La situation sécuritaire à l’Est de la RDC ainsi que la décision de la Belgique de rappeler son ambassadeur en poste à Kinshasa sont les grands sujets qui ont intéressé la presse kinoise ce mercredi 31 Janvier 2018.
La force navale des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a attaqué, dimanche dernier, la presqu’île d’Ubwari, dernier bastion des miliciens Maï-Maï Yakutumba et alliés, dans le territoire de Fizi, rapporte l’Agence Congolaise de Presse (ACP). Selon le porte-parole adjoint de la 33ème région militaire, le capitaine Kasereka Dieudonné, l’armée loyaliste a fait couler dans le lac Tanganyika certaines embarcations de Yakutumba.
Sur la même lancée, Radio Okapi paraissant en ligne note que le chef d’état-major général adjoint des FARDC chargé de l’administration et logistique, le général-major Célestin Musese, salue les efforts de ses hommes pour améliorer la sécurité dans les provinces du Haut et Bas-Uele. Il évoque notamment leurs actions menées dans la traque des rebelles ougandais de la LRA, dont les exactions ne sont plus signalées dans la région. Selon le porte-parole de la 32e région militaire, ce haut officier de l’armée a également félicité la MONUSCO pour son soutien logistique aux FARDC.
Autre actualité, Presselibre.net qui s’intéresse à l’alliance entre Antipas Mbusa Nyamuisi et Moïse Katumbi renseigne que c’est un secret de Polichinelle. Cette nouvelle alliance n’a qu’un seul objectif : la mise en place d’une rébellion dans la partie Est de la RDC, d’autant plus que Mbusa Nyamuisi est jusqu’à maintenant le maître à penser des ADF-Nalu, précise le média en ligne. En ce moment même, les deux belligérants entreprennent de contact pour déclencher promptement une guerre via le Rwanda et l’Ouganda. Raison de leurs périples à Davos, pour rencontrer les proches collaborateurs du Président paul Kagame, note Presselibre.net. De son côté, le porte-parole de Moïse Katumbi, Olivier KAMITATU rejete complétement cette version qu’il qualifie de Fakenews, conclut le média.
Dans un registre, Le Potentiel soupçonne la Majorité présidentielle (MP) de manœuvrer en coulisses pour obtenir la révision de la constitution. D’après le quotidien, le président Joseph Kabila a reçu samedi et dimanche derniers les cadres de sa famille politique dans sa ferme de Kingakati. Si rien n’a filtré de cette rencontre, Kin-Kiey Mulumba, un des principaux cadres de cette plateforme, a lancé le lendemain sa première bouteille à la mer en proposant l’option « d’un scrutin indirect » pour élire le futur président, rapporte le quotidien.
De l’analyse du confrère, le clan présidentiel veut obtenir une révision de l’article 70 de la constitution qui stipule jusqu’ici que le président est élu au « suffrage universel direct » et donc espérer obtenir un nouveau mandat pour l’actuel président congolais grâce à un parlement acquis à sa cause.
Reprenant une information de Jeune Afrique, Capsud.net rapporte que l’ambassadeur belge en RDC, Bertrand de Crombrugghe, a quitté la capitale congolaise lundi pour des « discussions » et des « réunions internes » en Belgique. «Il n’a pas été rappelé», a précisé le porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères Didier Vanderhasselt pour calmer les esprits, lit-on sur le media en ligne.
A en croire Actualité.cd, ce retour en Belgique de l’ambassadeur arrive après que les autorités congolaises ont demandé la cessation des activités de l’Agence belge de développement (Enabel) et envisage de fermer la Maison Schengen. M. Crombrugghe se trouve actuellement à Bruxelles pour une dizaine de jours en vue des discussions politiques sur la situation actuelle, a précisé l’ambassade de Belgique à Kinshasa au site d’infos.
Pour Le Phare cette mesure belge n’est qu’un prélude, le temps d’examiner les modalités d’adoption d’une position commune de l’Union Européenne (UE) en guise de riposte à apporter à la partie congolaise après la double fermeture annoncée de l’Agence belge de développement et de la Maison Schengen. Le journal espère que les autres états de l’UE ne vont pas se fâcher contre Kinshasa, en prenant notamment comme mesures de rétorsions la délocalisation du traitement des dossiers des demandeurs de visas. « Si tel était le cas, il faudrait craindre que les Congolais soient obligés d’aller chercher les visas de séjour dans l’espace Schengen dans une des capitales africaines », suppute le quotidien.
Pour L’Avenir par contre, « le rappel » par la Belgique de son ambassadeur en poste à Kinshasa est la preuve que l’ancienne métropole a craqué face à la pression des autorités congolaises. Le journal avance qu’un Etat rappelle son ambassadeur en poste dans un pays en protestation d’une action ou des déclarations, entreprises et initiées par un autre Etat à son encontre. En pratique donc, le pays qui déclenche cette cartouche est presque toujours victime des agissements de l’autre, analyse le confrère. Et le journal de s’interroger : « de quoi se plaint la Belgique ? », rappelant que c’est elle qui a tiré le premier en annonçant unilatéralement et par voie de presse la rupture de la séculaire coopération bilatérale. De l’avis du tabloïd, les autorités belges ont estimé que le président congolais a commis un crime de lèse-majesté en les qualifiant lors de son point de presse vendredi dernier « des assassins de Lumumba », croit savoir le journal.
MARTIN BAKOLE
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