Alexis NTAMBWE

Libération des prisonniers politiques: ce lundi 19 décembre, début d’entrée dans les méandres de l’administration judiciaire

Les délégués du dialogue national autour de la CENCO ont levé l’option de faire libérer les prisonniers politiques, les exilés ou ceux qui font l’objet des poursuites judiciaires. 7 cas emblématiques, dont les Moïses MONI Dela et Katumbi, Eugene Diomi Ndongala, Floribert Anzuluni, Jean-Claude Muyambo, Antipas Mbusa Nyamwisi, Roger Lumbala figurent sur une liste de plus de 80 personnes que les prélats catholiques avaient remis à Joseph Kabila. Et, ce lundi 19 décembre 2016, date marquant la fin du 2eme et dernier mandat du chef de l’État, ça sera un début d’entrée dans les méandres de l’administration judiciaire. Un « labyrinthe » qui a souvent laissé mauvais souvenir à tous ceux qui ont osé y mettre leur nez. « Des hauts magistrats vont commencer à siéger à partir de ce lundi 19 décembre, et les instructions qu’ils ont reçu est de voir quels sont les cas pour lesquels le parquet peut décider un classement sans suite des poursuites, ou les cas des personnes qui sont arrêtées, qui peuvent être libérées, les cas pour lesquels ils peuvent proposer des libérations conditionnelles, les cas pour lesquels on peut solliciter la grâce présidentielle. Le président de la république a reçu et m’a transmis une liste des 83 cas qui lui a été remise par les évêques. Donc, nous allons de l’avant », a dit Thambwe Mwamba, ministre de la justice, vendredi dernier, à la suspension du dialogue national au centre interdiocésain. Le souhait des demandeurs de ces mesures est que ces magistrats ne se perdent pas dans le labyrinthe. Il y a une année, un groupe des magistrats chargés d’éclairer la lenterne sur le dossier fosse commune de Maluku n’ont plus jamais fait signe sur les résultats de leur travail.

Justice de deux poids deux mesures

Moïse MONI Dela, Moïse Katumbi, Floribert Anzuluni, Jean-Claude Muyambo, Roger Lumbala, les membres de la ligues des jeunes du rassemblement, les jeunes de FILIMBI ou Lucha…etc privés de liberté depuis, représentent-ils réellement un danger pour la sûreté de l’État? Sont-ils plus dangereux que Gédéon Kyungu Mutanga, l’anthropophage de triste mémoire, l’homme qui semait encore dans un passé récent la désolation dans les territoires de Manono-Pweto-Mitwaba, ce coin qui porte encore le célèbre nom de « triangle de la mort » ? Gédéon Kyungu est aujourd’hui pris en charge comme un VIP, habitant une villa au quartier huppé Golf de Lubumbashi. Pourquoi n’a-t-on pas été mis en place une commission des hauts magistrats pour gérer son dossier et celui de ces lieutenants qui préféraient la viande humaine à celle de l’antilope du parc Upemba? Pourquoi ne l’a-t-on pas remis en prison, surtout que c’est de là qu’il était parti. Ce grand Evadé? Pourquoi le traiter avec beaucoup des bienfaisances? C’est ici que d’aucun parle d’une justice à deuble vitesse, justice de deux poids, deux mesures. Le chef de l’État lui-même avait lors d’une adresse à la nation taclé cet appareil, souvent « au service des plus puissants, et enclin à régler les comptes à d’autres. »

KN

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