Il n’est pas juste de vouloir appliquer sélectivement, c’est à dire contre un seul candidat et isolement (laissant de côté d’autres conditions) le critère de vetting de nationalité et de multiplier des procédures judiciaires contre un individu. Dans sa déclaration du samedi 24 mars 2018, l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) estime que cela paraît comme une logique de règlement de comptes politiques qui met en cause une candidature particulière, perçue comme une menace pour le maintien du statuquo.
Pour le cas de Moïse Katumbi, l’IRDH indique que le timing des déclarations spectaculaires des membres du Gouvernement et l’opportunité des rappels des dossiers judiciaires marquent les esprits, créent le doute et la confusion ainsi qu’une constante insécurité juridique de la personne visée. Ces anomalies qui émaillent la période pré-électorale font croire à une volonté de réunir les conditions d’une élimination politique certaine du scrutin de décembre 2018.
Cela, d’autant plus que l’usage du vetting et du droit aux fins des règlements de comptes politiques est préjudiciable à l’avènement d’un Etat de droit et de la démocratie. Les membres du Gouvernement et les magistrats qui y prennent part ne remplissent plus leur vocation d’arbitres impartiaux. Ils travestissent le pouvoir exécutif et la fonction judiciaire, et en revêtent les habits pour devenir eux-mêmes des instruments de répression.
Ainsi, l’IRDH invite-t-il la société civile congolaise à veiller à l’usage du critère de la nationalité, comme l’un des critères légaux du vetting de tous les candidats aux élections de décembre 2018, et non comme motif de règlement des comptes politiques du Gouvernement. Une telle fin est préjudiciable à l’édification de la démocratie et l’Etat de droit.
Il rappelle que le vetting est un examen de la vie des candidats à la gestion de la chose publique, visant à permettre aux meilleurs prétendants de servir le destin commun. Il permet aussi d’éliminer des hors-la-loi ainsi que des opportunistes qui n’ont ni organisation politique, ni connaissance des réalités du pays, mais virtuellement excellents dans les réseaux des médias sociaux.
En effet, sous réserve d’une mise à jour de l’information, l’opinion a suivi des déclarations de candidatures de Mme Mukuna Mutombo Monique, Dr Tshiani Mwadia Mvita Noël, Mrs Matungulu Mbuyamu Ilankir Freddy, Katumbi Chapwe Moïse, Fayulu Madidi Martin et Shekomba Okende Alain-Daniel. Bien qu’officieusement autoproclamées ou désignées par leurs regroupements politiques, toutes ces personnes intéressent l’opinion publique congolaise, afin qu’elles fassent l’objet d’un examen rigoureux de leurs vies, par rapport aux conditions légales et morales d’éligibilité
Judith Asina
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