agence des Nations Unies qui les assistent avec de l’huile végétale, du sel iodé, de la farine de maïs ainsi que haricots.

C’est dans des huttes, classées dans une promiscuité criante que vivent ces déplacés ayant fui le conflit entre Ntwas et bantous. Il s’agit d’une rivalité qui date de six ans, dans la province du Tanganyika et causé plusieurs victimes.

Dépourvus pratiquement de tout, c’est généralement les agences des Nations Unies, entre autres le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) qui viennent en aide auxdits déplacés. Dans le site de Mukuku de la chefferie de Tumbwe à côté de l’Institut Lubuye notamment, la plupart d’entre eux ne jurent que sur le retour dans leurs milieux d’origine. Mais concrètement, ils ne peuvent pas le faire, puisqu’au-delà de l’incertitude en matière de sécurité, leurs terres seraient déjà spoliées par une haute Autorités de la République.

Encourageant l’assistance du PAM avec la somme d’argent qu’il donne et des vivres, ils auraient voulu que cela se fasse en permanence pour éviter la rupture à laquelle ils font face. C’est ce que relève Mme Marie Mauwa, la quarantaine révolue, qui indique que les femmes et enfants sont les plus vulnérables dans ce site.

De son côté, Fabien Yumba, 48 ans d’âge et père de neuf enfants, rencontré lors de dépôt des vivres par le PAM explique à la délégation venue de Kinshasa: ‘’je suis venu de Lukwangulu pour Kalemie. Ici, je fais des travaux ponctuels. Tel que vous le remarquez présentement, je suis à la Brigade de Discipline (BD) du site de Mukuku. Il s’agit en fait, d’une activité qui n’est opérationnelle que lorsque les vivres du PAM arrivent sur terrain. Ce qui n’est pas évident pour survivre, alors que chez moi, je cultivais la terre pour nourrir ma femme et mes neuf enfants. A Kalemie, il m’est difficile de trouver une occupation permanente, si ce n’est de travailler comme porteur des colis, alors que ma femme vend des feuilles de manioc qu’elle trouve par-ci par-là’’. Raison pour laquelle, il demande aux Autorités de restaurer une paix durable dans son milieu d’origine. Cela, au-delà du PAM à qui il demande de régulariser son assistance en vivre. Aussi, a-t-il dénoncé l’incendie qui a ravagée les maisons d’une part et d’autre part, qu’une Autorité de la place se soit accaparée de la partie restante de son village. ‘’Même si on nous attribuait des nouvelles terres, il n’y aura pas moyen d’y retourner puisque nous sommes désormais qualifié d’éléments, alors que nous ne le sommes pas’’, regrette-t-il, comme pour dire qu’ils sont traités d’ennemis.

Judith Asina