Kinshasa, mégalopole de plus de 6 millions d’habitants vit une situation exceptionnelle jamais vécue depuis la fin de la deuxième guerre du Congo en 2008, guerre qui opposa d’une part les forces républicaines, la population contre un commando des militaires rwandais, en tête James Kabarebe. La seule différence à cette époque est le couvre-feu. Pas de couvre-feu, mais l’impressionnant dispositif sécuritaire à travers la ville transmet un message, celui du « ça ne va pas, tout peut arriver. » « J’ai subi avec mon véhicule un contrôle systématique à cinq différents endroits de l’aéroport jusqu’à la cité Salongo », dit un Kinois rentré de la Côte d’Ivoire pour passer les fêtes.
Les quelques endroits parmi tant d’autres que les reporters de « matininfos.net » ont pu vérifier :
- Sortie aéroport entrée Kingasani
- Quartier 12 Ndjili
- Limeté ma crevette
- Limeté 10 ème rue
- Sortie 14 ème rue poids lourd
- Pont avenue Lwambo Makiadi ex Flambeau
- Croisement 24 novembre, ex libération et rail
- Limeté 7 ème rue
- Bandal Tshibangu
- Station Macampagne
- Avenue des écuries
- DGC
Ces contrôles ont depuis la fin de la soirée provoqués des embouteillages monstres sur les artères cités
Les commerces à travers la ville ont baissé leurs rideaux métalliques avant les heures habituelles. Interrogé, le porte-parole de la PNC, le colonel Pierrot Mwanamputu parle de vérification. « La police avait reçu des informations selon lesquelles, des personnes de mauvaise foi voudraient poser des actes de vandalisme à travers la ville ce 19 décembre 2016. Les éléments qui font ces fouilles sont dirigés par un officier qui veille à ce que les populations ne déplorent pas des pertes de leurs biens. Aussi, tout se fait selon les règles de l’art ». Un dispositif qui est sensé demeurer autant de temps, selon l’évaluation du comité de sécurité. Les kinois sont donc appelés à s’adapter à ce nouveau style de vie.
Craintes fondées?
C’est inhabituel, certes, ça rappelle l’État d’urgence ou l’État de siège. Seuls les israéliens sont habitués à ce style de vie. La crainte des populations se justifie suite aux expériences des temps passés. A chaque fois que les forces de l’ordre sont déployées pour faire pareille surveillance, des éléments se livrent à requêter les populations… « Civil aza bilanga ya soda na policier », tous les branchés savent de quoi il s’agit et où en finit-on. Il revient donc aux chefs de toutes les unités déployées, parce qu’il ne s’agit pas seulement de la PNC, mais aussi des FARDC et la garde républicaine. Le souhait est que pire n’arrive pas à ce pays au peuple misérable meurtri par des multiples guerres et où une caste qui galvaude dans la sphère des décisions se la coule doux.
KN
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